Monts du Tararais forestier

008 Monts du Tararais forestier
Département  : Rhône
 
Communes  : SAINT-FORGEUX, SAINT-MARCEL-L’ECLAIRE, VILLECHENEVE, SAINT-CYR-DE-VALORGES, VIOLAY, JOUX, AFFOUX, DAREIZE, SAINT-LOUP, TARARE, CHAMELET, DIEME, LETRA, SAINT-CLEMENT-SUR-VALSONNE, SAINT-JUST-D’AVRAY, SAINT-VERAND, TERNAND, VALSONNE, RONNO, SAINT-APPOLINAIRE, MACHEZAL, AMPLEPUIS, LES SAUVAGES, MONTROTTIER
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 14390
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’extrémité sud des Monts du Beaujolais ne bénéficie pas de la flatteuse réputation de ses voisins. Le Tararais forestier - presque une marque de fabrique - offre des ambiances répétitives alternant monts boisés et vallons agricoles. La sylviculture et l’élevage y occupent une place prépondérante. A côté de l’alternance dominante du vert sombre des bois et du vert tendre des prairies, les silhouettes élancées des pins ou leurs fûts blancs issus des coupes récentes, amènent un minimum de diversité et de variété. Une certaine rudesse se dégage des Monts du Tararais, à l’image des hivers que l’on pressent rigoureux.La forêt, rarement interrompue par des prairies-clairières, des hameaux et quelques bourgs plus importants, reste dominante, parfois envahissante. Des vues sur la ville de Tarare à l’arrière plan, des repères en hauteur comme les antennes de télécommunication sur les monts, créent des points d’appel visuels. Blottie dans les vallées de la Turdine et du Taret, auxquelles elle doit sa renommée et son développement grâce à son passé industriel textile, la ville de Tarare constitue le principal bassin de vie, les influences de Lyon (45 kms) et de Villefranche-sur-Saône (25 kms) étant plus diffuse. Le long de la Turdine, qui prend sa source vers Joux, une route assez passante et de petites industries rompent la tranquillité des lieux.Les amateurs de randonnée s’échappent vers les hauteurs, sur les GR7 et GR76, profitant des vues lointaines sur les paysages rhodaniens et roannais.

Identification

La structure paysagère se compose de vallons aux ondulations marquées, qui convergent généralement vers Tarare.Les monts sont boisés, le fond des vallons est occupé par les prairies et par la route, avec un maillage de petites industries le long de la Turdine. L’homogénéité des motifs paysagers rend les séquences visuelles assez longues, la forêt créant des phénomènes de sas. De fait, les vues restreintes dominent, rompues seulement en fond de vallon dégagé ou sur les hauteurs. La progression en altitude fait apparaître des gradients forestiers, avec une succession étagée de variétés : tilleuls, frênes, chênes, châtaigniers, hêtres… Dans les forêts de conifères sont à dominantes de pins Douglas. Depuis la forêt, les haies descendent en de larges bandes pour rejoindre les prairies d’élevage.L’habitat traditionnel se compose généralement de grandes fermes isolées en L et de hameaux et villages sur les pentes, ou en fond de la vallée de la Valsonne au nord. L’architecture, plutôt massive, fait ressortir différents matériaux, la pierre, des granits roses ou gris, mais aussi le pisé utilisé dans les parties supérieures.

Qualification

Si le caractère agraire des Monts du Tararais forestier est marqué par l’élevage bovin et des exploitations assez importantes, la sylviculture l’emporte dans un rapport de force déséquilibré. L’influence du relief et la nature des sols ont marqué l’organisation de ce paysage dominé par les pentes et les pins. Les hauteurs atteignent facilement 800 mètres avec en bordure, le mont Matagrin, point culminant des Monts de Lyonnais (1004 mètres).Dans certains bourgs comme Valsonne, le vocabulaire montagnard lié à l’altitude et à la forte présence forestière, tranche avec les ambiances de fond de vallées comme la Turdine et de Tarare, même si l’activité du tissage et de la teinturerie est un point commun historique à l’ensemble des Monts du Tararais. Les paysages sont partout façonnés par l’homme, qui exploite largement les ressources naturelles et particulièrement le bois.Les paysages exceptionnels et remarquables présents et identifiés en 1996 par la DIREN Rhône-Alpes sont : col du Pin Bouchain (remarquable) ; les Sauvages (remarquable) ; PAYSAGE RURAL A L’EST D’AMPLEPUIS (remarquable.

