Pentes du Haut-Vivarais

Département  : Ardèche
 
Communes  : SAINT-ROMAIN-D’AY, LE CRESTET, EMPURANY, PREAUX, SAINT-ALBAN-D’AY, SAINT-FELICIEN, SAINT-VICTOR, SATILLIEU, VAUDEVANT, LAMASTRE, GILHOC-SUR-ORMEZE, SAINT-APOLLINAIRE-DE-RIAS, SAINT-BARTHELEMY-LE-PIN, VERNOUX-EN-VIVARAIS, DESAIGNES, LABATIE-D’ANDAURE, NONIERES, NOZIERES, SAINT-BASILE, SAINT-CIERGE-SOUS-LE-CHEYLARD, SAINT-JEURE-D’ANDAURE, SAINT-PRIX, PAILHARES, DEVESSET, LAFARRE, LALOUVESC, ROCHEPAULE, SAINT-ANDRE-EN-VIVARAIS, SAINT-PIERRE-SUR-DOUX, VOCANCE, SAINT-JULIEN-VOCANCE, SAINT-SYMPHORIEN-DE-MAHUN, ARLEBOSC, BOZAS, SAINT-AGREVE, SAINT-JULIEN-LABROUSSE, ROIFFIEUX
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 41756
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Peu habitées, presque sauvages, les Pentes du Haut-Vivarais offrent la profondeur de leurs vallons boisés, la sauvagerie de leurs forêts, et la surprise de villages à l’architecture sophistiquée. Le territoire regorge de gîtes qui répondent aux besoins de tourisme vert.Parmi les forêts de pins sylvestres et de hêtres, les pentes sauvages, par monts et par vaux, les fermes isolées, toutes de pierres de grès ocre, captent l’attention, et si ce n’est pas elles, ce sont les villages, ramassés sur eux-mêmes et bordant les routes. À l’image des cours d’eau nombreux, l’Ay, le Douzet, le Doux, l’Ayguenne, les routes étroites se dessinent en sinuosités incessantes. Leur fraîcheur contraste avec les vues ventées des crêtes, vers le Mézenc ou vers les Alpes.

Identification

Les Pentes du Haut-Vivarais constituent une unité paysagère de grande taille (41 756 hectares), montagneuse (altitudes pouvant atteindre les 1 000 mètres), sauvage, traversée par la vallée du Doux du nord au sud.Les limites du territoire sont larges, marquées par le relief : rupture de pente avec le plateau du Vivarais à l’est, ligne de crête sur la vallée de la Cance au nord et sur la vallée de l’Eyrieux et le plateau de Saint-Agrève à l’ouest et au sud. Mais c’est le caractère peu domestiqué par l’homme et la moindre occupation agricole du sol qui fait surtout la différence avec les unités paysagères voisines. Les couleurs naturelles dominent : le vert foncé des résineux et feuillus l’été, auquel s’ajoute la blancheur des cerisiers en fleurs au printemps, les rouges des feuilles d’automne et le brun des branches dénudées par l’hiver, marqués çà et là par l’ocre des affleurements rocheux.De longues séquences forestières, fermées ou limitées par le relief, laissent la place à des panoramas sur les crêtes (comme à Lalouvesc). Là, on bénéficie de vues surplombantes qui permettent une compréhension globale de l’unité : un système de vallons est/ouest et de vallées tortueuses sud/nord qui suivent le chevelu complexe de petits affluents du Doux. Le premier plan est constitué tantôt de forêts, de prés ou prairies, suivies de fermes ou villages, qui laissent place à une succession parfois infinie de crêtes forestières ou bleutées lorsqu’elles sont plus lointaines.Les rares éléments construits - clochers, villages, fermes isolées - constituent souvent une surprise dans ce territoire peu densément peuplé. Diffus ou polarisé en villages, l’habitat est constitué de fermes ou maisons hautes (R+2 ou 3) et s’implante dans la pente. Intégré parmi les couleurs naturelles des lieux, le bâti rappelle les ocres des affleurements rocheux, ponctué de la rouille des tuiles, en contraste agréable avec le vert profond de la végétation. Hormis quelques ruines, notamment d’anciennes terrasses cultivées aux abords des villages, l’habitat secondaire est bien réhabilité quand le bâti sédentaire conserve un état d’usage. De coquets cimetières clos de murs avoisinent parfois les villages.En dehors du bâti résidentiel, la succession de ponts, ponceaux et murets de confortement des petites routes constituent un patrimoine vernaculaire intéressant.

