Pays du Valromey

04 Pays du Valromey
Département  : Ain
 
Communes  : CORBONOD, LOMPNIEU, RUFFIEU, SONGIEU, SUTRIEU, VIRIEU-LE-PETIT, ARTEMARE, BELMONT-LUTHEZIEU, CHAVORNAY, CULOZ, TALISSIEU, VIEU, VIRIEU-LE-GRAND, CORMARANCHE-EN-BUGEY, HAUTEVILLE-LOMPNES, CHAMPAGNE-EN-VALROMEY, BRENAZ, LOCHIEU, THEZILLIEU, LE GRAND-ABERGEMENT, HOTONNES, LE PETIT-ABERGEMENT, ANGLEFORT
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 16714
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3231OT et 3230 OT

Impression générale

Entre Grand Colombier, falaises et coteaux densément boisés, le Pays du Valromey a bien des atouts. La vallée agricole, dynamique, est ponctuée de villages de caractère vivants et préservés. Elle offre un paysage de bocages tantôt bucolique et apaisant, tantôt secret lorsque la pente s’accentue et que la forêt prend le pas sur les cultures et les prés.A l’image de cette forêt, qui gagnerait à proposer de temps en temps des vues, sur le territoire comme sur ses alentours, notamment du haut du Grand Colombier et de ses 1 500 mètres d’altitude, l’accueil est paradoxal dans le Pays du Valromey. Les villages sont vivants mais n’offrent au touriste que peu de moyens pour s’y installer, ne serait-ce que le temps d’un week-end ou de courtes vacances.La vallée semble bien « entre elle », encadrée par ses montagnes rassurantes.

Identification

Le Pays du Valromey constitue une vallée encadrée par la chaîne du Grand Colombier à l’Est, le versant menant au plateau de Hauteville à l’Ouest, le plateau du Retors au Nord. Elle descend en pente douce du Nord au Sud (de 900 à 400 mètres d’altitude environ), en s’élargissant et se vallonnant, pour finir par une rupture de pente, quasiment en falaise. Les limites du territoire sont évidentes : entre les deux versants de la vallée du Séran vers les lignes de crête d’Est en Ouest, puis la basse vallée du Séran et sa rupture de pente au Sud.Le caractère agraire du territoire est très marqué : maisons rurales traditionnelles, villages de caractère surmontés de clochers et structurés en réseaux, prairies de fauche, prés pâturés, fermes souvent rénovées en habitat permanent, haies de hautes tiges, bosquets, quelques vignes… L’habitat est concentré dans de vivants villages, denses et nombreux dans la plaine ou en bas des pentes : le Petit Abergement, Hotonnes, Ruffieu, Brénaz, Fitignieu, Champagne-en-Valromey… Les maisons, en granit gris, proposent souvent une mezzanine en bois pour stocker le bois de chauffage, en retrait de la façade principale et protégée par l’avancée du toit. Une pratique conservée même dans les maisons rénovées.De nombreuses routes forestières montent vers le Grand Colombier, qui constitue un point d’appel important dans la vallée, à plus de 1 500 mètres d’altitude, avec ses crêtes dénudées entourées de prairies d’altitude puis d’un couvert boisé dense. La forêt, bien présente sur l’ensemble des pentes, offre un bois – exploité – qui semble en très bonne santé, tout comme les bosquets et haies qui séparent les parcelles de taille moyenne en un charmant bocage.

Qualification

Le Pays du Valromey est de toute évidence marqué par une agriculture traditionnelle dynamique, en petites parcelles, faisant vivre les fermes et les villages, depuis l’élevage bovin au Nord jusqu’aux cultures de céréales et de tournesol au Sud. Les prairies sont principalement utilisées pour la fauche. Les engins agricoles sont parqués, prêts à l’emploi autour des fermes.Au second plan de l’activité économique, le tourisme est peu prégnant, malgré l’attrait du territoire et les nombreuses possibilités de randonnée pédestre, cycliste, routière… Peu de gîtes, bars ou auberges accueillent le touriste, qui délaisse les lieux pour la nuit.Le Grand Colombier offre une vue remarquable vers le Lac du Bourget, la vallée de Seyssel et l’ensemble de l’unité paysagère. On aperçoit même, par temps dégagé, Annecy et son lac, ainsi que le Léman.Les villages sont denses ; et l’habitat ancien, concentré, est souvent rénové. L’architecture traditionnelle est bien conservée, avec ses toits de petites tuiles rectangulaires en terre rouge, parfois en ardoise, à deux pans d’inclinaison moyenne.Quelques vestiges romains peu visibles, dont une via antiqua, rappellent l’origine du nom des lieux : « vallée romaine ».Au Sud, l’habitat permanent est attiré par la proximité du bassin d’emplois de Belley.

Transformation

Le Pays du Valromey est peu affecté par les transformations. Cette stabilité ne doit cependant pas faire oublier quelques mutations :du bâti : des lotissements sur grandes parcelles, en frange de villages comme à Ruffieu, cassent la structure concentrée des villages et font craindre un étalement. Même si cela n’est pas prégnant à l’échelle de l’unité paysagère, l’urbanisation nouvelle emprunte des schémas en contradiction avec le tissu ancien et rural des bourgs ;de l’agriculture : le maïs subventionné remplace les prés dans le Sud ;de l’architecture : on retrouve à outrance des chalets en bois sans caractère, alors que les constructions traditionnelles sont plutôt constituées de maisons en pierres accolées. Une néo architecture alpine fait son apparition (bardage bois, volets mauves…).

Objectifs de qualité paysagère

Le Pays du Valromey gagnerait à valoriser ses attraits touristiques afin de pallier à un possible déclin de l’agriculture, pour le moment encore dynamique : balisage des itinéraires touristiques, développement de l’offre d’hébergement adapté, valorisation des productions locales…Dans le même esprit, la forêt, très présente sur les pentes, doit offrir des vues aux promeneurs sur les chemins comme sur les routes : il conviendrait de dégager quelques ouvertures vers un paysage agréable à observer.Enfin, le maintien des haies, très caractéristiques et présentes, doit être appuyé par la valorisation du bois énergie, tradition qui pourrait ne pas perdurer et qui répond à la particularité architecturale des réserves de bois en hauteur des maisons anciennes, toujours utilisées.

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