Genevois français

03 Genevois francais
Département  : Haute-Savoie
 
Communes  : SAINT-BLAISE, FEIGERES, JONZIER-EPAGNY, MINZIER, ANDILLY, CERNEX, CHENEX, CHEVRIER, CLARAFOND, DINGY-EN-VUACHE, SAVIGNY, NEYDENS, ARCHAMPS, BEAUMONT, VULBENS, COLLONGES, POUGNY, SAINT-JULIEN-EN-GENEVOIS, VALLEIRY, VERS, VIRY, PRESILLY
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 9860
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Appartenant au bassin du lac Léman, le Genevois français, comme son nom l’indique, fait partie de l’agglomération de Genève (1).Organisé comme un amphithéâtre autour de Genève et du lac Léman, le Genevois français offre souvent de magnifiques vues sur les monts du Jura depuis de multiples routes en balcon. Trois reliefs sont omniprésents dans le champ visuel : le Vuache (2), le Salève (3), et le Jura (4).Paysage rural tourné vers l’élevage laitier (5) sur ses parties hautes et voué à la production céréalière (6) dans les secteurs bas, le Genevois français est aujourd’hui soumis à une forte pression urbaine et au passage de nombreuses infrastructures (autoroute A40 (7), voie ferrée, couloirs aériens de l’aéroport de Genève). Il est devenu en quelque sorte la banlieue de Genève. Les petites villes de Viry, Valleiry et Vulbens situées sur la route nationale 206, témoignent de ce phénomène. Elles sont d’anciens villages-rues (8) qui se lotissent très rapidement (9).Dès qu’on s’éloigne des principaux axes de circulations, cependant, on découvre un paysage encore rural caractérisé par l’alternance de grands champs ouverts (10) bordés de haies de haut jet (11), et de boisements (12). Si la polyculture longtemps caractéristique de cette région a aujourd’hui tendance à disparaître, l’exploitation de vergers (13), des vignes (14), et les cultures sous serres (15) persistent quand même de façon plus industrielle.

Identification

Autour de la cuvette genevoise descendant en pente douce jusqu’au Rhône (400m), le Genevois français est bordé au sud par le mont Sion (740m), à l’est par le mont Salève (1375m) (1) et à l’ouest par la montagne du Vuache (1100m) (2). Au nord, il est délimité par la vallée du Rhône et la frontière suisse (3).Le Genevois français est véritablement coupé en deux, dans le sens de la longueur, par l’autoroute A40 (4). La partie au nord de l’autoroute, est la plus proche de la frontière. Elle est consacrée à la culture de céréales. Elle est tournée vers la Suisse et le Jura.La partie au sud de l’autoroute, tournée vers le Salève et la France, est plus élevée et plutôt consacrée à l’élevage.Quelques particularismes sont à souligner :· Sur les flancs du Mont-Sion et du Vuache, on découvre des paysages ruraux traditionnels : paysages cloisonnés par des haies bocagères (5) et dominés par l’herbe des pâturages (à Présilly par exemple), et les bois. L’arbre isolé (6) ou en alignement est un élément marquant de ce paysage. On remarque également des vergers (poiriers et pommiers palissés du Vuache à Chevrier, label « pomme de Savoie ») (7) et des vignes (8) (à Veigy et Humilly), ainsi que de nombreux arbres fruitiers plantés à proximité des villages.· Dans la plaine de Valleiry, Viry, Vulbens : C’est un vaste secteur remembré à dominante céréalière. Des boisements ont été conservés sur les terres pauvres. On y remarque également une activité de maraîchage (les « jardins genevois ») visible sous la forme de serres (9), et le développement de centres équestres principalement sur l’initiative de ressortissants suisses.· A proximité de Saint-Julien-en-Genevois : l’armature urbaine devient très prégnante.L’habitat est très présent ici (10). Il prend essentiellement la forme d’une urbanisation diffuse s’implantant le long des grands axes de circulation. Il se caractérise par des logements pavillonnaires sans rapport avec leur territoire, qui uniformisent le paysage. A l’inverse, les anciens hameaux comportent encore de nombreux bâtiments anciens caractéristiques de la région, type ferme du genevois (11). Ces anciennes fermes sont aujourd’hui réhabilitées en résidence principale. Elles sont probablement des logements très prisés et coûteux. Il faut signaler également la présence de nombreuses exploitations agricoles, et, le long de l’autoroute A40, plusieurs zones d’activités (12).