Qualification

La valeur motrice de l’eau qui a fait les grandes heures des moulinages est désormais déchue mais encore visible sur les Pentes du Haut-Vivarais. Les valeurs pastorale et forestière semblent résister aux valeurs touristiques et résidentielles qui émergent dans ce territoire aux portes du Massif Central.Murets de pierres, bassins, lavoirs, anciennes terrasses à cultures… constituent un patrimoine vernaculaire non négligeable qu’accompagne un patrimoine bâti en meilleur état lorsqu’il est destiné à accueillir des touristes (habitat secondaire ou gîtes) que des habitants sédentaires. La valeur touristique profite d’une nature relativement sauvage à proximité de la vallée du Rhône et de Lyon, Vienne, Tournon, Valence… Des sentiers de randonnées, des routes agréables aux cyclistes, des forêts accueillantes, des étangs piscicoles semblent plus destinés à un tourisme régional que très éloigné.Le village médiéval de Desaignes se distingue, avec ses ruelles, ses trois portes médiévales, les fragments de ses remparts, ses vieilles maisons gothiques, une église romane, un château du XIV° siècle… Tandis que Satillieu offre les restes de bâtiments liés à l’exploitation de la force de la rivière Ay (moulinages).À noter, enfin, les éoliennes de Saint-Agrève, qui marquent les crêtes en limites sud-ouest de l’unité.

Transformation

La nature reprend ses droits dans les Pentes du Haut-Vivarais, et, avec elle, un tourisme vert encore peu intrusif, en lieu et place d’une industrie du moulinage abandonnée depuis peu et d’un élevage en perte de vitesse. Les forêts ferment les vues, les pâtures s’enfrichent, accentuant dangereusement le risque d’incendie, comme au col de Faux.La valeur résidentielle et touristique permet timidement de réhabiliter un habitat parfois laissé à l’abandon par l’agriculture.Si l’installation de la ferme éolienne de Saint-Agrève ne nuit pas au paysage car les turbines ne dominent pas les lignes de crêtes, on peut cependant redouter une multiplication des installations à l’horizon des Pentes du Haut-Vivarais. En effet, la valeur touristique à elle seule est loin de remplacer les valeurs agricoles et industrielles dont bénéficiait le territoire.

Objectifs de qualité paysagère

Les Pentes du Haut-Vivarais bénéficient d’un patrimoine vernaculaire qu’il convient de mettre en valeur avec plus d’énergie : Le patrimoine industriel, abandonné depuis peu (les derniers moulinages ont fermé voici dix ans au plus) mérite une réhabilitation avant que les bâtiments ne soient trop abîmés pour que l’on puisse les valoriser. C’est une véritable piste de projet pour le territoire que de donner un second souffle au patrimoine industriel.Le long des routes ou aux abords des villages, un petit patrimoine bâti nécessite d’être maintenu en état : murets, terrasses, croix, cimetières clos de murs, ponts à arches… Lalouvesc a ainsi bien su valoriser son patrimoine bâti (mais ne semble pas avoir pu éviter un lotissement peu esthétique à l’extérieur du village).En règle générale, l’unité nécessite plus un entretien régulier que des aménagements lourds :- maintien de l’harmonie dans les couvertures (tuiles) du bâti pour ne pas gâcher les nombreuses visions surplombantes, qui créent l’intérêt des villages ;- promotion de l’élevage qui maintient encore des clairières dans le boisement ;- amélioration de certaines pratiques forestières (coupes à blanc) ;- gestion des boisements pour la protection contre l’incendie ;- ouverture des vues vers le patrimoine ou les rivières le long des routes, permettant des pauses agréables aux voyageurs…

Partager la page

Sur le même sujet