Massif du Mollard de Don et ses rebords

02 Massif du Mollard de Don et ses rebords
Département  : Ain
 
Communes  : LA BURBANCHE, CHEIGNIEU-LA-BALME, ORDONNAZ, CREYS-MEPIEU, SAINT-GERMAIN-LES-PAROISSES, AMBLEON, CONTREVOZ, CONZIEU, SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, SOUCLIN, ARGIS, BENONCES, CONAND, SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, SAULT-BRENAZ, TENAY, TORCIEU, VILLEBOIS, MONTAGNIEU, SERRIERES-DE-BRIORD, LOMPNAS, BRIORD, GROSLEE, INNIMOND, LHUIS, MARCHAMP, SEILLONNAZ, IZIEU, BREGNIER-CORDON, MURS-ET-GELIGNIEUX, PEYRIEU, PREMEYZEL, SAINT-BENOIT, SAINT-BOIS, BETTANT, CLEYZIEU, VAUX-EN-BUGEY, LAGNIEU, ARANDAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 23686
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Aux portes du Bugey, le Massif du Mollard de Don bénéficie d’un patrimoine bâti remarquablement préservé : villages aux grosses bâtisses mitoyennes en pierre calcaire, pignons à redents typiques, anciens fours à pain ou fontaines, châteaux et chartreuse… Le visiteur est comblé de vieilles pierres restaurées.Côtoyant ces villages, des sites naturels classés valent le détour : tourbière de Cerin, gouffre de la Morgne, tilleul quadri-centenaire du cimetière d’Innimond, cascade de Glandieu… Le patrimoine historique n’a rien à envier au naturel, avec le Mémorial des enfants d’Izieu, connu nationalement, la Chartreuse de Portes, le château de Groslée, l’aqueduc romain de Montagnieu…Mais le paysage se ferme sur l’ensemble du territoire, du fait de l’abandon, déjà ancien, des terres agricoles (viticulture et élevage bovin). La forêt gagne sur les pentes tandis que les prés s’enfrichent. Le Nord vit plus durement que le Sud ces transformations : plus assombri par les bois et l’angulosité du relief, il est moins entretenu et moins cultivé.Ce massif, dont le nom signifie « butte qui émerge des plaines », comme une île, semble oublié. Il mériterait plus d’attention.

Identification

Le Massif du Mollard de Don constitue la limite nord du Bugey, arrondissant le relief avec les Monts du Jura qui débutent. De l’Ouest au Sud, c’est la vallée du Rhône qui en fait sa bordure, au pied de la côtière, tandis qu’au Nord/Nord-est, ce sont les crêtes qui dominent la Cluse des Hôpitaux, suivies des sommets des montagnes de la Raie, de St Benoît et d’Izieu. Notons qu’au Sud, l’enclave du Mont de Cordon, englobe une petite partie du cours du fleuve dans l’unité.L’ensemble du territoire se situe aux alentours de 950 mètres d’altitude, avec des crêtes à plus de 1 200 mètres (Mollard de Don : 1 217 m) et le bas de la côtière du Rhône à moins de 250 mètres. Mais les reliefs, orientés nord-sud, sont doux, à l’exception des rebords, plus abrupts. Ici émergent de la forêt, dense, quelques barres rocheuses, tandis que des falaises calcaires dominent le Rhône.Le territoire est intensément boisé, donnant parfois une impression oppressante au visiteur des forêts de feuillus, placées en creux ou dans les pentes. Les résineux sont rares, et toujours issus de plantations. Dès que le paysage s’aplanit, l’agriculture (élevage bovin, vigne) prend le relais. Elle ouvre la vue vers l’horizon, cependant toujours bouché par le relief plus ou moins lointain, ou les villages, qui ont su préserver leur valeur patrimoniale : grosses bâtisses en pierre calcaire, toits à forte pente couverts de tuiles plates ou d’ardoise, pignons à redents, vieux fours, séchoirs à tabac, fontaines… Quelques fermes isolées s’épanouissent à l’écart des villages, mais l’habitat est essentiellement groupé.

Qualification

Le caractère rural patrimonial de l’unité est essentiellement représenté par la qualité de l’entretien des villages et de leurs « vieilles pierres » ainsi que l’activité agricole, plus présente au Sud qu’au Nord : élevage bovin essentiellement, culture du tabac et vigne (dont une parcelle récemment replantée à Millieu). Les prés sont souvent parsemés ou séparés de noyers. La forêt est peu exploitée au Nord, malgré une étonnante exploitation d’épicéas (où ?).Le tourisme est peu développé, et supporté aujourd’hui par des installations un brin désuètes : terrasses de restaurants à l’ombre de platanes, station de ski de fond d’Innimond. Mais le territoire bénéficie de nombreux sites d’intérêt ou classés : le Mémorial d’Izieu, bien entendu, mais aussi le château de Groslée, le gouffre de la Morgne, la Chartreuse de Portes, l’aqueduc romain de Montagnieu, le petit musée géologique de Cerin. Parmi eux, la Cascade de Glandieu constitue une curiosité naturelle qui pourrait être mieux valorisée. Naturelle aussi, la Tourbière de Cerin, avec sa forme arrondie parfaite, vaut le déplacement.L’attrait résidentiel se note autour de Lagnieu (site industriel), Montagnieu et Malville, du fait principalement de la proximité de la vallée du Rhône.

Transformation

La déprise agricole est ancienne sur le Massif du Mollard de Don. Les prés s’enfrichent, le bois descend les pentes. La vigne a décliné depuis longtemps et n’est pas toujours remplacée par d’autres cultures ou de l’élevage, entraînant une fermeture des paysages.La pression urbaine n’est sensible qu’aux abords de la vallée du Rhône (à Montagnieu, par exemple), mais dès que la barrière du relief est passée, le paysage s’anthropise peu.

Objectifs de qualité paysagère

Le Massif du Mollard de Don bénéficie d’un patrimoine bâti remarquablement conservé et restauré. Les villages ont su conserver leur caractère, et l’habitat reste concentré. Cette gestion patrimoniale devrait être assurée aussi du côté de l’agriculture, en perte de vitesse. L’entretien des paysages, en cours de fermeture du fait de l’avancée de la forêt, est nécessaire dans ce territoire qui souffre d’une déprise agricole ancienne mais aucunement inexorable. Les terrains sont propices à l’élevage comme à la vigne, il convient d’encourager l’implantation ou le développement des petites exploitations agricoles.

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