Collines de Saint-Chef

03 Collines de Saint Chef
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-VICTOR-DE-MORESTEL, MORESTEL, GRANIEU, SAINT-JEAN-DE-SOUDAIN, LA CHAPELLE-DE-LA-TOUR, LA BATIE-MONTGASCON, CORBELIN, DOLOMIEU, FAVERGES-DE-LA-TOUR, SAINT-CLAIR-DE-LA-TOUR, CHIMILIN, PASSINS, SAINT-SORLIN-DE-MORESTEL, VEYRINS-THUELLIN, VEZERONCE-CURTIN, CESSIEU, MONTCARRA, ROCHETOIRIN, RUY, LA TOUR-DU-PIN, VASSELIN, BOURGOIN-JALLIEU, COURTENAY, SERMERIEU, SAINT-CHEF, SAINT-SAVIN, SALAGNON, SOLEYMIEU, VIGNIEU, ARANDON
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 21834
 
Carte(s) IGN : série bleue : 3132 E, 3232 O

Impression générale

Dans cette campagne aux lignes douces et courbes de collines, les villages ou hameaux groupés autour de leur église parsèment les reliefs, les prairies occupent les pentes douces, les cultures les fonds de vallées ou les crêtes aplanies, les versants plus abrupts étant couverts de forêts. La pente dicte donc sa loi, influant sur la répartition des éléments tant naturels que bâtis. Elle engendre aussi toute une variété de points de vue : lointain avec la succession de collines aux reflets bleutés ; fermé, sombre et fraîche en sous-bois, limité, avec des effets de pentes et de vis-à-vis sur les versants qui nous font face. Un territoire marqué par son nom, les Terres Froides – une appellation due, pour certains, à ses hivers précoces et pour d’autres, à la nature humide du sol -, qui mise néanmoins sur quelques joyaux comme la célèbre abbatiale de Saint-Chef. Ce paysage alterne les vues ouvertes et les vues fermées. Il peut ainsi absorber des transformations à l’échelle de la parcelle, une augmentation du bâti par exemple qui respecterait l’implantation traditionnelle. Le tracé du futur TGV Lyon-Turin, projet d’envergure européenne, gèle quelque peu le développement sur certaines zones, où la proximité de Bourgoin-Jallieu maintient néanmoins une forte pression foncière.

Identification

Sur une succession de collines clairement orientées est-ouest alternent des ambiances forestières et des images de région d‘élevage. Les sommets aplanis, les fonds de vallons offrent un espace de culture de maïs principalement, les pentes douces sont dédiées aux prairies de fauche et aux pâturages. Les boisements occupent les pentes les plus fortes et suivent les cours d’eau. L’arbre isolé majestueux ou sénescent, ponctue l’espace.Les coteaux sont plus marqués sur le flanc ouest ; ces « mollards » forment des reliefs particuliers en forme de digitations allongées en direction de la plaine de la Bourbre. La pente structure l’exploitation agricole mais aussi l’implantation résidentielle, qui privilégie les jolies vues dégagées mais préfère les terrains terrassés. Le gradient d’occupation humaine augmente visiblement avec la proximité des centres urbains et des voies d’accès ; l’habitat y est ainsi plus concentré au sud. Les villages présentent généralement leur silhouette regroupée autour de leur église. Le bâti traditionnel privilégie le pisé et les toits à 4 pentes, un patrimoine présent à tous les détours de chemin. Les petites routes en lacets abondent, les lieu-dits sont extrêmement nombreux. Quelques bas fonds imperméables reçoivent étangs et des marais.

Qualification

Les collines de la partie nord des Terres Froides forment un paysage agraire avant tout : la polyculture et l’élevage entourent d’imposantes fermes en pisé flanquées de récents bâtiments d’élevage normalisés. Cette qualité de paysage agraire, à proximité de Bourgoin-Jallieu et de La tour du Pin, s’avère répondre aux critères de l’usage résidentiel : calme, campagne et vues dégagées. Or la pression foncière, qui se traduit par une urbanisation diffuse des terres agricoles, légère au voisinage de l’Isle Crémieu, accentuée vers le sud, à proximité des zones urbaines, vient cependant contrarier le caractère agraire. Ceci crée des paradoxes assez frappants ; le résidentiel vient chercher le calme de la campagne et les vues mais il contribue à les dégrader. Deux logiques s’affrontent, celle d’une logique agraire où la pente est respectée et celle d’une logique foncière qui répond à l’accessibilité et à la facilité par des terrassements qui « remettent à plat » les terrains pentus.

Transformation

Ce paysage, qui n’a pas subi de transformations majeures récentes en son cœur, pourrait d’ailleurs en absorber du fait de sa diversité de motifs et des fermetures de vues. Sa lisibilité est restée préservée.Cependant, les pressions s’exercent, que ce soit sur le plan agricole – cultures intensives et variétés banalisées – que sur celui de l’occupation humaine – intégration du nouvel habitat en vision de proximité, multiplication des lotissements. Le risque de transformation du paysage est avéré.Pourtant, si les projets d’envergure internationale (TGV Lyon –Turin, doublement ligne THT, parcs éoliens) freinent la pression foncière, ceux-ci pourrait changer radicalement l’identité de paysage agraire.

Objectifs de qualité paysagère

Parce qu’il est essentiel de pouvoir maintenir la diversité des paysages ruraux à l’échelle régionale et à proximité des grands centres urbains, le soutien aux activités agricoles et pastorales ne doit pas s’essouffler, intégrant également une dimension qualitative – diversification des cultures pour nourrir les populations locales, agriculture raisonnée pour ne pas épuiser les sols. Sur le plan du bâti, la réhabilitation des techniques de pisé permettrait de valoriser les constructions et de conserver cet habitat typique et particulier. Une façon de contribuer à renforcer les traits distinctifs de ce terroir.Les projets de grands aménagements, certains supra-nationaux, représentent évidemment une importante source de transformation, d’où l’attention et le suivi dont ils doivent faire l’objet.

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