Dranse du Brévon et vallée du Risse

10 Dranse du Brevon et vallee du Risse
Département  : Haute-Savoie
 
Communes  : REYVROZ, VAILLY, LA COTE-D’ARBROZ, MEGEVETTE, MIEUSSY, ONNION, SAINT-JEAN-D’AULPS, SAINT-JEOIRE, SEYTROUX, LA VERNAZ, LYAUD, LULLIN, ORCIER, BELLEVAUX, BOGEVE, HABERE-LULLIN, HABERE-POCHE, VILLARD, VIUZ-EN-SALLAZ, LA BAUME
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 14919
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

La Dranse du Brévon et la vallée du Risse est une vallée rurale, très boisée, difficile d’accès. Elle fait partie, avec la Dranse d’Abondance et la Dranse de Morzine, d’un ensemble de trois vallées ayant leur identité propre, mais présentant de fortes similitudes de culture. Depuis Thonon-les-bains, leur accès est commun : les gorges de la Dranse. Les parcours présentent dans les trois cas, une vallée qui s’évase progressivement, pour finir sur un relief important, obligeant à franchir un col ou des gorges pour continuer.Pour accèder depuis Thonon-les-bains à la Dranse du Brévon et la vallée du Risse, on pourra longer le rebord du plateau du pays de la côte, surplombant les gorges de la Dranse, ou bien emprunter ces dernières et en remonter depuis Bioge. Lorsqu’on atteint Reyvroz (1) ou Vailly, on découvre deux vallées parallèles orientées nord/sud (2) séparées par des reliefs très boisés et peu habités (3). Les hameaux et villages croisés sont souvent constitués de bâtis anciens (4) dans leur centre et d’un mélange de vergers (5) et de bâti récent imitant l’architecture vernaculaire (6), en leur périphérie.L’image que l’on ramènera de la Dranse du Brévon et de la vallée du Risse (7) est bucolique, paysage composé d’un fond de vallée à l’importante ripisylve formant souvent un écran (8), de versants en pâture où paissent des troupeaux de vaches d’Abondances et de sommets rocheux et boisés qui sont souvent un obstacle dans la perception des lointains (9). Ici, contrairement à Morzine ou Châtel, peu de ski, ou alors des stations familiales pour pratiquer le ski de fond (10).En bout de vallée, on pourra rejoindre St-Jeoire, au sud, en suivant le torrent, mais il faudra encore passer par des gorges, celle du Risse (11). Par contre, si l’on se laisse guider par le Brévon, il ne nous restera plus qu’à partir à l’assaut du Roc d’Enfer (12).

Identification

Les éléments géomorphologiques qui structurent et bordent la Dranse du Brévon et la vallée du Risse sont les gorges de la Dranse au nord (1) ; le relief dominé par le Roc d’Enfer à l’est (2), les gorges du Risse (3), la Pointe de Chavasse et pointe des Brasses au sud ; des reliefs plus doux, montagne d’Hermone, montagne d’Hirmentaz (4) à l’ouest.Les vallées, parallèles, sont orientées nord/sud et délimitées par deux versants légèrement ondulés. Le relief qui sépare les deux vallées culminant à la Haute-Pointe (5), est entaillé de micro vallées. L’occupation du sol est étagé suivant l’altitude et le relief (6) : pâtures et habitats en fond de vallée, forêt sur les versants en pente, sommets rocheux et boisements en altitude. Les paysages de la Dranse du Brévon et de la vallée du Risse sont organisés en séquences : de Reyvroz à Vailly (7), de Vailly au col de la Jambaz (deux trajets possible suivant la vallée : par Lullin ou Bellevaux) (8), du col de la Jambaz au rochers de la Culaz (avant Onnion) (9), et de La Culaz au gorges du Risse (10).L’implantation du bâti dans la Dranse du Brévon est diffuse. On remarque de très beaux chalets et fermes dans les hameaux à mi-pente. Les chalets sont traditionnellement épars. Les bourgs se concentrent en fond de vallée, légèrement au dessus de la rivière.Les maisons traditionnelles se répartissent en trois types.Les maisons dont les pignons sont débordants (11), qui possèdent une toiture à 2 pentes d’inclinaison moyenne, couverte d’ancelles ou bac acier. Le soubassement et le 1er étage sont en pierres maçonnées alors que le dernier étage est en bois. Un balcon de bois découpé au premier étage et un escalier d’accès en bois est disposé en façade.Les maisons dont les murs sont entièrement en pierre (12), et dont la toiture à 2 pentes possède une croupe sur les pignons.Enfin les anciennes fermes au soubassement de pierre enduite, dont l’étage (grange) est recouvert sur le pignon le plus exposé, d’une muraille de tavaillons (13) percée de petites aérations carrées régulièrement disposées. Cette muraille descend très bas ne laissant place qu’à de toutes petites fenêtres. (ex. à « Jambaz de la »).D’autres éléments participent à l’identité de cette vallée et notamment les vaches type Abondance à la robe rouge foncé, que l’on voit dans les champs et les alpages ; les clochers à bulbes, les vergers nombreux qui existent encore et bordent souvent les routes ou chemins en limite de village (14), les nombreux jardins potagers à proximité des fermes (15), mais aussi le lac de Vallon et les stations de ski de fond.

