Collines Viennoises

28 Collines Viennoises
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-ROMAIN-DE-SURIEU, SONNAY, VERNIOZ, VILLE-SOUS-ANJOU, MONTSEVEROUX, COUR-ET-BUIS, MEYSSIES, MOISSIEU-SUR-DOLON, PRIMARETTE, EYZIN-PINET, SAINT-SORLIN-DE-VIENNE, CHALONS, ASSIEU, BELLEGARDE-POUSSIEU, LA CHAPELLE-DE-SURIEU, LES COTES-D’AREY, VIENNE, JARDIN, REVENTIN-VAUGRIS, MONSTEROUX-MILIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 13282
 
Carte(s) IGN : Série Bleue : 3033 E

Impression générale

Campagne vallonnée aux doux reliefs, les collines viennoises comportent de nombreux petits villages et lieu-dits, aux attraits patrimoniaux certains. Proche des grands axes de circulation, d’une ville attirante comme Vienne et de la vallée du Rhône, elle offre aussi le visage d’un habitat résidentiel moderne, qui grignote les terrains agricoles. Cette attractivité ne devrait pas démentir à l’avenir. Les collines viennoises, encore relativement préservé, garde une ambiance bucolique. Les bois et des bosquets de châtaigniers et d’acacias, aux reflets saisonniers changeants, parsèment les reliefs, occupant les sols les plus pauvres, les pentes les plus abruptes. La terre brune des labours en hiver, les jaunes d’or des blés en été jouent de doux contrastes de couleurs avec le couvert forestier, d’où se dégage une impression de campagne équilibrée entre bois, champs et villages.

Identification

La ville de Vienne est toute proche, au nord. Le Rhône ne coule pas très loin, à l’ouest. Ces deux éléments de géographie influencent ce territoire : pression urbaine avec un habitat résidentiel qui grignote du terrain sur la campagne ; vallée du Rhône qui donne la couleur des cultures et des vergers. Les « collines viennoises » sont dans le prolongement ouest de la grande forêt de Bonnevaux, qui se caractérise par son étendue et la présence de nombreux étangs. Ici, la structure est plus classique : coteaux vallonnés, bois éparpillés, petit bourgs en bas de pente ou à mi-pente. Les cultures se situent plutôt sur les zones plates, en hauteur, tandis que les zones boisées (forêt des Blaches, bois de Taravas, forêt des Revolets…) s’étagent jusqu’au fond des vallons. Chaque motif paysager est bien délimité, qu’il s’agisse de parcelles cultivées, de bois, de vergers cernés de haies, d’habitations clôturées. Les séquences visuelles sont donc rythmées, avec une alternance de vues fermées et ouvertes sur le paysage.L’habitat est éparpillé sur les zones non boisées avec, pour le bâti traditionnel, une prédominance du pisé. On remarque que les villages sont peu nombreux relativement à la surface de cette unité paysagère. Ils ne comptent que quelques centaines d’habitants : 700 par exemple à Cour-et-Buis, 800 à Montseveroux. Ce dernier retient d’ailleurs l’attention car il est situé sur un point haut et compte un joli château du 12e siècle. Quant aux villages plus proches de Vienne, ils sont davantage marqués par des signes de modernité : lotissements neufs aux couleurs vives, aménagements routiers, panneaux publicitaires, etc.

Qualification

Le terme de « jolie campagne » s’apprête bien aux collines viennoises. Les champs sont colorés et de cultures diversifiées, les bois ne sont pas trop massifs et accessibles aux randonneurs. L’exploitation forestière est importante, l’agriculture céréalière s’étend sur de grandes surfaces. Les infrastructures agricoles sont donc d’une certaine envergure, avec de grandes bâtisses et de gros équipements. Sur le flanc ouest, « l’effet Vallée du Rhône » se fait sentir, avec des serres, des cultures irriguées, des vergers fruitiers. En termes d’habitat, les différentes formes de bâti qui cohabitent témoignent des générations successives : des corps de ferme en pisé, des cœurs de villages aux maisons des années 1960-70 et, en périphérie, des constructions récentes. Elles forment des points d’appel qui se multiplient, faisant perdre leur singularité aux communes puisque toutes les entrées finissent par se ressembler ! Autre caractéristique : les espaces sont généralement clos et les haies les plus communes (troène, thuya) se généralisent, faisant oublier les essences locales. Si le passage du TGV est des plus bruyants, son tracé au sol reste discret, les signes de modernité sont présents et colonisent les espaces. Les lignes à haute tension créent aussi des points d’appel peu esthétiques.

Transformation

La grande force de ce paysage est sa diversité, avec un équilibre assez harmonieux entre zones boisées, terrains agricoles, hameaux. Mais l’urbanisation croissante, même dans les villages de taille modeste, est un signe de transformation important. L’attrait résidentiel est compréhensible et perceptible. C’est une tendance lourde qui ne devrait pas s’essouffler vu l’attractivité de ce territoire par sa position géographique privilégiée. Certes, les villages plus éloignés des axes de circulation seront moins vite touchés. Mais les nouvelles constructions ont un impact direct sur le paysage : le résidentiel recherche la vue et les zones dégagées, donc s’installe en hauteur et est donc plus visible. La structure du village en rupture de pente est menacée. Le terrassement appauvrit la diversité et l’intégration dans le paysage. C’est un paysage en voie de banalisation.

Objectifs de qualité paysagère

Le défi essentiel de cette campagne est sans doute d’accueillir de nouveaux résidents sans perdre son âme paysagère. Conserver, valoriser les caractéristiques rurales de ce paysage est un enjeu crucial et comporte un caractère d « ’urgence ». L’alternance de champs, bois, villages, prés fait la force et la richesse des collines viennoises, d’où la nécessité de s’orienter vers un nouvel équilibre incluant un résidentiel non « agressif » dans le paysage. Inciter à s’inspirer des volumes des constructions patrimoniales, créer les nuanciers d’ocre pour façade, proposer des essences locales pour les haies de séparation peuvent être des pistes….Il serait essentiel d’éloigner l’habitat contemporain des lignes de crêtes afin de préserver l’identité campagnarde des lieux.

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