Pentes nord-ouest du Pilat

Département  : Loire
 
Communes  : VERANNE, LA TERRASSE-SUR-DORLAY, LA CHAPELLE-VILLARS, CHUYER, PELUSSIN, SAINT-PAUL-EN-JAREZ, CHATEAUNEUF, LA VALLA-EN-GIER, SAINT-GENEST-MALIFAUX, TARENTAISE, THELIS-LA-COMBE, LA VERSANNE, FARNAY, PAVEZIN, SAINT-CHAMOND, SAINTE-CROIX-EN-JAREZ, BESSAT (LE), COLOMBIER, DOIZIEUX, GRAIX, PLANFOY, CHAMBON-FEUGEROLLES (LE), JONZIEUX, SAINT-ROMAIN-LES-ATHEUX, RICAMARIE (LA), SAINT-ETIENNE, LONGES
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 20742
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Territoire de moyenne montagne aux portes des agglomérations stéphanoises et lyonnaises, les pentes nord-ouest du Pilat constituent un réservoir de grand air, d’eau, d’espace et de foncier. Il suscite ainsi intérêt et convoitises, entre respect et « maltraitance ».Agricole, pastoral et forestier, ces pentes constituent à l’échelle départementale un des sites les plus prisé par le résidentiel. La ville n’est plus bien loin, elle se signale par le maillage des lignes à haute tension. Pour s’en échapper, on peut s’élancer vers les hauteurs et, au prix d’une ascension peu aisée, être récompensé par une vision panoramique aussi saisissante qu’inattendue sur la vallée du Rhône et la chaîne des Alpes depuis le crêt de l’Oeillon (1 233 m) ou le Crêt de la Perdrix (1429 m). On prendra garde de ne pas se fouler les pieds sur les éboulis, qui, avec une flore particulière, évoquent des paysages de montagne. Les pentes nord-ouest du Pilat constituent également un terrain de jeu de grande échelle comme en témoignent par exemple les aménagements vers le barrage du Gouffre d’Enfer ; créé pour alimenter la ville de Saint Etienne en eau en pleine période de croissance industrielle, il est aujourd’hui connu pour l’escalade et la via ferrata !

Identification

Les pentes nord-ouest du Pilat se présentent comme un vaste versant travaillé par de nombreuses vallées et cours d’eau, qui forment des combes perpendiculaires à la ligne de la crête et à la vallée. Ce territoire en terrasses s’étage entre les sommets de pins et de hêtraies des monts du Pilat au sud, et les ruptures de pentes conduisant à la vallée du Gier au nord, un paysage dominé par l’urbanisation et des lignes à haute tension.Au cœur, relief et boisements induisent une meilleure compréhension sur une carte qu’in situ, au détour des routes sinueuses, des bois et au gré des hameaux dispersés. Une lisibilité qui se complique en progression vers l’ouest, avec un relief de plus en plus marqué et des espaces boisés très présents. Sur les espaces semi-ouverts, prairies fourragères alternent avec les bourgs, installés généralement en fonds de vallée ou à leur intersection. Cependant, les nouvelles constructions ne suivent pas cette logique et leur font souvent face, pour optimiser leur exposition ou la vue ! Enfin, fermes isolées et hameaux se dispersent à mi-pente entre forêts sommitales et espaces cultivés et pâturés. Deux éléments naturels sont très présents. En premier lieu, la pierre, sous diverses formes y compris les fameux chirats (ces coulées rocailleuses couvrent les versants pentus du Pilat sur des centaines de mètres de longueur). En second lieu, l’eau ; présente, préservée et valorisée, elle a toujours constitué une ressource importante, pour les activités économiques et l’alimentation des grandes villes voisines.

Qualification

Les pentes nord-ouest du Pilat ont toujours été dédiées à deux usages, une activité agricole et d’élevage, une activité économique d’artisanat et de petite industrie, textile et bois notamment ; des activités humaines exposées aux difficultés d’un territoire de moyenne montagne, aux accès plus ou moins aisés.Aujourd’hui, sa valeur se fonde également sur la convoitise dont il est l’objet aux yeux des urbains ; Lyonnais et Stéphanois viennent sur les pentes nord-ouest du Pilat pour y résider ou s’y distraire. L’attrait résidentiel semble fort, même jusque dans des hameaux difficiles d’accès dépourvus de commerces et de services.Quant aux envies d’espaces et de sensation, elles trouvent ici de nombreux terrains d’expression. Les sites touristiques très courus s’intègrent généralement bien dans les paysages. Un bémol peut-être, la surfréquentation, du Crêt de la perdrix, ou du Gouffre d’Enfer par exemples qui pourraient nuire aux valeurs qui fond leur particularité et leur réputation.

Transformation

Les attraits des pentes nord-ouest du Pilat sont à ce point multiples (culturel, touristique, loisir de proximité urbaine, résidentiel et économique) que ce territoire a toujours été très fréquenté et très exploité. Aujourd’hui, la diminution de l’activité pastorale entraîne la fermeture des sommets au profit des plantations de conifères qui rivalisent avec de splendides hêtraies. L’évolution de l’activité agricole vers des exploitations de taille supérieure pose des enjeux en termes d’occupation de l’espace, d’insertion paysagère des bâtiments agricoles ou encore de trame agraire et donc de paysage.En raison de la proximité de Saint-Etienne et de Lyon, l’urbanisation pavillonnaire diffuse progresse. La pression foncière existe et ce sont surtout des enjeux qualitatifs qui se posent ; en effet, même si le Parc Naturel Régional semble tenter de garantir une qualité architecturale, son caractère diffus et ses modes d’implantation (hameaux, points hauts, le long des axes) peuvent s’avérer inquiétants. L’état des réseaux et des services devrait être un moyen de contenir les nouvelles constructions aux centres-bourgs.

Objectifs de qualité paysagère

Bien que l’élevage se maintienne et que la sylviculture fasse l’objet d’une exploitation raisonnée, le risque de délitement du caractère agraire des pentes nord-ouest du Pilat n’est pas à sous-estimer. Un peu livré à lui-même, ce territoire doit défendre avec force son patrimoine naturel : les tourbières, les chirats, les pelouses sur les sommets, les combes riches de faune et de flore. L’ensemble des acteurs locaux et des collectivités doivent s’adjoindre au Parc Naturel Régional du Pilat pour pouvoir faire face aux nécessités de freiner l’urbanisation, même si ce phénomène s’avère ici moins marquant que sur les pentes sud du massif. Concentrer l’urbanisation aux centres-bourgs (La Terrasse, La Valla, Saint-Paul en Jarez), éviter le mitage, permettre la requalification du bâti ancien au cœur des villages et pourquoi pas, réhabiliter les structures industrielles en logements collectifs, contribueront à trouver l’équilibre à l’échelle du territoire. Il conviendrait enfin de maîtriser et d’aménager les accès aux sites d’activités sportives et de loisirs (Gouffre d’Enfer, Croix de Chaubouret, Crêt de la Perdrix…), avec des considérations paysagères, avec la nécessité de promouvoir des circuits découverte du parc et des maisons thématiques.

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