Collines des Balmes Viennoises

02 Collines des Balmes Viennoises
Département  : Isère
 
Communes  : BONNEFAMILLE, DIEMOZ, HEYRIEUX, SAINT-GEORGES-D’ESPERANCHE, BEAUVOIR-DE-MARC, CHARANTONNAY, SAINT-QUENTIN-FALLAVIER, CHAPONNAY, SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU, MEYSSIES, SERPAIZE, EYZIN-PINET, ESTRABLIN, LUZINAY, MOIDIEU-DETOURBE, OYTIER-SAINT-OBLAS, PONT-EVEQUE, SAINT-JUST-CHALEYSSIN, SAINT-SORLIN-DE-VIENNE, SEPTEME, VALENCIN, VILLETTE-DE-VIENNE, CHASSE-SUR-RHONE, CHUZELLES, SEYSSUEL, COMMUNAY, MARENNES, SIMANDRES, VIENNE, JARDIN, SAVAS-MEPIN
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 23979
 
Carte(s) IGN : Série Bleue : 3033 E, 3032 E

Impression générale

Les balmes sont des collines boisées présentant parfois des pentes assez fortes. Ici, les images de collines et de plaines se répondent, avec des villages disséminés généralement sur le bas des pentes.L’influence de la vallée du Rhône commence à se faire sentir, surtout sur le côté septentrional de ce territoire où le climat et les essences fleurent un peu plus le sud. Autre influence, l’occupation résidentielle, dont le gradient se fait également sentir à proximité de Vienne.Les collines des balmes viennoises offrent deux perceptions contrastées. Traversées rapidement, elles vont offrir au regard des points d’accroche fort comme le viaduc de la ligne TGV, le tracé rectiligne des deux départementales très roulantes, des zones industrielles et des dépôts pétroliers plantés au sein des champs, le tout dans une ambiance sonore renforcée par le passage des avions. A la faveur d’une découverte plus lente et plus poussée au cœur des terres, elles nous ramènent à d’apaisantes scènes de ruralité pour découvrir un habitat traditionnel posé entre bosquets de châtaigniers et cultures, un pré où les vaches ruminent à l’ombre d’un arbre.

Identification

Des collines, orientées est-ouest, en se répétant, forment quatre séries entrecoupées de trois plaines. Les structures paysagères agraires traditionnelles se lisent encore mais sont bousculées. Cultures céréalières en plaine et sur les replats sommitaux des collines boisé ou prairies bocagères sur pentes, villages en pied de coteaux entre bois et plaine, à proximité d’un cours d’eau le plus souvent. La polyculture, l’élevage, l’exploitation forestière sont très présents, tandis que les villages les plus excentrés conservent un habitat traditionnel. Le caractère agraire s’affirme au cœur des terres.Souvent, sur les hauteurs, les vues lointaines sur les massifs alpins offrent des arrière-plans esthétiques et recherchés.Tout se gâte dans la plaine - où tout se voit -, sur l’axe de la route Grenoble - Vienne. La plaine agricole, autrefois depeuplée pour laisser libre place aux cultures, commence à être encombrée par l’habitat, ce qui crée des déséquilibres d’occupation de l’espace. Les lotissements résidentiels fleurissent, chacun veut sa maison et son bout de jardin, à la campagne, tandis que des zones industrielles essement ça et là, sans que leur logique d’implantation soit très lisible. Le gradient d’occupation résidentielle s’accentue aux abords de Vienne et de la vallée du Rhône.Ce paysage émergent présente toutes sortes de motifs, y compris des infrastructures importantes : ligne TGV, lignes à haute tension, lignes droites des routes très fréquentées et rapides… Le viaduc construit pour le passage du TGV crée un point d’appel très fort, et casse l’axe longitudinal dessiné par la morphologie des reliefs et le tracé rectiligne de la RD502.

Qualification

Les espaces agricoles sont clairement disqualifiés au profit des zones résidentielles. Ils commencent à être grignotés voire envahis : les logiques d’occupation deviennent foncières et routières, elles viennent contrarier les anciennes structures agraires. S’ensuit un contraste d’images et une collusion des époques qui forment des visions brouillées. Désertées jadis ou dévolues à l’élevage, les collines sont aujourd’hui prisées pour la vue qu’elles offrent. Le désir des populations d’habiter dans un endroit « vert » aux multiples atouts est légitime et donc inéluctable. Néanmoins, ce qui est recherché n’est pas l’identité d’une maison dans les balmes viennoises, mais un modèle d’habitat avec un carré de jardin et l’accès facile à toutes les commodités. Aux fermes ouvertes sur les champs environnants se substituent des constructions sur des surfaces terrassées et une architecture dupliquée partout. Les ambiances campagnardes se diluent et se perdent, plus difficiles à capturer.

Transformation

Ce territoire a subi de lentes mais profondes transformations. Remembrement agricole, agriculture plus extensive, grands aménagements, pression foncière, tout a contribué à façonner un paysage qui pourrait être qualifié d’émergent à caractère agraire.Des terres confisquées, un paysage vulnérable, qu’il est cependant plus intéressant de considérer en termes de développement plutôt qu’en termes de sauvegarde à tout prix d’une dominante agraire. Une urbanisation diffuse, des implantations disparates, un vocabulaire routier intempestif (ronds-points, équipements de sécurité…), les aménagements, notamment dans les plaines, finissent par devenir dominants. Dès lors, comment ne pas devenir un territoire dévolu à deux usages : la traversée, le résidentiel ? Comment intégrer toutes les transformations récentes et modeler un paysage harmonieux dans ses équilibres ? Un enjeu passionnant.

Objectifs de qualité paysagère

La maîtrise de l’urbanisation et la répartition de l’habitat résidentiel constitue le point crucial d’un développement harmonieux de ce territoire. D’autant que sa croissance est inévitable et qui dit plus de population dit plus de flux, plus de routes…La limitation des constructions nouvelles est une voie, en suggérant d’autres réponses (réhabiliter les fermes anciennes, promouvoir le petit collectif). La disposition des constructions forme le deuxième objectif fort ; que la plaine reste plaine agricole sans habitat, que les crêtes restent dégagées, que des vides existent. Les collines offrent suffisamment d’espaces pour absorber les nouveaux arrivants, leur désir de jardin et de nature. Une campagne peuplée engendre également de nouveaux besoins d’approvisionnement et de services, et autant de projets pour revitaliser les cœurs de village. De l’école au petit commerce en passant par l’assistance aux seniors, c’est le modèle de vie à la campagne qu’il faut inventer, surtout dans un contexte d’augmentations des factures énergétiques ou une logique de développement durable.

Partager la page

Sur le même sujet