Piémont et côtière sud du Revermont

46 Piemont et cotiere sud du Revermont
Département  : Ain
 
Communes  : MONTAGNAT, DRUILLAT, CERTINES, JOURNANS, PERONNAS, REVONNAS, SAINT-MARTIN-DU-MONT, TOSSIAT, LA TRANCLIERE, JASSERON, RAMASSE, SAINT-JUST, BOURG-EN-BRESSE, CEYZERIAT, BOHAS-MEYRIAT-RIGNAT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 6938
 
Carte(s) IGN : Série Bleue 3129E

Impression générale

Le Piémont et la côtière sud du Revermont ont une double identité, qui en font un territoire oscillant entre modernité et tradition. La plaine de grandes cultures, fonctionnelle et productiviste, très urbanisée le long des axes aux abords de Bourg-en-Bresse, étend son influence tandis que la côtière poursuit son petit bonhomme de chemin en petites parcelles, fermes traditionnelles et villages patrimoniaux. Dans la plaine plate et étendue se côtoient grands champs de maïs et tournesols, autoroute et route nationale, ligne Très Haute Tension, petites rivières cachées dans leur ripisylve, lotissements. Sur la côtière, de petits clochers surnagent au-dessus des feuillus, de petites routes débouchent sur des pâturages perdurant, des fermes traditionnelles cultivent encore quelques vignes, les villages en réseau conservent leur caractère… Jusqu’à quand ?

Identification

Le Piémont et la côtière sud du Revermont (6 938 hectares) se situent au sud de l’agglomération de Bourg-en-Bresse et constituent une vaste plaine agricole marquée à l’Est par les derniers soubresauts des reliefs du Jura.L’unité paysagère trouve ses limites Nord avec l’unité urbaine de Bourg-en-Bresse tandis que l’Est et le Sud sont constitués par les crêtes du Revermont (entre 500 et 600 mètres d’altitude). A la limite Ouest, les boisements feuillus caractéristiques de l’unité voisine s’apprêtent à prendre le relai.Au premier plan, la plaine céréalière, plate, fonctionnelle et productiviste, est constituée de grandes parcelles (maïs, tournesols, colza…), maillées de nombreuses petites rivières et sources, ainsi que par un important réseau d’infrastructures de transport : autoroute A40, RN75, TGV et ligne THT. La RN75 offre un intéressant alignement de platanes. Moins prégnante que la route nationale, l’autoroute, camouflée en creux dans le paysage offre de nombreuses vues sur les boisements. Les champs sont séparés par des haies d’arbres ou d’arbustes, mais ils s’agrandissent et le bocage disparaît à mesure que l’on descend en altitude et que l’on avance dans la plaine. Au second plan, le Revermont offre ses versants patrimoniaux, des parcelles plus petites (élevage bovin laitier), un réseau de villages denses et préservés surmontés de clochers pointant au-dessus de la forêt, de fermes traditionnelles en pierres, ainsi que quelques vestiges viticoles et chapelles posées sur de petits monticules. Ici, l’habitat traditionnel, en harmonie avec la nature, comprend des maisons blocs (habitation et grange) en granit gris surmontées de toits à faible pente recouverts de tuiles creuses. Certaines sont soigneusement restaurées. Les versants, dont certains sont restés très naturels, sont maillés d’agréables routes forestières.Les deux plans résistent l’un à l’autre, l’habitat et l’intensification de l’agriculture restant stoppés par les pentes.

Qualification

Le Piémont et la côtière sud du Revermont constituent un paysage émergent, perdant progressivement son ancienne identité rurale. Il conserve la possibilité de développer un cadre de vie agréable grâce au Revermont qui bloque l’extension de l’agriculture à grande échelle. Il ne subit pas de conflits d’usages car le territoire est bien sectorisé et les grandes voies de circulation servent les habitants. Il est tout à la fois un paysage agricole s’intensifiant et s’urbanisant, une côtière patrimoniale résistant à la modernité lorsqu’elle s’éloigne de Bourg-en-Bresse, un territoire de transit marqué par l’urbanisation.Les cultures, intensives, produisent des céréales, du colza, des tournesols, du maïs. La vigne reste présente au Sud avec l’AOC Cerdon (Bugey). Le long de la RN75, les zones d’activité s’étendent, le bâti se déconcentre. La plaine offre quelques itinéraires de cyclotourisme.Le visiteur profitera de points de vue intéressants sur l’unité paysagère depuis la route de Saint-Martin-du-Mont en allant vers Ceyzériat.

Transformation

Le Piémont et la côtière sud du Revermont sont marqués par des transformations, anciennes et toujours en cours, faisant de lui un paysage émergent. Il perd ses caractéristiques rurales pour sacrifier à la modernité : intensification de l’agriculture, urbanisation.Les ouvertures paysagères des routes sont fermées, en saison, par les grandes cultures (tournesols, maïs), le bocage disparaît, les parcelles s’agrandissent, les hangars agricoles fleurissent.Le bâti moderne n’a plus rien à voir avec la structure traditionnelle des villages, à l’image de ce bâti collectif aux Rippes, qui constitue comme une ville nouvelle au milieu des champs, ou ces lotissements qui grignotentles pentes à Revonnes et Tossiat, où les maisons sont construites dans tous les sens, les lots relativement grands et cossus, en opposition avec la concentration traditionnelle de l’habitat.Le territoire subit grandement l’influence de Bourg-en-Bresse au Nord : urbanisation le long des routes, zones d’activité, villages réunis par le bâti au Nord-Est… Ici, le territoire devient presque urbain tant l’habitat et l’activité industrielle s’étalent au milieu des champs, offrant un paysage caricatural d’entrée de ville non maîtrisée.

Objectifs de qualité paysagère

Anciennement rural et encore marqué par la ruralité en certains endroits, l’unité paysagère du Piémont et de la côtière sud du Revermont gagnera à s’appuyer sur ses anciennes valeurs pour retrouver un caractère :préservation de la côtière de l’urbanisation et conservation de la structure traditionnelle de l’habitat (densité, couleurs) ;- mise en valeur et préservation de l’eau, un élément fort de la plaine, à l’image du petit canal de Tossiat. Il conviendrait de faire revivre la tradition d’usage de l’eau en développement les aménagements légers, en mettant en valeurs les sources et les fontaines dans les cœurs de village (les signaler suffirait parfois), en préservant la ripisylve, magnifique dans la partie Nord de l’unité.

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