Pays de Roche-St-Secret-Béconne et de Dieulefit, et montagne d’Angèle

01 Pays de Roche St Secret Beconne et de Dieulefit et montagne d Angele
Département  : Drôme
 
Communes  : ARNAYON, CORNILLON-SUR-L’OULE, VILLEPERDRIX, SAHUNE, COMPS, GUMIANE, MONTJOUX, VESC, SAINT-MAY, VALOUSE, AUBRES, CONDORCET, EYROLES, LES PILLES, SAINT-FERREOL-TRENTE-PAS, TEYSSIERES, LE PEGUE, MONTBRISON, DIEULEFIT, EYZAHUT, FELINES-SUR-RIMANDOULE, LE POET-LAVAL, ROCHEBAUDIN, SALETTES, SOUSPIERRE, TRUINAS, CHAUDEBONNE, BOUVIERES, ROUSSET-LES-VIGNES, VENTEROL, TAULIGNAN, ALEYRAC, ROCHE-SAINT-SECRET-BECONNE, MONTJOYER, LA BEGUDE-DE-MAZENC, PORTES-EN-VALDAINE, REMUZAT
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 25873
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

C’est un paysage entre collines et montagnes abruptes, où la Provence s’annonce : champs de lavande, oliveraies et vergers côtoient vignes et prairies, entre hameaux et villages tantôt préservés, tantôt délaissés, entre falaises, temples protestants et ruisseaux verdoyants.C’est un paysage olfactif : des distilleries émanent les odeurs d’essence de thym et de lavande, des forêts de conifères sur les pentes, celles de la résine, des berges des ruisseaux et rivières tortueux, celles de l’humidité porteuse de vie.On y trouve toutes les couleurs de la Drôme provençale : verdoyance des feuillus en été, rougeoiement des vignes en automne, beige clair des roches et des épais murs des fermes en hiver, lignes violacées des lavandes au printemps.Accrochés aux pentes douces ou sur les lignes de crêtes, les hameaux et villages sont un havre pour un tourisme rural en recherche de paysages préservés, dépaysants ou tranquilles, d’artisanat traditionnel, de randonnées sportives ou familiales ou d’étapes reposantes. Alors que le relief se fait plus doux, aux alentours de Dieulefit, capitale de la poterie depuis plus de 1 000 ans, refuge de nombreux artistes et artisans, la présence de l’homme se fait plus régulière. Comme aux alentours de Nyons, au Sud, l’Ouest, plus proche de Montélimar, voit apparaître lotissements ou maisons neuves isolées qui infléchissent la forte impression patrimoniale laissée par le reste de cette magnifique contrée.

Identification

Ce sont les crêtes et le relief qui limitent la vaste unité paysagère du pays de Roche-St-Secret, Béconne, Dieulefit, et de la montagne d’Angèle. D’une superficie de 25 873 hectares, elle est barrée par des horizons de monts parfois abrupts, et fortement marquée par son appartenance à la Drome provençale. Peu d’entrées permettent d’y accéder : la D538, qui la traverse du Nord au sud, ou la D540, d’est en Ouest, par des gorges ou des cols (depuis les vallées de l’Oule ou de l’Eygues). Le relief est boisé, entre environ 700 et 1 000 mètres, les courbes de niveaux sont régulières, mais suivent des orientations extrêmement variées. À l’Ouest, le dénivelé descend doucement vers Dieulefit, marquant une rupture vers la plaine et la vallée du Jabron, plus urbanisée et ouverte que dans le reste des paysages, où les vallées sont étroites et sinueuses, se faisant souvent gorges (Défilé de Trente Pas à l’Est).Les montagnes, peu élevées, donnent cependant une impression de sommets pointus, couverts de feuillus et conifères ou laissant entrevoir la clarté de la roche calcaire des falaises. Les rivières, nombreuses (dont le Jabron, qui prend sa source au-dessus de Dieulefit, mais aussi le Lez, la Veysanne, le ruisseau de Trente Pas et ses gorges…), marquent, par l’omniprésence de l’eau, la végétation, verdoyante, et les activités humaines, essentiellement agricoles.Les espaces agricoles sont intimistes, réduits aux micros vallons, aux replats : ils comportent quelques dizaines de parcelles à peine. Bien qu’ils représentent une portion congrue de l’espace , lavandins et chenes truffiers lui conférent une très forte spécificité. Ces espaces intimistes et soignées, presque jardinés, rythmés par des lignes culturales, contrastent avec les monts sauvages, désordonnés et vastes, qui les entourent.Le bâti y est dispersé et épars, mais plus concentré sur l’Est et la vallée du Jabron, où la modernité apparaît. Ailleurs, ce sont des fermes isolées, en pierres apparentes, délaissées ou rénovées pour le résidentiel secondaire. Elles se sont implantées en rupture de pente, en volumes multiples assemblés autour d’un cœur, en pierres calcaires et tuiles-canal dont la clarté contraste avec le vert profond de la végétation ou des cultures. Vergers, oliveraies, vignes, céréales et prairies côtoient les cultures aromatiques de lavande et de thym si caractéristiques.

