Plaine de Catelan

34 Plaine de Catelan
Département  : Isère
 
Communes  : L’ISLE-D’ABEAU, VILLEFONTAINE, VAULX-MILIEU, SAINT-HILAIRE-DE-BRENS, SAINT-MARCEL-BEL-ACCUEIL, VENERIEU, FRONTONAS, CHAMAGNIEU, PANOSSAS, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, SATOLAS-ET-BONCE, LA VERPILLIERE, SERMERIEU, SAINT-CHEF, SAINT-SAVIN, SALAGNON, SOLEYMIEU, TREPT, BOURGOIN-JALLIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 7807
 
Carte(s) IGN : 3132E et O

Impression générale

Parce qu’il est essentiel de pouvoir maintenir la diversité des paysages ruraux à l’échelle régionale et à proximité des grands centres urbains, le soutien aux activités agricoles et pastorales ne doit pas s’essouffler, intégrant également une dimension qualitative – diversification des cultures pour nourrir les populations locales, agriculture raisonnée pour ne pas épuiser les sols. Sur le plan du bâti, la réhabilitation des techniques de pisé permettrait de valoriser les constructions et de conserver cet habitat typique et particulier. Une façon de contribuer à renforcer les traits distinctifs de ce terroir.Les projets de grands aménagements, certains supra-nationaux, représentent évidemment une importante source de transformation, d’où l’attention et le suivi dont ils doivent faire l’objet.

Identification

Les bordures de la plaine de Catélan s’avèrent très lisibles avec des coteaux habités au nord, sur une longue ligne qui suit la côtière de l’Isle Crémieu. Au sud, le territoire est bordé par les grands axes de circulation, l’A43 notamment, et les villes du Nord-Isère, La Verpillière, l’Isle d’Abeau, Bourgoin Jallieu. La plaine de Catélan est dominée par des surfaces planes cultivées et des marais, formant une vaste zone humide. Les vues et les perspectives y sont rythmées par des arbres isolés ou en alignement, en raison de nombreuses plantations de peupliers. Quasiment dépourvue de bâtiments, elle présente une figure singulière en contraste avec l’urbanisation inépuisable de la plaine de l’est lyonnais.

Qualification

Vastes zones humides, la plaine de Catélan se double d’une valeur agricole et d’une valeur écologique très forte, d’autant plus remarquable qu’elle se situe à l’immédiate proximité d’un axe très urbanisé et très circulée. Il pourrait en découler un conflit d’intérêt car l’agriculture intensive du maïs domine.La variété des boisements, alternés de prairies et ponctués de mares favorise l’accueil d’une faune riche. Les mares constituent d’excellents milieux pour les amphibiens et les oiseaux, ainsi que pour la flore. Un intérêt hydraulique enfin, avec une fonction de réservoir d’eau et d’alimentation des nappes phréatiques. La valeur foncière y est croissante, notamment pour les résidents à la recherche d’un habitat à la campagne. Les villages sont très prisés et leur étalement croît à mesure des demandes de permis de construire. Il en résulte un phénomène de mitage croissant et rapide.

Transformation

Les transformations qui ont profondément bouleversé la plaine de Catélan remontent au début du 19e siècle. Les prairies inondables, où paissait le bétail, ont été asséchées entre 1809 et 1814. Quant à la plantation de peupliers, décidée en 1809, elle a surtout été réalisée dans les années 1940 dans le but d’augmenter la valeur foncière des parcelles.Ce paysage a ensuite été façonné par l’exploitation de la tourbe (1820-1950) puis par l’exploitation agricole, avec, aujourd’hui, des cultures intensives de maïs. Elles sont irriguées grâce aux canaux. Sur les parcelles plus difficilement exploitables ont été plantées différentes essences d’arbres, aulne, saule et frêne. Les grands bouleversements de cette plaine et la remise en état de cultures par des opérations d’assèchement puis de remembrement sont désormais constitutifs de son identité.Une autre influence est issue des grands aménagements électriques, ferroviaires et routiers, notamment l’autoroute A43, et la croissance des villes moyennes du Nord-Isère avec, en 1972, la création d’une ville nouvelle, L’Isle d’Abeau. Les communes, installées originellement sur les coteaux à l’abri des inondations, n’ont cessé d’attirer de nouveaux habitants et leur implantation de plus en plus basse devient critique. La valeur écologique, enfin, est maintenant reconnue et fait l’objet non seulement d’études mais de plans d’actions afin de sauvegarder les écosystèmes. En 1994, un arrêté préfectoral de Protection du Biotope a permis de proposer des aménagements et des projets aux partenaires concernés, publics et privés. Un des points d’interrogation concerne le tracé de la future ligne TGV Lyon-Turin.

Objectifs de qualité paysagère

La confluence Bourbre-Catelan représente un havre de verdure à proximité d’un ensemble urbain étendu. Pour qu’elle garde son caractère de plaine et sa valeur paysagère, la plaine de Catélan doit être préservée de l’ajout d’éléments nouveaux bâtis sur les plats. Les arbres, les haies et les clochers des églises forment des points d’appels suffisants. S’il est évident qu’il convient de préserver les zones non constructibles sur la plaine et sauvegarder les zones agricoles, la diversification des cultures permettrait de sortir de la seule production intensive de maïs. Elle permettrait également d’introduire des cultures en lien avec la ville, c’est-à-dire proche des lieux de consommation. Il est essentiel de conserver la coexistence de la valeur agricole et de conservation des milieux humides, dont la valeur naturaliste doit continuer d’être. Des espaces qui doivent également être conçus pour favoriser l’accueil du public. Se pose enfin la question de l’occupation humaine. La pression foncière, dont la plaine est préservée, se reporte sur les coteaux. Quels modèles d’urbanisation adopter ? Quelles formes d’habitat ? Le résidentiel individuel est-il à même de pallier aux fortes demandes ?

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