Transformation

Les Monts du Tararais forestier n’échappent pas au développement résidentiel et à ses formes plus ou moins réussies d’urbanisation. Mais cette tendance reste un peu diffuse et son ampleur encore limitée. La prise en compte des pentes, des volumes et des typologies locales est cependant boudée voire complètement bafouée.Les motifs de transformation les plus visibles et les plus évidents restent cependant ceux qu’engendre l’exploitation forestière. Parallèlement à la plantation de boisement, de conifères essentiellement, sur les prairies, le pin Douglas, particulièrement fertile, colonise progressivement les petites parcelles agricoles délaissées, entraînant l’accentuation de la fermeture des paysages des Monts.A l’inverse, les coupes à blanc opérées par les gestionnaires des forêts créent des brèches visuelles durables. Même si les pins ont une capacité de croissance impressionnante, il faut être forestier pour ne pas voir dans chaque coupe une « agression » visuelle et, en tout cas, comme un marqueur temporel du cycle forestier. Un important facteur de changement se profile avec le futur passage de l’autoroute A89, dont l’aménagement, par les déblais et les remblais, créera des entailles dans le relief. Son influence sera donc très nette, sans compter les effets induits d’une telle infrastructure, et notamment l’accroissement de l’attractivité pour de nouveaux habitants par le raccourcissement des temps de trajets vers Lyon, donc par une pression urbaine accrue. Aujourd’hui, le fuseau et le tracé sont déterminés et visibles par tronçons sur l’espace situé dans le triangle Joux/ Violay/Tarare, avec un important projet d’échangeur à proximité de Tarare.

Objectifs de qualité paysagère

Préserver l’activité d’élevage, qui garantit l’ouverture des bas de pente et des fonds de vallon, est un des moyens à mettre en œuvre pour atteindre un des objectifs de qualité paysagère majeur. La valeur économique des bois crée de la richesse et fonde l’identité des Monts du Tararais forestier. Comment le doter d’autres attributs, à la fois pour maintenir la diversité des paysages ruraux à l’échelle régionale et valoriser son intérêt et son attrait, constitue une problématique importante.Corrélativement, il serait intéressant de pouvoir intégrer des données et des objectifs d’ordre environnemental et paysager dans les plans d’aménagement et de gestion des forêts départementales et privées : diversification des essences, gestion des lisières et chemins d’exploitation, création de fenêtres visuelles, Un autre projet majeur pour les Monts de Tarare serait celui de la requalification des vallées au passé industriel (Turdine…) en prenant en compte toutes leurs dimensions et leur richesse : renaturation des rivières, réhabilitation des anciennes usines….Enfin, même si la dynamique d’urbanisation est assez faible, et peut-être même pour cette raison, il sera essentiel de veiller à l’implantation des constructions dans la pente. D’une manière générale, on veillera à préconiser l’utilisation de matériaux locaux, à introduire la notion de qualité architecturale dans les constructions agricoles, à valoriser les atouts patrimoniaux et à chercher à valoriser sur place la ressource locale que constitue le bois. Veiller aux conséquences directes (et notamment paysagères) mais aussi aux changements induits par le passage de l’A89 (constructions, nuisances visuelles sonores et environnementales, développement d’activités à proximité de l’échangeur et de la vallée de la Turdine…) va devenir, dans un proche avenir, une préoccupation forte dans le Tararais.

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