Pays de Rosans et haute-vallée de l’Ouvèze

38 Pays de Rosans et haute vallee de l Ouveze
Département  : Drôme
 
Communes  : MEVOUILLON, LABOREL, BALLONS, CHAUVAC, IZON-LA-BRUISSE, LAUX-MONTAUX, MONTAUBAN-SUR-L’OUVEZE, MONTGUERS, RIOMS, ROUSSIEUX, VILLEBOIS-LES-PINS, VERCLAUSE, BELLECOMBE-TARENDOL, LEMPS, MONTFERRAND-LA-FARE, LE POET-SIGILLAT, ARPAVON, BESIGNAN, MONTREAL-LES-SOURCES, SAHUNE, SAINTE-JALLE, BUIS-LES-BARONNIES, LA ROCHE-SUR-LE-BUIS, LA ROCHETTE-DU-BUIS, SAINT-AUBAN-SUR-L’OUVEZE, SAINTE-EUPHEMIE-SUR-OUVEZE, VERCOIRAN, CURNIER, MONTAULIEU, BEAUVOISIN, ROCHEBRUNE, SAINT-SAUVEUR-GOUVERNET
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 32556
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La nature et la culture hésitent entre Alpes et Provence au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze, à l’image de sa situation, aux confins de Rhône-Alpes et aux abords de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Le paysage est donc hésitant : chaque versant, chaque orientation engendre des compositions originales et chaque vallée est un petit monde clos, caché par le relief, comme protégé dans un cocon immuable. On ressent une impression de paradis perdu dans ces villages isolés, au milieu des champs de lavande ou des abricotiers en fleurs ou sous la fraîcheur ombragée des aulnes et saules qui bordent les ruisseaux.L’architecture, tant dans l’apparence disparate des fermes isolées, que dans le dessin rigoureux en colimaçon des villages groupés, peuvent laisser admiratifs tous les urbanistes. L’agriculture, arboricole au val de l’Ennuyé, pastorale à Laborel et au pays de Rosans, affirme sa tendance méditerranéenne dans les lignes de lavandin et de thyms dans la vallée de l’Ouvèze.Ailleurs, c’est la senteur des tilleuls, le long des routes où à l’entrée des fermes, et la forme ronde de leur houppier, qui dessinent d’autres formes.

Identification

Au nord des Baronnies, le Pays de Rosans et la haute-vallée de l’Ouvèze constituent une unité paysagère vaste (32 556 hectares), coupée en deux par la montagne de la Clavelière et hétérogène, entre le val de l’Ennuyé, à l’ ouest, clairement provençal, et à l’ est, pays de Rosans, plus alpin.Les limites du territoire sont fixées par le relief, excepté à l’est-nord-est (frontière administrative avec la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur) : serre de la Montagne et col de Soubeyrand au nord, col des Cussons à l’ouest, montagnes du Gravas, de Lirette, de Cros, de Bauvrège et de l’Hesc (col Saint-Jean) au sud.Entre ces reliefs, et de chaque côté de la montagne de la Clavelière, tous orientés est-ouest, les vallées constituent de petits mondes à part, aux horizons clos par les hauteurs, où coulent des rivières au régime torrentiel : l’Ennuyé, l’Ouvèze, le Céans, l’Armalause… Les fonds de vallées sont plats, plus ouverts que dans le sud des Baronnies. Les pentes boisées de hêtres, de pins ou de chênes selon l’orientation s’élèvent doucement vers des crêtes parfois surmontées de tourelles en ruine, ou des falaises calcaires, rappelant le lit des cours d’eau. Desertée par toute végétation, les formes érodées des marnes noires se découpent.Quand il est concentré, l’habitat est constitué par des villages en colimaçon autour d’une église ou d’un château, perchés sur des pitons ou à flanc de coteau, agrémentés de lavoirs ou de fontaines. Mais les fermes isolées sont nombreuses, tantôt restaurées ou en ruine, bordées de tilleuls ou de noyers, et marquent un paysage façonné par une agriculture variée : arboriculture, pastoralisme, cultures aromatiques…

Qualification

L’agriculture est dynamique et diversifiée au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze.Ajustées au relief et séparées par des haies basses ou des clôtures, de petites parcelles aux formes arrondies de cultures fourragères ou fruitières (abricots rosé de Provence) côtoient des pâturages (ovins), des vignobles et des cultures aromatiques (lavandin, thym). Celles-ci sont plus présentes au sud, avec des distilleries communales et des savonneries (Saint-Auban sur l’Ouvèze).Le tourisme est essentiellement rural, mais peu prégnant, à l’image du camp de naturisme de Romegas, caché dans les pentes et le feuillage. Ce tourisme occasionne cependant la restauration d’un bâti traditionnel pittoresque, tel le cimetière et la chapelle du Poët-Sigillat situés sur un piton rocheux offrant une vue vers le sud et la vallée de l’Ennuyé.

Transformation

Le paysage est dans l’ensemble « intègre » au Pays de Rosans et dans la haute-vallée de l’Ouvèze, ce qui lui donne une qualité rare. Cependant, quelques évolutions sont à noter : - des systèmes d’irrigation avec retenue collinaires, dans les cultures d’abricotiers témoignent d’une arboriculture dynamique, tandis que la forêt gagne sur les prés dans les pentes, marquant le déclin du pastoralisme et que des champs de lavande s’enfrichent au nord ;- la revalorisation récente, après une phase d’abandon, des villages perchés et des châteaux est le fait de touristes ou d’une population locale retraitée hélas temporaire qui côtoie une population agricole ancienne

Objectifs de qualité paysagère

Il convient de préserver les qualités certaines du terroir du Pays de Rosans et de la haute-vallée de l’Ouvèze en :- valorisant la tradition des cultures basses et arboricoles, par le biais par exemple d’un label de qualité de type « Baronnies Bio » ;- s’inspirant de la qualité de certains aménagements, tels ces bancs de pierre sur une aire de repos, cet enrobé constitué de cailloux calcaires rappelant les falaises sur les routes ou le traitement de la place de Rochebrune dont la couleur s’harmonise avec les murs des habitations.Les structures paysagères sont intègres mais fragiles. Le moindre aménagement peu avoir un impact fort :-les terrassements pour les habitations nouvelles contrarient fortement le relief, — les lotissements en dehors des villages en fond de vallée sont en contradiction avec un habitat traditionnellement dispersé sur les pentes ou concentré dans des bourgs compacts ;— en revanche, les anciennes terrasses qui disparaissent sous les broussailles appellent l’entretien et la réhabilitation par de nouveaux usages.Il est important que les gestionnaires de ce terroir ait une haute conscience que « tout est là » et manifeste une haute estime pour ces lieux avant d’entreprendre tout aménagement. Il s’agit avant tout de gérer et de protéger ce patrimoine plutôt que de se lancer dans des aménagements conséquents.

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