Qualification

Peu cité dans les guides, le Genevois français est avant tout une terre frontalière (1) habitée par les Français qui travaillent en Suisse, et par les Suisses intéressés par le prix du foncier en France. Le Genevois français a avant tout une valeur en tant que lieu d’habitation (2, 3). Il est très prisé pour son cadre de vie offrant les avantages de la vie à la campagne tout en étant très proche d’une grosse agglomération.Le Genevois français est aussi le lieu de loisir et de détente de tous les habitants de Genève et d’Annemasse : randonnée (4), promenade équestre, VTT, skis… les sentiers du Vuache et du Salève offrent de nombreux choix aux citadins venus pour se détendre et prendre l’air. Les amateurs de faunes et flores sauvages peuvent également profiter de la réserve naturelle de l’Etournel le long du Rhône (5), et des ZNIEFF du Petit Salève et du Vuache.Moins connus pour son patrimoine culturel, le Genevois français offre cependant quelques sites intéressants et notamment le site classé du Défilé du Fort de l’écluse (6, 7), à cheval sur l’Ain et la Haute-Savoie ; la ZPPAUP de Presilly (arrêtée le 22/09/1986), et le village de Chevrier, « village d’autrefois » (8, 9, 10), dont la partie haute compte encore de belles fermes anciennes (XVIIIe), un ancien lavoir et une très belle église.

Transformation

Plusieurs signes montrent que le Genevois français répondent aux caractéristiques et aux enjeux des paysages émergents. Le plus frappant de ces signes est sans doute la consommation foncière liée à la construction de lotissements (1, 2, 3) autour de Valleiry, Viry, Vulbens et de l’ensemble des communes les plus proches de la frontière. Une grande partie des terres se couvre non seulement de pavillons mais aussi d’activités commerciales et artisanales (4, 5, 6) autour de l’autoroute A40 sans réel projet d’ensemble.L’ouverture récente de l’autoroute A41 (7) reliant Cruseilles à Saint-Julien-en-Genevois, en passant au pied du Salève, engendre la construction de nouvelles zones d’activité.Parallèlement à ces constructions, on constate l’abandon de certaines activités et notamment de la culture d’arbres fruitiers (8), lorsqu’il ne s’agit pas d’une production agricole.

Objectifs de qualité paysagère

Face à ces mutations rapides et à ces projets, l’enjeu principal est de réussir à limiter l’étalement urbain en s’appuyant sur les éléments forts des structures paysagères locales (grands arbres isolés (1), haies forestières (2), vergers (3)).Pour cela on préconisera de lotir plus densément et en continuité des centres urbains existants, en veillant à maintenir des espaces non construits entre chaque centre. Certaines communes commencent à agir dans ce sens en construisant de petits immeubles collectifs (4, 5, 6, 7). A Veigy (8, 9, 10), à Humily, nous avons pu remarquer la construction récente ou en cours, de maisons en bande et de petits immeubles collectifs qui ont été pensés pour économiser la consommation de l’espace tout en créant une forme d’urbanité. Ces opérations vont dans le bon sens, elles doivent être encouragées et multipliées. Ces opérations sont peut être les résultats du SCOT de la communauté de communes du Genevois, premier SCOT à avoir été approuvé en Haute-Savoie.Un autre objectif important est de garantir la pérennité d’une proportion minimum de paysages agraires entre chaque centre urbain. La protection des zones agricoles peut être un outil utile et pertinent dans cette optique. Ceci semble possible dans le cas du Genevois français car l’activité agricole, du fait du remembrement, a encore beaucoup de vitalité.

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