Plaine de Beaurepaire

01 Plaine de Beaurepaire
Département  : Isère
 
Communes  : OYEU, CHABONS, BIZONNES, IZEAUX, BEAUCROISSANT, BEVENAIS, COLOMBE, LA FRETTE, LE GRAND-LEMPS, SAINT-ETIENNE-DE-SAINT-GEOIRS, APPRIEU, LONGECHENAL, SAINT-GEOIRS, SAINT-HILAIRE-DE-LA-COTE, CHATENAY, BRESSIEUX, BREZINS, EYDOCHE, MOTTIER, NANTOIN, SAINT-DIDIER-DE-BIZONNES, LA COTE-SAINT-ANDRE, GILLONNAY, SAINT-PIERRE-DE-BRESSIEUX, SAINT-SIMEON-DE-BRESSIEUX, SILLANS, VIRIVILLE, BALBINS, FARAMANS, MARCILLOLES, ORNACIEUX, PAJAY, PENOL, SEMONS, ARZAY, BOSSIEU, COMMELLE, CHAMPIER, POMMIER-DE-BEAUREPAIRE, SARDIEU, THODURE, BEAUFORT, LENTIOL, MARCOLLIN, SAINT-BARTHELEMY, SONNAY, MOISSIEU-SUR-DOLON, PISIEU, PRIMARETTE, REVEL-TOURDAN, LAPEYROUSE-MORNAY, LENS-LESTANG, MANTHES, MORAS-EN-VALLOIRE, BEAUREPAIRE, PACT, ALBON, ANNEYRON, EPINOUZE, ANJOU, BELLEGARDE-POUSSIEU, SAINT-SORLIN-EN-VALLOIRE, BOUGE-CHAMBALUD, JARCIEU, RIVES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 56955
 
Carte(s) IGN : Série bleue : 3134 O, 3034 E, 3033 E, 3133 O

Impression générale

Une zone de passage pour se rendre à l’aéroport de Grenoble Isère, à Beaurepaire ou à la Cote Saint André, que l’on traverse sans vraiment s’arrêter. La présence de l’installation aéroportuaire se fait pourtant rapidement oublier pour laisser place aux motifs agricoles dominants : une vaste et longue plaine est-ouest entrecoupée d’une petite colline. Encadrée par deux coteaux boisés quasi-symétriques à l’est et au nord, plates et nues, les plaines du Liers, de Biévre et Valloire étendent la mosaïque de leurs cultures à perte de vue. L’hiver découvre les sols et les installations d’arrosage et de drainage tandis que les couleurs du tournesol, du colza, du mais, des fruitiers rythment les saisons et les paysages. Nichés à mi- hauteur des collines ou à flanc de coteaux, les villages (Le Grand Lemps, La Cote Saint André) conservent des traces architecturales du passé. De nombreuses maisons fortes et châteaux comme le château de la Pérouze de Saint Sorlin en Valloire, qui accueillit Napoléon III, se font remarquer dans le secteur ouest. Chaque commune a ses ressources, qui peuvent comme les établissements Lafuma à Anneyron être d’ordre industriel. Au-delà de Beaurepaire, l’ambiance commence à sentir la vallée du Rhône, avec ses arbres fruitiers et son climat méditerranéen. Quelques belles cartes postales en se tournant vers le Sud, sur les massifs du Vercors et de la Chartreuse qui forment des arrière-plans de grande qualité.

