Pays de Boege ou vallée verte

09 Pays de Boege ou vallee verte
Département  : Haute-Savoie
 
Communes  : ONNION, SAINT-JEOIRE, CERVENS, LULLIN, PERRIGNIER, BELLEVAUX, BOEGE, BOGEVE, BRENTHONNE, BURDIGNIN, FESSY, HABERE-LULLIN, HABERE-POCHE, SAINT-ANDRE-DE-BOEGE, SAXEL, VILLARD, VIUZ-EN-SALLAZ, LA TOUR, VILLE-EN-SALLAZ, BONS-EN-CHABLAIS, CRANVES-SALES, FILLINGES, LUCINGES, SAINT-CERGUES, MEGEVETTE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 10293
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le pays de Boëge, souvent appelé Vallée Verte, porte bien son nom. Mais avant de cheminer entre les pâtures et les forêts de conifères, (1), qui en font la réputation, on croisera de nombreuses constructions récentes, entre Viuz et Bogève (2) peu en accord avec les paysages bucoliques (3) ponctués de nombreux vergers (4, 5, 6). Ce développement urbain laisse en mémoire un premier contact peu enthousiasmant. Dans les vallées vertes, on pourra suivre tantôt le Foron à l’est, tantôt la Ménoge, ou à l’ouest du Mont de Vouan (7). En continuant notre chemin entre de nombreux reliefs doux et vallonnés (8), l’on découvrira de très belles habitations traditionnelles aux vastes proportions (9) et des cœurs de villages souvent préservés (10). Les sommets des Voirons et des Brasses restent en dessous de 1500m, la route de crête des Voirons propose une vue inoubliable au couchant, sur les massifs de Haute Savoie, couronné par le Mont-Blanc (11).

Identification

Les éléments géomorphologiques qui structurent et bordent la Dranse d’Abondance sont le Mont Forchat au nord ; la Montagne d’Hirmentaz et la pointe de Miribel à l’est (1) ; la vallées de la Ménoge et du Foron au sud ; les sommets de Targaillant, la tête du Char et les Voirons à l’ouest (2).« La vallée verte » est constituée de deux vallées, celle de la Ménoge (3), orientée sud ouest / nord est, dans laquelle se jette le Brevon, et celle du Foron (4), qui part de Bogève vers le sud, parallèlement à celle la Ménoge. Le relief du Mont de Vouan (5) sépare ces deux vallées.Dans les hameaux à mi-pente, l’implantation du bâti est diffuse : très beaux chalets et aussi mazots (6). Les chalets sont traditionnellement épars dans les alpages et les bourgs se concentrent en fond de vallée, légèrement au dessus de la rivière.Les chalets traditionnels sont vastes et possèdent une toiture de grande surface à 2 pentes d’inclinaison faible couvertes d’ancelles (7), aujourd’hui souvent remplacées par la tôle ondulée ou du bac acier, voire de la tuile mécanique plate. L’étage (grange) est en bois, recouvert de bardage ou d’ancelles percés de petites aérations. Le soubassement est fait de pierres calcaires maçonnées en vrac, et enduites. Les encadrements de porte sont en pierre calcaire taillée (8). Les entrées ont parfois une voûte arrondie (9).D’autres « éléments » participent à l’identité de ce pays, notamment les vaches de race Abondance à la robe rouge foncé, que l’on voit dans les pâtures (10) ; les clochers à bulbes, et les nombreux vergers, qui existent encore et bordent souvent les routes (11) ou chemins en limite de village. Plus récemment, mais plus ponctuellement, les remontées mécaniques et les stations de ski d’Habère-Poche ou des Brasses à Bogève, ainsi qu’une piste pour planeur (12) au col des Moïses (13) ont fait leur apparition.

Qualification

L’ensemble du pays de Boëge est réputé et cité dans les guides essentiellement pour ses paysages doux (1) et ruraux (2) encore préservés, en un mot son caractère bucolique (3).Concernant le bâti inventorié, on citera l’église d’Habère-Lullin (4, 5, 6), qui est inscrite.On mentionnera également la vue magnifique au soleil couchant sur le Mont-Blanc (7) et l’ensemble des crêtes parallèles de Haute Savoie (8), depuis la route de crête des Voirons qui mène au monastère de Bethléem. Depuis cette même crête, vers l’ouest, la vue permet de voir le massif du Jura qui surplombe le lac Léman (9).Enfin, les itinéraires de randonnée (10) ne manquent pas, on citera en particulier le sentier du Tour de la Vallée Verte.

Transformation

La Vallée Verte connaît aujourd’hui de nombreuses transformations, notamment des risques d’urbanisation non maîtrisée (1) et de reboisement (2).Du fait de la proximité avec Genève et Annemasse, les constructions de résidences principales sont nombreuses. Elles s’implantent de façon non organisée par rapport aux villages et à la pente (3). Souvent, elles s’entourent de végétation en totale contradiction avec l’identité de la vallée verte - thuya, lauriers, bouleaux (4, 5),… Entre Vuiz-en-Sallaz et Bogève, les terrains s’urbanisent rapidement. Mais autour de Boëge ou de Villard également. Les copropriétés de résidences secondaires (6) et les chalets contemporains (7) se sont bâties autour des stations de ski.Parallèlement, on constate un reboisement (8) dû aux nombreux alpages qui ne sont plus utilisés ou simplement plantés pour l’exploitation forestière. Le paysage est parfois marqué par les coupes à blanc (9, 10) qui caractérise la récolte des résineux.

Objectifs de qualité paysagère

Face à ces transformations, les enjeux dans la Dranse d’Abondance sont de plusieurs ordres :- Un enjeu de contrôle de l’étalement de l’urbanisation diffuse (1), notamment entre Viuz-en-Sallaz et Bogève, grâce à la mise en place de SCOT. Plus particulièrement, concernant l’aménagement des bourgs, certaines opérations comme les logements collectifs récemment livrés à Boëge (2), totalement détachés du bourg, fonctionnant en autonomie : parkings et espaces extérieurs privatifs qui ne sont pas moteur du développement partagé de l’espace public, ne sont pas des exemples à suivre. La place centrale de Bogéve (3), qui crée un espace pour tous associé à un équipement public, utilise de son coté des matériaux trop urbains et détaché de l’esprit de la Vallée Verte.- Un enjeu de soutien à l’élevage (4), pour que la pratique se maintienne et maintienne les paysages ouverts de pâtures. Mais également un soutien au développement des structures paysagères qui marquent l’identité de la vallée comme les vergers de pommiers (5, 6).- Un enjeu de gestion et d’exploitation de la forêt en expansion pour éviter le reboisement uniquement en résineux (7).- A noter l’existence du parc hydrogéologique du Forchat (8) (communes de Draillant, Habère-Poche, Lullin, Orcier et le syndicat Intercommunal des Eaux des Moises). Compte tenu du nombre de sources présentes et captées sur le Mont Forchat cet organisme protège de la pollution ces eaux.

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