Qualification

L’attrait est ici essentiellement mixte : tant agricole que touristique. Les cultures sont variées, calées sur les différences climatiques dues à l’altitude, aux adrets et aux ubacs : vergers (abricotiers, cerisiers), oliveraies, vignes, prairies, céréales, plantes aromatiques, dont la lavande, qui fait la réputation de la région. On rencontre ainsi quelques distilleries d’essence de lavande, dans des paysages pourtant souvent dénués de présence humaine.Pays de la céramique depuis 2000 ans, Dieulefit profite de l’argile locale et accueille de nombreux ateliers d’artistes, poteries et galeries d’art. Sa population peut tripler en été tant son attrait est fort, ce qui entraîne des constructions nouvelles pas toujours cohérentes avec le bâti traditionnel.Un tourisme vert de qualité s’est mis en place, avec de nombreux itinéraires de randonnée dont le chemin de Randonnée de Pays de Dieulefit, des campings offrant des bungalows qui viennent brusquer les paysages, des itinéraires touristiques (défilé des Trente Pas), des villages au bâti ancien (Poët-Laval à l’Ouest), ainsi que des hébergements chez l’habitant parfois somptueux. Nous sommes proches de la ville de Nyons, qui draine un tourisme rural avide de nature et d’authenticité. Les visiteurs y découvrent des paysages de lavande magnifiques, de gorges encaissées mystérieuses et de monts abrupts impressionnants.Quelques hameaux en ruine sont peu à peu reconquis par des touristes issus de régions allant jusqu’au Nord de l’Europe. L’habitat traditionnel y est rénové souvent avec goût. Au sud (proche de Nyons) et à l’Est (proche de Montélimar), l’attrait résidentiel se note par la présence de lotissements ou de constructions neuves peu cohérentes avec le bâti traditionnel.

Transformation

Les mutations sont cours, mais donne la sensation d’une certaine lenteur, bien que marquées au Sud (vers Nyons) et à l’Ouest (proche de Montélimar) par un habitat résidentiel principal neuf. Celui-ci ne respecte pas toujours l’implantation traditionnelle du bâti, en rupture de pente : il s’installe parfois sur des lignes de crête, en bordure des routes. Dans les vallées ouvertes, comme aux abords de Dieulefit, les constructions neuves sont dispersées, rompant avec la répartition en hameaux de l’habitat traditionnel.Quelques transformations sont également dues au tourisme : rénovation de corps de ferme et de hameaux en ruine ou implantation de bungalows et campings parfois dissimulés par des haies constituées d’essences rarement locales.La déprise agricole, lente, se note par l’enfrichement, quelques hameaux ou maisons de villages en ruine et l’urbanisation de terrains agricoles qui font perdre peu à peu le caractère rural de certains points de vue.Mais, dans l’ensemble, la répartition encore éparse du bâti laisse une impression générale naturelle et préservée.

Objectifs de qualité paysagère

La typicité et le caractère très forts du bâti patrimonial sont à mettre en valeur, notamment en évitant leur juxtaposition avec des constructions contemporaines. La répartition de l’habitat nouveau gagnerait à respecter l’implantation traditionnelle en hameaux, plutôt que de se disperser. Un petit habitat collectif pourrait être installé dans les hameaux en ruine, ce qui serait plus cohérent avec l’architecture typique de la région.L’activité artisanale de distillerie de la lavande et autres herbes aromatiques mérite d’être soutenue de façon plus dynamique.Les monts et collines à l’aspect naturel, peu ou pas bâties sont un marqueur paysager : leur conservation en boisement ou leur recolonisation agricole constitue un enjeu fort.

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