Pays des Quatre Montagnes

23 Pays des Quatre Montagnes
Département  : Isère
 
Communes  : LE GUA, SEYSSINET-PARISET, SAINT-PAUL-DE-VARCES, VARCES-ALLIERES-ET-RISSET, SASSENAGE, CLAIX, LANS-EN-VERCORS, SAINT-GERVAIS, AUTRANS, LA RIVIERE, ENGINS, MONTAUD, NOYAREY, SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE, VEUREY-VOROIZE, CORRENCON-EN-VERCORS, VILLARD-DE-LANS, MEAUDRE, RENCUREL, SAINT-MARTIN-EN-VERCORS, SAINT-JULIEN-EN-VERCORS, CHATEAU-BERNARD
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25146
 
Carte(s) IGN : 3236OT/3235OT

Impression générale

Bien que très proche de Grenoble à vol d’oiseau, les Quatre-montagnes paraissent isolées de la ville et détachées des activités de la plaine. Y conduisent deux routes de lacets et la route des gorges de la Bourne, produisant, d’où que l’on pénètre, un véritable effet de seuil, de porte d’entrée du Vercors.Paysage aux limites claires qui s’arrêtent sur le Moucherotte et les reliefs alentours, les Quatre-Montagnes présentent un paysage étagé à la structure bien lisible : un fond de vallée large et plat, des pentes boisées sombres hachurées par des pistes de ski alpin, et des rebords et sommets calcaires caractéristiques du massif du Vercors. Des fermes éparpillées sur les bas de pentes forment des puissants points de repères. Ce trait distinctif s’amenuise au fur et à mesure que les constructions récentes, résidentielles ou commerciales, viennent se poser au milieu des anciens prés. A chaque implantation nouvelle, le paysage perd de son aspect sauvage qui a pourtant un fort pouvoir d’attraction pour les vacanciers. Une vocation touristique de longue date, puisque ce territoire a bénéficié des aménagements réalisés pour les Jeux Olympiques de 1968. La vision d’ensemble est donc rapidement contrariée d’une part, par les équipements de loisirs, notamment remontées mécaniques et pistes de ski ; d’autre part, par une urbanisation envahissante, avec un étalement résidentiel.Quelques traces du patrimoine rural persistent cependant : des plaques calcaires de délimitation en limite de propriétés, des mangeoires pour les bêtes, des frênes émondés. Côté végétation, on note la présence d’arbres fruitiers isolés, des bosquets comme transition entre les bois d’altitude et les vallées et, dans les bois, des hêtres et des conifères.

Identification

L’axe de découverte des Quatre-Montagnes est résolument Nord-Sud. Les impressions visuelles sont séquencées : les gorges, la vallée, les montagnes.La structure paysagère se révèle par un étagement accentué par un contraste de formes, de textures et de couleurs : surface très plane des fonds de vallées humides, versants boisés sombres couverts de forêts, lignes de crêtes rocailleuses. Les variations saisonnières ont tendance, en hiver, à atténuer les contrastes, par les étendues neigeuses et concrétions glacées, et les forêts saupoudrées.En vallée, la vision générale est brouillée par le nombre important de points d’appel naturels (groupes d’arbres, vergers, zones rocheuses) et des signes urbains (constructions nouvelles, ronds-points, publicités) notamment dans la zone de Lans-en-Vercors. La structure du paysage s’en trouve contrariée. Les Quatre- Montagnes sont parmi les paysages les plus aménagés du Vercors du fait du puissant élan de construction qu’ont constitué les Jeux Olympiques de 1968. La variété architecturale est de mise : un bâti concentré en fond de vallée, les villages-stations de sports d’hiver et des lotissements de chalets pour le tourisme saisonnier, des hameaux à mi-pente en limite de bois, des granges perdues dans la variété du reste.

