Collines du Voironnais

01 Collines du Voironnais
Département  : Isère
 
Communes  : MERLAS, MIRIBEL-LES-ECHELLES, SAINT-AUPRE, CHIRENS, BILIEU, CHARAVINES, MASSIEU, SAINT-BLAISE-DU-BUIS, SAINT-ETIENNE-DE-CROSSEY, SAINT-JOSEPH-DE-RIVIERE, SAINT-JULIEN-DE-RAZ, SAINT-NICOLAS-DE-MACHERIN, APPRIEU, LA MURETTE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 5635
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Comme leur nom l’indique, les collines du Voironnais sont composées de vallons aux crêtes boisés et de fonds humides. La multiplicité des petits monts dissimule des hameaux anciens, construits à mi-pente, qui restent cependant reliés par un réseau viaire très dense. La proximité géographique de la ville de Voiron est insoupçonnable visuellement, néanmoins l’influence urbaine est palpable à travers de récentes et rapides transformations. En outre, l’un des fonds de vallon est traversé par la Route Nationale 75, qui rejoint Voiron, axe routier très fréquenté.Le caractère agraire des collines du Voironnais, fait d’élevage et de polycultures, est gommé par l’emprise des constructions nouvelles. Il en ressort une impression générale mitigée, et une juxtaposition d’images contrastées, tantôt rurales, tantôt résidentielles. Les villas cherchent la vue sur la Chartreuse, en ce sens elle se positionne souvent en continu des anciens hameaux, en hauteur, pour la vue dégagée, et se montrent particulièrement oublieuses des caractères architecturaux locaux.Quelques jolies surprises atténuent la sévérité du tableau, avec des châteaux et maisons fortes perchées sur des surplombs. L’architecture mêle les pierres calcaires en sous-bassement et le pisé pour les murs. Au sud-est, Saint-Etienne le Crossey marque le départ d’une route de gorges, le défilé du Grand Crossey.

Identification

Les paysages des collines du Voironnais offre une structure paysagère agraire de moins en moins lisible. Les prairies humides et fonds marécageux qui existent encore en quelques endroits, ont pu être asséchés en d’autres. Les champs cultivés de mais ou de céréales se partagent les fonds plats avec usines, lotissements et extension d’urbanisation, comme à Saint-Étienne le Crossey ou dés lors qu’un axe routier est proche. Les pentes, orientées sud ou vers le massif de Chartreuse, usuellement dédiées aux prairies et pâtures, sont recherchées pour la qualité de vue et de cadre de vie qu’elles peuvent offrir aux nouveaux habitants. Comme le du Val d’Ainan voisin, la structure paysagère traditionnelle est étagée : vallons cernés de collines boisées, habitat situé à mi-pente, des fonds de prairies humides. Les activités agropastorales avait façonné les espaces. Or ici, de nouvelles structures paysagères sont à l’œuvre, qui considèrent le territoire au travers du prisme du terrain à bâtir, dédaignant sa fonction de production agropastorale originelle. Sur les espaces ouverts, les perspectives sont lointaines avec des arrière-plans sur les massifs montagneux. Mais la présence de nombreuses collines et monts crée aussi des ruptures de vision. On y trouve aussi un vocabulaire routier beaucoup plus présent. La RN 75, un axe très fréquenté, est l’objet d’aménagements de sécurité toujours plus nombreux. Ronds-points, ralentisseurs, signalisations, en quantité notoire, viennent redessiner cette « campagne ».

Qualification

Les collines du Voironnais semblent reconnues localement pour la qualité du cadre de vie. Leur valeur résidentielle se combine au bassin d’emploi généré par les usines Salomon.Les paysages des collines du Voironnais, vivants et accueillants, commencent à percevoir les inconvénients de ses avantages : une localisation géographique intéressante associée à une image de campagne et de qualité de vie. La croissance des espaces occupés par le résidentiel peut s’expliquer par 2 raisons : la proximité des centres urbains – Voiron, Grenoble - et des vues exceptionnelles sur le massif de Chartreuse, prisées par les néo-ruraux. L’étalement des communes entraînant de nouveaux besoins de raccordement, le réseau viaire se densifie également. Les routes servent aussi de points d’ancrage à l’installation de zones commerciales et industrielles, pour lesquelles les considérations paysagères ne sont visiblement pas toujours une priorité. Reste que le tissu industriel contribue à dynamiser ce territoire avec, néanmoins, la fragilité intrinsèque de toute activité économique. Le fleuron local, Rossignol, a fermé son usine de Saint Etienne le Crossey en 2007, avec la suppression de plus de 200 emplois.

Transformation

Bien que ce type de territoire ait une capacité d’absorption réelle, les risques de conflit sont latents, entre une logique agraire confrontée à une logique résidentielle. Aujourd’hui, les usages cohabitent et se superposent mais demain ? Les nouvelles constructions aplanissent le sol naturellement en pente et contribuent à une transformation disséminée de la topographie de colline. Les couleurs disparates de leurs façades sont très visibles et sans attache aux couleurs locales des roches.La combinaison, déprise agricole et pression foncière, bouleversent le territoire. La diffusion de l’urbanisation peut faire évoluer ces paysages vers le type émergent et, finalement, contrecarrer les attentes des populations venues ici, justement, pour l’environnement très vert de ce territoire.

Objectifs de qualité paysagère

D’un point de vue de son paysage, les collines du Voironnais sont en train de basculer de caractéristiques agraires à des caractères emergents, petit à petit, permis de construire après permis de construire… Le caractère agraire de ce territoire devrait faire l’objet du positionnement fort : souhaite–on le maintenir et alors mettre en œuvre les politiques qui permettrait son maintien, ou basculer en toute conscience dans un paysage émergent, et alors construire un nouveau paysage… Des efforts peuvent également être menés en matière de qualité architecturale. Comment ne pas voir se multiplier des constructions nouvelles « banales », dont la majorité n’a aucune typicité ni caractéristique liée au territoire qui l’accueille ? Il serait intéressant de travailler sur des recommandations –en rénovation comme pour le neuf-, par exemple proposer une palette d’ocres pour les façades, par exemple intégrer des critères architecturaux locaux. Ou encore, de marquer un tournant, de tourner le dos au style de Chartreuse, pour se lancer dans des constructions plus durables, voir des maisons économes en énergie voire passives…

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