Qualification

Les vallées de la Dranse du Brévon et du Risse ne sont ni très connues ni longuement décrites dans les guides. Elles sont surtout vantées pour leur caractère rural (1), production de fromage d’Abondance, de bois (2), et vergers (3) (pommes, poires, prunes et noyers isolés) ainsi que son aspect, préservé de grandes infrastructures ou urbanisation. Quelques édifices religieux, comme l’église Saint-Georges, à Vailly, les églises de Lullin et de Bellevaux, de style néoclassique sarde, sont à souligner. L’église de Bellevaux possède un beau clocher à bulbe (4), typique des pays de Savoie.Le lac de Vallon (5, 6), constitue une particularité naturelle remarquable, car c’est le plus jeune des lac du Chablais. Il s’est formé en 1943 suite à un glissement de terrain. Une coulée de boue (2 millions de m3) créa un véritable barrage qui s’emplit rapidement des eaux du Brévon qui prend sa source au pied du Roc d’Enfer. Il est très utilisé par les pécheurs (7).Ces vallées connaissent un engouement touristique hivernal, puisqu’on y pratique beaucoup le ski de fond (8). Plaine Joux (9), Hirmentaz (10), sont autant de stations à l’ambiance familiale. A noter la présence de troupeaux de moutons (11) sur le plateau de Plaine Joux (12).

Transformation

Les vallées de la Dranse du Brévon et du Risse connaissent aujourd’hui un développement des constructions pavillonnaires (1), qui engendrent une urbanisation diffuse (2). Elles connaissent également un phénomène de reboisement qui provoque la fermeture des vues (3).Ainsi, en entrée de village, les habitations nouvelles s’implantent de façon éparses sans logique d’ensemble. Des lotissements apparaissent à Vailly (4), à Le Lavouet (5), par exemple, car les constructions neuves sont ici destinées à la résidence principale et non au tourisme et aux vacances comme c’est le cas dans la vallée de Morzine, mais également d’Abondance. Le mitage du paysage par les pavillons s’accompagne de la multiplication d’équipements et d’infrastructures : le ski, malgré sa plus faible importance que dans d’autre vallées, a engendré tout de même la construction de centres de vacances (6), se déclinant en pavillons, petits ou moyens collectifs imitant les chalets, ou grosses copropriétés habillées de bois (7). On les trouve à Megevette, Plaine de Joux, La Chèvrerie (8) et Hirmentaz (9).Parallèlement, on constate un reboisement (10) dû aux nombreux alpages qui ne sont plus utilisés à cause du relief. Une forêt inaccessible, abandonnée et vieillissante envahit progressivement la vallée.

Objectifs de qualité paysagère

Face à ces transformations, les enjeux pour les vallées de la Dranse du Brévon et du Risse sont de plusieurs ordres :- Un enjeu de soutien à l’élevage (1), pour que la pratique de l’alpage soit maintenue et valorisée.- Un enjeu de contrôle de l’étalement de l’urbanisation diffuse (2), grâce au SCOT du Chablais, dont les communes du nord de la vallées, Reyvroz, Vailly, Lullin, Bellevaux, font parties.- La promotion et le soutien des structures paysagères qui marquent l’identité de la vallée comme les vergers (3) dont on peut voir que certains sont plantés récemment (4).- Un enjeu de gestion et d’exploitation de la forêt en expansion pour éviter le reboisement.- On notera à Reyvroz la réalisation de logements collectifs récent bien intégrés au village : des sentes intégrées au réseau public les traversent (5). Alors qu’à Bellevaux, l’essai de plantations au milieu de la route laisse dubitatif (6).

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