Forêt de Saou

01 Foret de Saou
Département  : Drôme
 
Communes  : AUBENASSON, BEZAUDUN-SUR-BINE, CHASTEL-ARNAUD, MORNANS, SAINT-SAUVEUR-EN-DIOIS, SAOU, SOYANS, AOUSTE-SUR-SYE, PIEGROS-LA-CLASTRE, LA CHAUDIERE
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 2428
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Exceptionnels à bien des titres, la Forêt de Saou et le Synclinal perché qui l’abrite méritent le détour, plus par la puissante impression qu’ils donnent à des kilomètres à la ronde, ou quand on les aborde depuis Saou ou Aouste-sur-Sye, que finalement par ce que l’on y trouve à l’intérieur.Le Synclinal perché de Saou, formé au Crétacé supérieur (il y a 80 millions d’années) est unique en son genre dans le département, de par son orientation Est-ouest et l’aspect d’île en terre qu’il offre, du haut de ses 1 000 à 1 500 mètres d’altitude, au Sud de la Vallée de la Drôme et au Nord de la Plaine de Montélimar.Symbole touristique de la Drôme, ce « val perché » de la Vèbre héberge une biodiversité protégée par les falaises qui l’entourent, et une forêt aux essences variées qui occupe les pentes douces jusqu’aux points culminants (Roche Colombe, 886 m, à l’Ouest, et les Trois Becs, 1 545 m, à l’Est). Le pastoralisme disparaissant peu à peu, laissant la place à la forêt, rares sont les clairières ou les ouvertures, en dehors des points de vue offerts aux randonneurs à l’Est du Synclinal, vers l’extérieur du site. En son coeur, l’Auberge des Dauphins, réplique étonnante du Petit Trianon construite par l’ancien propriétaire de la Forêt, Maurice Burrus, en 1934, servit de refuge de chasse. Il est aujourd’hui en cours de rénovation.

Identification

La Forêt de Saou (2 428 hectares) constitue le coeur du Synclinal perché de Saou, une forme géologique isolée et puissante, site classé majeur de la Drôme, visible à des kilomètres à la ronde. Unique dans le département, original à l’échelle régionale, lisible par son aspect d’île en terre, le synclinal est un des symboles de la Drôme et un des plus hauts synclinaux perchés d’Europe.Il date du Crétacé supérieur (environ 80 millions d’années), et du choc de deux plaques, qui a également formé les Pyrénées, ce qui explique son orientation Est-ouest. Il domine d’environ 450 mètres ses abords (la vallée de la Drôme au Nord et la plaine de Montélimar au Sud), culminant à plus de 1 500 mètres aux Trois Becs, à l’Est.Il est traversé par une rivière, la Vèbre, qui coule vers Saou au Sud et forme quelques marais. C’est elle qui a forgé la gorge qui forme l’accès sud du synclinal, qu’emprunte la RD136, prolongée par la RD70 vers le Pas de Lausens, au Nord. La RD70 mène à l’Auberge des Dauphins, surprenante réplique du Petit Trianon construite en 1934, tout comme la route touristique qui en fait le tour (aujourd’hui transformée en chemin de randonnée).La forêt couvre l’ensemble de la cuvette, qui monte en pente douce jusqu’aux falaises, orientées vers l’extérieur du massif, invisibles de l’intérieur.D’un vaste parking partent les nombreux sentiers de randonnée.

Qualification

L’ensemble du site constitue en lui-même un paysage exceptionnel, surtout vu de l’extérieur ou en vue aérienne. Le pastoralisme, l’exploitation forestière et le tourisme constituent les seules activités humaines dans la Forêt de Saou. Trois refuges, à l’Est, ponctuent le chemin de randonnée (GR9) qui traverse la forêt en passant par le Rocher de la Laveuse (1 376 m) où s’offre une magnifique vue vers le Nord, et descend par le Pas de la Motte vers Saillans et la vallée de la Drôme au Nord, ou vers Dieulefit par la Porte de Barry au Sud. Plusieurs sites d’escalades se sont installés sur les falaises à l’Est du Synclinal.L’Auberge des Dauphins, réplique du Petit Trianon construite par l’ancien propriétaire de la Forêt, Maurice Burrus, en 1934, était un refuge de chasse et de tourisme. Il est aujourd’hui en cours de rénovation. Les bâtiments qui la jouxtent abritent un service d’accueil et de gardiennage, entourés par un sentier botanique (quelques arbres remarquables).Au cœur du synclinal, la Forêt de Saou (400 mètres d’altitude en son point le plus bas) est un havre de biodiversité floristique et faunistique protégé par le relief (Aigle royal, Genette, Chouette de Tengmalm, Sabot de Vénus…).

Transformation

Les transformations sont essentiellement dues à l’abandon du pastoralisme (fermeture des paysages par l’avancée de la forêt) et à la fréquentation touristique, qui entraîne des aménagements peu heureux, comme le parking de l’Auberge des Dauphins.

Objectifs de qualité paysagère

La Forêt de Saou mériterait un traitement en projet « Grand Site ».L’attrait de la Forêt de Saou étant constitué surtout par ses abords et sa route d’accès, il convient de ne pas en dénaturer l’image par exemple par un élargissement de la RD136, afin de conserver l’effet de gorge et de forteresse qu’elle entraîne. L’innovation pourrait même consister à repousser l’usage de l’automobile à l’extérieur du synclinal, en réservant l’accès aux piétons et cyclistes, et organisant un système de navettes depuis les villages environnants (Saou, Aouste). Quelques fenêtres paysagères pourraient également être créées le long du GR9 pour offrir une vue vers l’intérieur du site, et des clairières réouvertes au milieu des boisements et aménagées.Le long de la RD70, le bâtiment nommé « Paturel Berg » semble abandonné, il nécessiterait une utilisation en lien avec la vocation forestière et touristique du site.

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