Qualification

Les Quatre-Montagnes accueillent le siège du Parc Naturel régional du Vercors, créé en 1970. C’est donc un paysage labellisé, présent dans les guides, bénéficiant d’une image collective et d’une notoriété certaine.La valeur paysagère du site est forte, avec des sites inscrits et des sites classés, et notamment les Gorges du Furon et de la Bourne. Le point culminant est le Moucherotte (1901 m), le sommet le plus septentrional de la longue crête qui parcourt le massif du nord au sud, dominant ainsi Grenoble : un intérêt historique (résistance dans le maquis), une faune riche (chamois, mouflons, chevreuils…). Les Quatre-Montagnes comprend de nombreux atouts : attrait pour les randonneurs, attrait touristique pour différentes pratiques du ski (ski alpin, ski nordique), attrait résidentiel pour les Grenoblois, attrait économique (carrières de calcaire, exploitations forestières). Quant à la valeur patrimoniale de l’habitat, elle se fonde sur l’architecture rurale traditionnelle : toitures à 2 pentes raides, regroupement sous le même volume de l’habitation et du bâtiment d’exploitation - ce qui donne de grands corps de bâtiments. Assez récemment, le chaume a été remplacé par l’ardoise, puis la tôle ou l’éternit. Les murs sont en maçonnerie de pierre, les ouvertures sont petites et en hauteur, placées au sud, avec des portes de grange dans un appentis greffé sur la toiture principale.

Transformation

Son développement a été généré par les équipements mis en place pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1968 à Grenoble. La station de ski s’est ensuite étendue, tandis que les bourgs d’origine ont intégré un nombre croissant d’habitants, attirés par la beauté du site et par sa proximité avec l’agglomération grenobloise. La colonisation de l’espace agricole par l’habitat n’a pas connu d’arrêt depuis cette période. La qualité du paysage s’est affaiblie ces dernières années en raison de la fermeture des espaces ouverts par la friche et la forêt, par la banalisation et le mitage des bourgs. Les transformations s’effectuant sans se soucier du caractère étagé du paysage et de son organisation, elles engendrent du même coup une perte de valeur patrimoniale et pastorale.Il y a un fort contraste entre la valeur foncière et la valeur paysagère, la seconde diminuant au profit de la première. L’économique prime, entretenu par la pression foncière de l’habitat à caractère résidentiel. Le Parc Naturel du Vercors prône une politique de prise de conscience et d’efforts pour améliorer la qualité des lieux déstructurés, réhabiliter les sites, veiller à la qualité des espaces bâtis, éliminer les « verrues » paysagères.

Objectifs de qualité paysagère

L’objectif de qualité paysagère principal insiste sur l’importance de conserver une lisibilité du caractère rural de ce paysage, et par conséquent la sauvegarde des meilleures terres agricoles et des plus faciles à travailler, à savoir les fonds plats. Figurent à ce titre des initiatives pour soutenir le tourisme rural, pour promouvoir des productions fermières, certaines labellisées (Bleu de Sassenage, AOC depuis 1998) et pour développer l’hébergement rural (gîtes). Parce qu’elle comporte des valeurs qui se contrarient et contient une forte dynamique de transformation, les Quatre-Montagnes, notamment Villard de Lans et Lans en Vercors, doit faire l’objet de la plus grande attention, quant à leur développement et à la planification de leur urbanisme. Les enjeux de développement se posent très fortement en termes de maîtrise de l’urbanisme et de suivi des projets d’équipements. Quel développement foncier et jusqu’où aller en termes d’aménagements touristiques ? Comment trouver l’équilibre dans la concurrence spatiale entre l’agricole et le résidentiel ? Quelle place dédier aux terrains agricoles et aux activités pastorales ? Ce sont des questions essentielles pour endiguer l’évolution tendancielle vers un paysage naturel de loisir. Des recommandations qui trouvent un écho dans les actions menées par le Parc Naturel du Vercors, dès lors que la protection et la valorisation des paysages constituent une de ses missions fondamentales. La place du paysage dans le renouvellement de la charte du parc du Vercors est vraiment stratégique.

Partager la page

Sur le même sujet