Nord de la plaine du Forez et côte Forezienne

Département  : Loire
 
Communes  : POUILLY-LES-FEURS, SALVIZINET, SAINT-MARCEL-DE-FELINES, BALBIGNY, SAINT-LAURENT-LA-CONCHE, SALT-EN-DONZY, VALEILLE, CIVENS, CLEPPE, EPERCIEUX-SAINT-PAUL, CHALAIN-LE-COMTAL, MAGNEUX-HAUTE-RIVE, MARCLOPT, SAINT-CYR-LES-VIGNES, SAINT-ROMAIN-LE-PUY, SAINT-BONNET-LE-COURREAU, SAINT-GERMAIN-LAVAL, NERVIEUX, BUSSY-ALBIEUX, MIZERIEUX, POMMIERS, SAINTE-FOY-SAINT-SULPICE, SAINT-GEORGES-DE-BAROILLE, AMIONS, PINAY, SAINT-PAUL-DE-VEZELIN, TRELINS, SAVIGNEUX, CHAMPDIEU, CHALAIN-D’UZORE, CHATELNEUF, ESSERTINES-EN-CHATELNEUF, MARCILLY-LE-CHATEL, MARCOUX, MORNAND, PRALONG, SAINT-PAUL-D’UZORE, LEIGNEUX, SAINT-SIXTE, ARTHUN, BOEN, CHAMBEON, MONTVERDUN, PONCINS, SAINTE-AGATHE-LA-BOUTERESSE, SAINT-ETIENNE-LE-MOLARD, ECOTAY-L’OLME, LEZIGNEUX, MONTBRISON, SAINT-GEORGES-HAUTE-VILLE, SAINT-THOMAS-LA-GARDE, BARD, SAINT-JULIEN-D’ODDES, SAIL-SOUS-COUZAN, FEURS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 42171
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ces lieux ont inspiré Honoré d’Urfé, (17e siècle), dans son roman l’Astrée : « Auprès de l’ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qu’il y a de plus rare au reste des Gaules… Plusieurs ruisseaux en divers lieux vont baignant la plaine de leurs claires ondes, mais l’un des plus beaux est le Lignon, qui vagabond en son cours, aussi bien que douteux en sa source, va serpentant par cette plaine depuis les hautes montagnes de Cervières et de Chalmazel jusqu’à Feurs où Loire le reçoit. » Cette plaine alluviale du lit majeur de la Loire, pâturée, parsemée d’étangs, au pied des monts du Forez offre un bon équilibre entre ressources naturelles et richesses patrimoniales. L’on y perçoit immédiatement l’identité forézienne avec ses moyennes montagnes, son climat rude, ses belles pierres, et même ses vignobles. Châteaux, prieurés, maisons de caractère se dispersent autour des bourgs surélevés entre la plaine de la Loire et la côte du Forez. Depuis les monts du Forez, notamment depuis le col de la Pelletière (741 m), ou depuis le coteau vers Pralong, les points de vue remarquables permettent d’appréhender la plaine du Forez d’un seul regard.

Identification

Le nord de la plaine du Forez et la côte Forézienne offre une diversité de motifs paysagers, cependant homogènes et lisibles. Les nombreux étangs, bien que souvent inaccessibles, clos et abrités du regard, sont le gage d’identité de la plaine.Dans ce nord de plaine forézienne, les prairies pâturées et les replats cultivés se disputent aux sillons boisés. Les châteaux en situation dominante (Chalain d’Uzore, Marcilly le Chatel), prieuré (Montverdun) forment des points d’appels visuels dans la plaine, tandis que le point culminant du Forez (Pierre sur Haute à 1634m) surmonté d’une antenne et le cône basaltique de Saint Romain le Puy constituent des repères sur les monts environnants. A l’est de Feurs, changement d’ambiance, avec un caractère patrimonial moins marqué et des traits qui se rapprochent davantage des paysages « sud de la plaine du Forez » où étangs clos et grandes cultures prédominent au risque d’affaiblir la diversité paysagère.Sur la côte, les villages sont installés en bas de pente tandis que dans la plaine, l’habitat plus rare, se concentrent sur les tertres, les monticules basaltiques…, tous des points hors d’eau. L’habitat traditionnel est paré de tuiles écaille couleur rouille sur des toitures à 2 ou 4 pans. La pierre est réservé à l’habitat, le pisé aux bâtiments d’exploitation. Loges de vignes, pigeonniers, et bouveries parsèment les terres.

Qualification

La valeur patrimoniale des paysages du nord de la plaine du Forez et de la côte forézienne est légitimée par une plaine humide parsemée de plans d’eau, un abondant patrimoine bâti et la cote du Forez viticole annonçant les monts du Forez voisins.Dans ce caractère rural-patrimonial affirmé, le tourisme culturel ou de loisir trouve quelques points d’intérêt : le site clunisien de Pommiers et le pays d’Astrée (célèbre roman pastoral du 17e siècle d’Honoré d’Urfé), la côte viticole du Forez, la route du Basalte et les itinéraires du Forez.Si l’identité forézienne semble bien ancrée aussi bien sur la côte que dans la plaine, elle est néanmoins moins lisible à l’est de Feurs où les grandes cultures et le pisé constituent davantage des éléments de caractérisation.Enfin, la proximité de l’agglomération stéphanoise et le carrefour entre A72 et A89 expliquent une pression urbaine qui risque de s’intensifier au détriment de l’image rurale.

Transformation

Le nord de la plaine du Forez et la côte Forézienne ne semble pas menacé de risque soudain et immédiat de perte d’identité. Toutefois, des transformations progressives et éparses affectent voire ternissent le blason de ces paysages ruraux patrimoniaux. Il s’agit du développement insidieux de l’habitat pavillonnaire, à proximité de Montbrison et Boën au pied des monts du Forez, le long de la D8 (nord-sud) et de la N85 (axe Boën/Feurs) mais aussi de la mise en culture des prairies et le remembrement, surtout à l’est de la Loire et enfin, de la privatisation, du boisement, ou du comblement des étangs et des milieux humides.La valorisation touristique et culturelle, qui semble s’être engagée, notamment par l’action du Pays du Forez, représente une initiative salutaire.

Objectifs de qualité paysagère

Les objectifs de qualité paysagère découlent des observations des facteurs de transformation de ce territoire.Les outils de planification devraient permettre de contenir l’urbanisation au pied des Monts du Forez (le long de l’axe Montbrison/Boën (D8) et le long de la N89 (Boën/Feurs) et s’appuyer sur des éléments existants issus du caractère agraire (ex : mur, arbre isolé). Tandis que les outils de protection devraient aider à valoriser le patrimoine architectural et vernaculaire, garant de la spécificité et de l’attrait de ces paysages (cf. charte paysagère et architecturale des Monts du Forez et différents plans paysagers portés par les communautés de communes, Inventaire du patrimoine du Pays d’Astrée).Le patrimoine lié à l’eau, étangs et zones humides, devra être préserver pour leur qualité de réserve naturelle (arrêté de biotope, politique d’aide du Conseil Général de la Loire via des contrats type Espaces Naturels Sensibles). Il conviendra aussi de veiller à la gestion quantitative et qualitative de l’eau (rivières, étangs, fossés).La maintien de l’élevage bovin, notamment dans le lit mineur de la Loire est le garant de la bonne tenue des paysages bocagers et permettrait de contenir le développement des cultures qui pourraient s’y étendre.

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