Pays de Bourdeaux

10 Pays de Bourdeaux
Département  : Drôme
 
Communes  : BEZAUDUN-SUR-BINE, MORNANS, SAOU, FRANCILLON-SUR-ROUBION, AURIPLES-LA REPARA, PUY-SAINT-MARTIN, SOYANS, SAINT-NAZAIRE-LE-DESERT, COMPS, CRUPIES, GUMIANE, ORCINAS, LE POET-CELARD, ROCHEFOURCHAT, LES TONILS, VESC, DIEULEFIT, FELINES-SUR-RIMANDOULE, PONT-DE-BARRET, ROCHEBAUDIN, TRUINAS, CHAUDEBONNE, BOURDEAUX, BOUVIERES, LA CHAUDIERE
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 21881
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Des paysages aux doux reliefs dans un univers où les pics des Préalpes s’annoncent : telle est l’impression première donnée par le Pays de Bourdeaux. Il faut mériter cette jolie région de collines boisées et de vallées tantôt étroites ou ouvertes, parsemées de châteaux, tours de gué ou grandes bâtisses savamment rénovées : on y accède par des cols ou des gorges encaissées. Il se pourrait qu’on le rate, tant les accès sont cachés au milieu des montagnes drômoises, témoignage de l’histoire protestante de ce pays où l’on venait vivre sa croyance à l’abri des persécutions.Les fabriques du fameux Picodon et les élevages de poulets en plein air côtoient des campings à la ferme, des résidences secondaires ou des gîtes ruraux luxueux qui ont su préserver le caractère patrimonial des anciennes bâtisses isolées. Ils sont rejoints peu à peu par des hébergements moins typiques : locations de mobil homes ou parkings pour camping-cars, témoins d’un tourisme vert en développement. De nombreux itinéraires de randonnée parcourent le pays. On y découvre la vallée du Roubion et ses affluents, dans des gorges étroites ou sur des crêtes escarpées, et de magnifiques points de vue vers le Vercors et les falaises de Saou au nord. On gravit la longue Montagne de Couspeau, qui culmine à 1 400 mètres d’altitude à l’Est.

Identification

Les limites du pays de Bourdeaux sont constituées par des massifs plus ou moins marqués : l’Anticlinal de Saou (environ 1 000 m) au Nord, la Montagne d’Angèle et la longue Montagne de Couspeau, qui culmine à 1 400 mètres d’altitude, à l’Est, les montagnes de Dieulefit au Sud et les collines de Pont St Martin à l’Ouest. On y accède le plus souvent par des cols (La Chaudière à l’Est, l’Estellan au Sud, le Pertuis au Nord) : le relief, prédominant, est souvent escarpé, mais l’unité en elle-même est constituée de fonds de vallées plutôt ouverts et de collines dépassant rarement les 800 mètres, aux axes lisibles dans des directions très variées, typiques des plissements géologiques des Préalpes. On y entre également par les gorges étroites de Saou au Nord-ouest et de Trente Pas, au Sud, en venant de Dieulefit.Les villages importants (Bouvières, Bourdeaux, Saou, Sovaris, Francillon) sont situés au centre et à l’Ouest de la zone, celle-ci devenant de moins en moins peuplée et urbanisée plus on s’avance vers l’Est. Ici, l’habitat – traditionnel le plus souvent - est adossé aux pentes et dispersé, fait de châteaux, grands corps de fermes ou tours de gué, parfois en ruine, rappelant l’histoire protestante de la région : un habitat défensif pour une population venue se cacher de ses détracteurs. Au premier plan, ce sont les champs et les arbres isolés (tilleuls, notamment, mais aussi peupliers et noyers) qui dominent, suivis des pentes boisées des collines puis des monts élevés et de leurs marnes et falaises calcaires qui font les limites de l’unité paysagère comme du regard. Les lignes des rivières (le Roubion et ses nombreux affluents) sont bien visibles, avec leur ripisylve, et toujours longées de routes, nombreuses, plus ou moins importantes et se transformant très fréquemment en sentiers forestiers ou de randonnée. Le Roubion prend sa source au-dessus de Bouvières, non loin du col de la Sausse, et traverse le pays de Bourdeaux jusqu’au nord-ouest, où il s’élargit considérablement après Sovaris.

Qualification

Le pays de Bourdeaux est principalement agricole et touristique. L’agriculture est vivante, orientée vers la production de volailles élevées en plein air et du fameux Picodon (fromage de chèvre AOC). C’est elle qui entretient le paysage des fonds de vallées, présente dès que le relief le permet, jusqu’aux pentes lorsqu’elles sont douces. Les parcelles s’agrandissent vers le Nord-ouest, plus urbanisé. Une agriculture présente sans être prégnante, mais qui favorise la pérennité des paysages.Encouragée par l’Office de tourisme, qui promeut l’accueil à la ferme, l’agriculture favorise également un tourisme rural de qualité. Il fait se côtoyer des gîtes luxueux installés dans d’anciens châteaux protestants, des campings proposant des bungalows et des terrains pour l’accueil des camping-cars. Un tourisme vert, campagnard, et sportif : la région est constellée d’itinéraires de randonnée pédestre, mais aussi équestres, ainsi que, vers Saou, de voies d’escalade renommées. Parmi les paysages remarquables, dont le tourisme profite, notons la vision du Synclinal de Saou (hors unité paysagère) et sa forêt, ainsi qu’un point de vue exceptionnel au col de la Chaudière vers le Vercors.

Transformation

Le pays de Bourdeaux semble plutôt stable et bénéficie des transformations liées au tourisme, avec une rénovation du bâti qui respecte la tradition : tuiles canal, murs de pierre… Même l’habitat nouveau semble se plier à ses exigences. Mais le tourisme favorise également des aménagements moins respectueux du paysage qui procède à des terrassements brutaux pour les mobil homes notamment qui viennent contredire les lignes arrondies du relief.La partie Est du pays de Bourdeaux semble souffrir d’une déprise agricole, qui se traduit par l’avance de la forêt sur les pentes quand elles ne sont plus cultivées ou la présence de maisons abandonnées, en rase campagne ou dans les villages, comme à Bouvières.

Objectifs de qualité paysagère

Dans les plaines, il conviendrait de préférer les champs aux terrains à bâtir et de favoriser la rénovation du bâti traditionnel plutôt que la construction de bâtiments modernes en plaine et fonds de vallée (agricoles, notamment). L’habitat nouveau gagnerait à suivre l’implantation traditionnelle, respectueuse des paysages, notamment à l’Ouest.Une aide au maintien de l’agriculture paysanne ou au tourisme rural permettrait de contre balancer une déprise agricole qui, si elle n’est pas encore prégnante, risque de s’intensifier. Cela pérenniserait l’activité plutôt que de la laisser aux mains d’un habitat secondaire, certes de qualité, mais dont la présence n’est pas assurée en permanence.

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