Collines Rhôdaniennes

04 Collines Rhodaniennes
Département  : Drôme
 
Communes  : SERVES-SUR-RHONE, BREN, CHAVANNES, MARSAZ, CLERIEUX, CHANOS-CURSON, MERCUROL, GERVANS, SAINT-UZE, SAINT-VALLIER, ALBON, SAINT-BARTHELEMY-DE-VALS, BEAUSEMBLANT, CLAVEYSON, LAVEYRON, LA MOTTE-DE-GALAURE, PONSAS, CROZES-HERMITAGE, LARNAGE, TAIN-L’HERMITAGE, EROME, CHANTEMERLE-LES-BLES, VEAUNES
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 11326
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Les collines rhodaniennes offrent un paysage vallonné, très en rondeur, structuré par les lignes d’abricotiers et de vignes et unifié par la couleur des sables que se retrouvent tant dans terres des vignobles que dans les enduits des bâtisses.Vignobles, vergers, maraîchage parfois sous serres, sorgho, maïs, prairies… se partagent les pentes douces, les plateaux et les fonds plats de vallée, tandis que la forêt occupe ce qu’il reste de plus pentu. De petites parcelles étroites et serrées, parfois des cultures en terrasses, créent une mosaïque de couleurs Ce paysage patrimonial vivant et varié dégage ainsi un savoir-faire agricole.Témoins d’une tradition d’habitat groupé, les villages sont nombreux. La modernité vient contrarier leur image au sud et au nord, aux abords des sorties de l’autoroute A7 et de Tain l’Hermitage. Dans les lotissements accueillant l’habitat résidentiel, les maisons, parfois cossues, sans lien avec le bâti traditionnel de caractère mais peu valorisé, entraînent un dommageable mitage du paysage.Au cœur des collines, quelques paysages ruraux sont remarquablement préservés, offrant une respiration dans un secteur marqué par les infrastructures (A7 et TGV), mais finalement peu endommagé par elles, hormis le bruit qu’elles ne manquent pas d’engendrer.Les hauteurs, notamment la Tour d’Albon, permettent des vues dégagées sur le Vercors et les monts d’Ardèche dans le lointain.

Identification

À l’Est de la Drôme des collines, les collines rhodaniennes occupent une zone tampon de 11 326 hectares entre la vallée du Rhône et les paysages ruraux orientaux du plateau de Beausemblant.Entre l’agglomération de Tain l’Hermitage au sud et St-Romain d’Albon au Nord, c’est un paysage rural, marqué par le passage de grandes infrastructures de transport rhodaniennes que sont le TGV et l’A7 qui s’écartent ici du Rhône, plus encaissé. Les structures paysagères sont peu endommagées par elles, hormis la sensation de bruit qu’elles entraînent fréquemment. Plusieurs routes transversales permettent de passer l’autoroute, ce qui évite la sensation d’un paysage coupé en deux.Vallonné, tout en rondeur, le rythme du paysage est accentué par les rangées d’abricotiers ou de vignes. Les couleurs sont tantôt chaudes ou fraîches, selon que l’on se situe dans une vallée arborée en bord de la Galaure, le long d’une falaise de molasse ou sur un plateau cultivé ou pâturé. Les parcelles sont petites et étroites, parfois en terrasses. Le bâti traditionnel, constitué de fermes situées à mi-pentes, est en torchis clair, parfois en galets ou granit rose, et tuiles romanes et mécaniques. Peu valorisé, parfois en déshérence, il côtoie un habitat moderne, parfois luxueux sur les coteaux, cerné de haies de thuyas, notamment aux abords de Tain l’Hermitage et des nombreux villages (St Uze, St Barthélemy de Vals, Mercurol, Marsaz, Chavannes, Chantemerle les Blés…). En dehors des fermes, l’habitat est peu dispersé.

Qualification

Le paysage des collines rhodaniennes est rural, les cultures y sont diversifiées : vignobles, vergers, maraîchage parfois sous serres, sorgho, maïs, prairies…Les murs de galets devenus rares et peu entretenus ou même laissés à l’abandon, témoignent du peu de conscience attachée à cette richesse patrimoniale. Le tourisme est peu présent, en dehors de quelques voies cyclables, pour un public local. Seul site classé : Cromlech, les « Roches qui dansent », à St Barthélemy de Vals. Certains croient voir un lieu de culte druidique dans cette curiosité géologique naturelle constituée de 51 gros blocs de grès très dur dont certains sont gravés de symboles, placés de façon quasi géométrique. La tradition veut qu’au douzième coup de minuit, la nuit de Noël, les roches se mettent à danser. L’attrait résidentiel principal est plus marqué à l’Est et au Sud, à proximité de Tain l’Hermitage et de l’autoroute.

Transformation

Les mutations sont en cours dans les collines rhodaniennes : extension urbaine entraînant un mitage, abandon de fermes traditionnelles, constructions nouvelles, champs en friches…St Barthélemy et St Uze voient leur paysage se transformer par des constructions, en cours ou à venir (terrains en cours de lotissement). Au Sud, l’abord des caves de vente directe de vin fait l’objet de parkings peu esthétiques et les lotissements fleurissent. Le cœur des collines est plus préservé, éloigné des sorties de l’autoroute.Friandes de vues dégagées, les maisons nouvelles s’installent sur les coteaux, là où l’habitat traditionnel évitait intelligemment le mistral, ici renforcé par le relief.Les éoliennes de Beausemblant font également partie des éléments qui modifient le paysage, sans en dénaturer cependant le caractère. Situées à proximité immédiate de l’autoroute, elles offrent un spectacle saisissant aux automobilistes.

Objectifs de qualité paysagère

L’agriculture des collines rhodaniennes mérite d’être encouragée, tant elle caractérise les paysages ruraux.À l’image des secteurs préservés du centre de l’unité paysagère, l’urbanisation devrait être maîtrisée, et concentrée dans les villages ou sur les sites des nombreuses fermes abandonnées. L’implantation traditionnelle du bâti, peu respectée par les constructions nouvelles, doit servir de ligne directrice, offrant à la fois une situation à l’abri des vents dominants et des points d’appels qui respectent le paysage.

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