Petite côtière de la rivière d’Ain

10 Petite cotiere de la riviere d Ain
Département  : Ain
 
Communes  : VARAMBON, PONT-D’AIN, CHATILLON-LA-PALUD, VILLETTE, VILLIEU-LOYES-MOLLON, DRUILLAT, MEXIMIEUX, PRIAY
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 1937
 
Carte(s) IGN : 3130E

Impression générale

Aux abords de la Dombes forestière et de la Plaine de l’Ain, le long d’une rivière, le paysage de la petite côtière de la rivière Ain aurait pu être plaisant. Mais la proximité de l’agglomération lyonnaise, et la pression urbaine qu’elle sous-tend, en ont voulu autrement.Dans ce paysage, s’imbriquent des survivances du passé (châteaux et maisons bourgeoises, villages aux maisons à deux niveaux accolées, carronnières, boisements, jardins potagers, restes de vergers, alignements de platanes) et d’éléments modernes (maïs irrigué et hangars agricoles, lotissements, pavillons neufs au milieu des champs) qui laissent une impression de fouillis. L’agriculture régresse et laisse la place, sur la côtière à la forêt et dans la vallée à l’urbanisation. Celle-ci entraîne un mitage du paysage : pavillons neufs au milieu des champs, lotissements à la sortie des villages…

Identification

Sur les bords ouest de la rivière, entre Meximieux et la bifurcation de l’A42 vers Bourg-en-Bresse ou Genève, la Petite côtière de la rivière Ain est une unité paysagère étroite de 1 937 hectares. Elle s’organise autour de la proximité d’axes de communication importants ; l’A42 qui dessert l’agglomération lyonnaise et Bourg-en-Bresse, et la voie ferrée, et se structure le long de la RD984, croisée par quelques routes qui desservent les hauteurs de la côtière. Elle constitue une transition en pente douce entre la Plaine de l’Ain (altitudes de l’ordre de 200 à 230 m), à l’Est, et le plateau de la Dombes forestière (environ 300 mètres d’altitude), à l’Ouest.Sur le terrain, la lisibilité du paysage est brouillée par la juxtaposition et l’imbrication inattendues d’éléments de survivance du passé :- châteaux et maisons bourgeoises, vieux murs d’enceintes- villages aux maisons à deux niveaux accolées, - anciennes carronnières (fabriques de briques), - boisements sur les hauteurs, petites parcelles cultivées, prairies, jardins potagers, restes de vergers, alignements de platanes…et d’éléments modernes : - maïs irrigué et hangars agricoles, - lotissements, - panneaux indicateurs de noms de rues et numéros à la manière citadine dans les champs,- urbanisation le long des routes faisant se rejoindre des villages autrefois distincts,- constructions résidentielles éparses.La traversée de cette unité paysagère laisse une impression de fouillis dans lequel de rares moments de respiration sont offerts par quelques vues dégagées sur les hauteurs vers le Bugey et par le coquet cœur de village de Priay et ses maisons en galets ou pierres de taille.

Qualification

La Petite côtière de la rivière Ain présente aujourd’hui un attrait essentiellement résidentiel lié à la proximité de l’A42 desservant l’agglomération lyonnaise et Bourg-en-Bresse. L’agriculture subsiste toutefois avec des cultures de maïs essentiellement, de céréales et de tournesol, et quelques pâturages (élevages bovins). Mais elle semble peu dynamique.Parmi les attractions culturelles, notons le Château de Loyes, un site inscrit hélas peu entretenu.

Transformation

La mutation du paysage est largement entamée.Elle est due à l’action combinée de dessertes routières et d’une forte pression urbaine qui prend d’assaut la côtière et d’anciens terrains agricoles. Elle entraîne un mitage du paysage qui lui fait perdre sa lisibilité. Sa position géographique sur un axe de communication, sa proximité avec l’agglomération lyonnaise et sa morphologie (côtière offrant une vue ouverte) la rendent vulnérable aux mutations. Les villages se rejoignent par la construction de lotissements ou de pavillons qui ne suivent plus l’orientation ni les tonalités traditionnelles des maisons (en général mitoyennes). Les aménagements leur donnent des caractères urbains : enduits de couleur au sol, élargissement des trottoirs, lampadaires modernes… Là où elle n’est pas remplacée par l’urbanisation, l’agriculture régresse au profit de la forêt qui prend le pas sur les champs non entretenus, notamment sur la côtière.

Objectifs de qualité paysagère

Une réflexion autour de l’urbanisation du secteur serait nécessaire pour parvenir à limiter l’extension du ruban urbain qui s’étend désormais depuis l’agglomération de Lyon jusqu’à la côtière de l’Ain, et est en passe de rejoindre Bourg-en-Bresse.À l’échelle de l’unité, il serait souhaitable de conserver des coupures d’urbanisation entre les villages, d’implanter les constructions nouvelles de façon groupée avec si possible une unité architecturale rappelant les caractéristiques traditionnelles, et de maintenir des zones boisées ou agricoles sur le coteau lui-même. Le lien perdu entre les villages et la rivière Ain pourrait utilement être repensé, ainsi que les cœurs de villages, rarement valorisés.

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