Plaine de Bresse

09 Plaine de Bresse
Département  : Ain
 
Communes  : COURMANGOUX, PIRAJOUX, SAINT-ETIENNE-DU-BOIS, SALAVRE, TREFFORT-CUISIAT, VILLEMOTIER, BEAUPONT, COLIGNY, CORMOZ, CURCIAT-DONGALON, DOMSURE, LESCHEROUX, POLLIAT, VIRIAT, CONFRANCON, CURTAFOND, SAINT-GENIS-SUR-MENTHON, SAINT-MARTIN-LE-CHATEL, BEREZIAT, BOISSEY, JAYAT, MARSONNAS, MONTREVEL-EN-BRESSE, SAINT-DIDIER-D’AUSSIAT, MARBOZ, ATTIGNAT, CRAS-SUR-REYSSOUZE, ETREZ, FOISSIAT, MALAFRETAZ, VERJON, SAINT-NIZIER-LE-BOUCHOUX, SAINT-JEAN-SUR-REYSSOUZE, CHAVANNES-SUR-REYSSOUZE, COURTES, MANTENAY-MONTLIN, SAINT-ETIENNE-SUR-REYSSOUZE, SAINT-JULIEN-SUR-REYSSOUZE, SAINT-TRIVIER-DE-COURTES, SERVIGNAT, VERNOUX, VESCOURS, ARBIGNY, BOZ, CHEVROUX, GORREVOD, OZAN, PONT-DE-VAUX, SAINT-BENIGNE, SERMOYER, BAGE-LA-VILLE, FEILLENS, MANZIAT, SAINT-SULPICE, DOMMARTIN, BAGE-LE-CHATEL, REPLONGES, SAINT-ANDRE-DE-BAGE, SAINT-CYR-SUR-MENTHON, BENY
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 67261
 
Carte(s) IGN : 3027E - 3127O - 3028E - 3128O - 3128E

Impression générale

Le paysage bressan a le charme de la France rurale. C’est une région de bocages et pâturages, traversée par la Reyssouze et ses berges arborées, ponctuée de moulins anciens, où la tradition des volailles de Bresse et de l’élevage bovin donne au paysage une grande partie de ses attraits. Regroupées en hameaux ou isolées, les fermes bressanes, environnées de prairies où tantôt picorent des poulets ou broutent des charolaises, ont un cachet inimitable, avec leurs murs de clayonnages en bois garnis de terre ou de briques ou de pisé et leurs toits faiblement pentus en tuiles creuses. Certaines d’entre elles sont classées pour leurs remarquables cheminées sarrasines.La plaine, légèrement vallonnée, s’étend depuis les abords de la vallée de la Saône jusqu’aux contreforts du Bugey, en un relief doux, varié, de plus en plus marqué plus on s’avance vers l’Est. Mais ce paysage évolue vers une modernité qui risque de lui faire perdre son caractère et ses attraits, notamment touristiques. Les signes ne sont pas trompeurs : ici une ferme à l’abandon, là, un centre bourg délaissé tandis que des lotissements longent de plus en plus de routes, ailleurs des bâtiments agricoles criards (élevage hors-sol, silos…) ou des prairies mises en culture…

Identification

Entre Bugey et Vallée de la Saône, cette grande unité paysagère (67 261 hectares) est délimitée au Nord par la région Bourgogne et au Sud par l’Autoroute A40 et la Dombes. Coupée en deux par la RD975, la Plaine de la Bresse se structure logiquement autour de pratiques agricoles particulières : l’élevage des fameuses volailles de Bresse, plus présent à l’Ouest, et l’élevage des bovins (charolais, vaches laitières) à l’Est. La partie orientale, qui bute contre la ligne SNCF Bourg-en-Bresse/Mouchard et l’A39, voit son relief augmenter lentement vers le Revermont et les contreforts du Bugey. Cette géomorphologie explique la présence de pâturages et bocages, contrairement à l’autre côté de la RD975, plus plat et accueillant pour les volaillers.A l’Ouest, les fermes traditionnelles, dispersées en hameaux ou isolées, parfois classées, ont un fort caractère patrimonial, avec leurs toitures à croupes et faible pente couvertes de tuiles creuses, leurs murs en clayons de bois, briques ou pisé et leurs cours ouvertes sur l’extérieur. Autour des bâtiments et de la cour centrale, s’étend le pourpris, comprenant le verger et le pré où picorent les volailles. Quand elles n’abritent plus des exploitations, les fermes sont rénovées avec goût en maisons d’habitation, tandis que d’autres semblent à l’abandon.Le bocage, les haies basses et les arbres structurent la plaine très légèrement vallonnée, autour de 200 mètres maximum, parsemé de bosquets plus ou moins grands, comme le Bois de Vercours au nord-ouest. Mais la végétation est plus fournie à l’Est, le relief plus prononcé, et les parcelles plus importantes, du fait des remembrements. La haie y fait moins son office. Ici, la modernité est plus présente, avec ses élevages hors-sol ou ses lotissements, bien que la rivière Reyssouze apporte sa part de tradition et de nature avec ses moulins anciens et sa ripisylve fournie.

Qualification

Dans la Plaine de Bresse, l’attrait économique est essentiellement basé sur l’agriculture : l’élevage des volailles et bovins (viande et lait) et les cultures, principalement céréalières. C’est l’agriculture également qui marque l’attrait touristique : le bocage bressan et ses paysages remarquables, la gastronomie réputée qui attire de nombreux visiteurs, touristes de proximité (régions Bourgogne ou Rhône-Alpes) mais aussi de passage vers d’autres destinations. Ceux-ci sont souvent émus par le patrimoine bâti : fermes bressanes mais aussi moulins anciens le long de la Reyssouze. La rivière abrite également une ripisylve et des paysages bucoliques qui font la joie d’un tourisme rural de qualité, sans oublier l’Étang de Pontremble, réservé aux pêcheurs, notamment à la carpe (baignade interdite).

Transformation

Le paysage bressan est en mutation et un risque de perte d’identité existe du fait des modifications des pratiques agricoles et de l’augmentation de l’attrait résidentiel, proche de la ville de Bourg-en-Bresse. Les bourgs, villages et hameaux s’étendent par la création de lotissements, vers le Val de Saône et le long de la D975, sans rapport architectural avec le bâti traditionnel.Le caractère bocager du paysage, fait de prairies, d’élevages de bovins (lait et viande) et de volailles, a régressé du fait des remembrements. De nombreuses prairies ont été converties en champs de maïs et un certain nombre de fermes traditionnelles sont laissées à l’abandon. Le paysage est marqué par la présence de nombreux bâtiments agricoles modernes (élevage hors-sol) et de bâtiments industriels liés à l’agriculture (silos). Les haies et clôtures ont tendance à disparaître et les parcelles s’agrandissent.

Objectifs de qualité paysagère

Le maintien des pratiques agricoles traditionnelles permettrait de remédier à la plupart des risques qu’encourt l’unité paysagère, en redonnant à sa partie orientale le cachet que l’Ouest a su encore conserver :- préservation du bocage et de sa valeur écologique et climatique ;- rénovation du bâti traditionnel bressan plutôt que de construire des bâtiments agricoles modernes.En termes d’habitat, un aménagement raisonné des secteurs résidentiels nouveaux, en harmonie avec le bâti traditionnel, et une revalorisation de certains centres bourgs délaissés, notamment le long de la RD 975, éviteraient le mitage en cours.

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