Identification

Les plaines de Liers, de Bièvre et de Valloire forment trois entités bien marquées, aux caractéristiques similaires de surfaces planes cultivées avec, en tous points de ce territoire, un horizon vers le sud sur les massifs du Vercors et de la Chartreuse.Les coteaux, culminant à 600 mètres d’altitude, constituent le seul élément de relief, où les villages se sont installés, versant sud (la Cote Saint André, Le Grand Lemps), adossés à une zone boisée. Dans cette campagne très cultivée, au caractère agraire marqué, les parcelles, plates, sont plutôt de grande taille, avec la présence de nombreux silos à blés et séchoirs à maïs, une culture très pratiquée en Isère. Les agriculteurs habitent dans les villages alentour, où se côtoient 3 générations d’habitations : des maisons anciennes et fermes traditionnelles, des maisons plus fonctionnelles datant des années 1960-70, une génération plus récente, sans doute occupée par de nouveaux habitants dans les communes. Le patrimoine architectural est présent dans de nombreux villages, qui son château, qui sa place forte, qui son moulin. La ligne TGV et l’aéroport représentent la trace de modernité la plus forte.La densité de communes et même d’habitats isolés est plus importante à l’ouest et la plaine de Bièvres s’avère la moins peuplée, en raison notamment de l’emprise de l’aéroport de Grenoble-Isère. Cependant, la tour de contrôle et les infrastructures de l’aéroport ne se révèlent qu’à leur immédiate proximité. En revanche, ses abords sont fortement marqués par les infrastructures routières qui tranchent après les petites routes de campagne.

Qualification

Ce territoire d’exploitation agricole et arboricole se révèle largement exploité. Les espaces sont mis à profit pour des cultures céréalières sur de grandes parcelles, avec une exploitation fortement mécanisée. Le gradient s’exprime dans le sens est-ouest ; à l’est, des polycultures céréalières et quelques spécificités comme le tabac ; à l’ouest, des cultures maraîchères et arboricoles. Au-delà de Beaurepaire, les influences se font sentir, celle de la vallée du Rhône, de la proximité des grands axes routiers et d’un climat plus favorable. Cette diversité de cultures et les lignes de vergers créent d’ailleurs un ensemble équilibré et harmonieux. Ce territoire de plaines se positionne également en lieu de transit et de passage, pour se rendre à l’aéroport international ou dans les communes chefs lieu de canton, ou pour des trajets domicile/travail de la campagne à la ville.Quant à l’aéroport, il se distingue surtout par ses accès, avec des installations qui ont changé son environnement : routes à 4 voies, ronds-points, signalétique. Il compte également un parc d’affaires avoisinant, qui suscite de nouvelles implantations. Les lignes à haute tension et le tracé du TGV créent quelques signes de modernisation visibles, sans qu’ils ne perturbent l’ensemble général.

Transformation

Si la dominante agricole de ce territoire crée la valeur de celui-ci, elle contient aussi ses propres limites. Elle ne semble pas en effet avoir contribué au maintien de l’habitat traditionnel et s’est orienté vers une exploitation intensive, ce qui constitue une source d’interrogation pour l’avenir. Quels types de productions ? Selon quels procédés ? Exploité dans ses moindres espaces, ce territoire en a peut-être oublié de capitaliser sur sa valeur patrimoniale. L’exploitation agricole procède à des aménagements qui façonnent le paysage de façon profonde (remembrement, irrigation, fossés, chemins d’accès, etc) et tend à repousser le résidentiel, pour le cantonner à des zones moins prisées, avec un habitat de moindre qualité. Autre sujet de préoccupation, le développement de la zone proche de la sortie 9 de l’autoroute (Rives) ; pépinières d’entreprises et installations commerciales fleurissent sans que le schéma de cohérence globale soit très lisible.

Objectifs de qualité paysagère

Toutes les transformations en cours sur ce territoire méritent une attention particulière car elles impactent sur la nature même de ce paysage agraire, lequel, par sa rareté, participe à la diversité des paysages isérois. Si l’agriculture est dynamique et peu menacée, c’est la nature même de son développement et sa pérennité qui doivent être étudiées. La proximité des grands centres urbains rend les enjeux écologiques d’autant plus impactants. Pourquoi ne pas imaginer que les plaines de Liers, de Bièvre et de Valloire abritent des zones réservées à d’agriculture raisonnée ? La place du résidentiel et la nature de l’habitat représentent d’autres sujets de préoccupations, encourager les agriculteurs à ne pas céder leurs terrains pour le résidentiel, réhabiliter les habitats traditionnels, veiller à la qualité des constructions modernes.Enfin, si le développement de l’aéroport ne semble pas d’une ampleur propre à dénaturer le caractère du paysage, les installations économiques du côté de Rives mériteraient d’être maîtrisées. L’enjeu est simple : éviter que cette zone ne se banalise, devenant une lointaine banlieue de Grenoble.

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