Collines de la Basse-Cévenne gréseuse

Département  : Ardèche
 
Communes  : MALARCE-SUR-LA-THINES, SANILHAC, VERNON, MONTREAL, JOYEUSE, LARGENTIERE, LAURAC-EN-VIVARAIS, ROSIERES, PRADES, LACHAPELLE-SOUS-AUBENAS, CHASSIERS, AILHON, FONS, JOANNAS, LENTILLERES, PRUNET, ROCHER, SAINT-ETIENNE-DE-FONTBELLON, SAINT-SERNIN, VINEZAC, TAURIERS, SAINT-ANDRE-LACHAMP, FAUGERES, LABLACHERE, PAYZAC, PLANZOLLES, RIBES, ROCLES, SAINT-GENEST-DE-BEAUZON, CHAZEAUX, LABEGUDE, MERCUER, CHAMBONAS, LES SALELLES, LES ASSIONS, SAINT-PIERRE-SAINT-JEAN, AUBENAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 15149
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ces collines forment une longue bande de transition entre les Cévennes et la dépression d’Aubenas Les Vans. Elles ne se distinguent des Cévennes dont elles sont le piémont, que par l’aspect géologique (la présence du grès) qui induit des reliefs plus doux, une végétation et une architecture spécifiques. Cette longue bande est entrecoupée par les vallées cévenoles qui la traversent.Elles constituent un espace résidentiel privilégié du fait de leur relief arrondi, de leur position en balcon, de leur orientation au Sud et la de proximité de l’axe Aubenas Les Vans (desserte, services, emplois…).La culture de la vigne en terrasses larges (donc mécanisables) y est encore présente (Vernon, Vinezac, Ribes…) mais c’est désormais le pin maritime - espèce pionnière - qui est nettement la végétation dominante.La pression résidentielle est lisible, le mitage est perceptible depuis les unités paysagères voisines du fait de l’effet de balcon.

Identification

L’unité présente une forte homogénéité du fait tant de ses caractéristiques (relief, végétation, bâti…) que des dynamiques qui s’y expriment (attrait résidentiel). Elle présente des variations à la fois en fonction de l’étage (entre la dépression et les premières hauteurs des cévennes) et selon les vallées qui la traversent. On notera par exemple la spécificité liée au grès rouge du secteur de Payzac, la qualité des terrasses liées à la vigne du secteur Ribes-Vernon, l’environnement particulier lié aux vues d’altitude du secteur de Sanilhac-Joannas…limites de l’unité : Au Sud Est la dépression d’Aubenas Les Vans (limite \’floue\’, liée au substrat qui évolue vers le calcaire et les marnes), au Nord-Ouest les pentes des Cévennes (la limite n’est pas visuelle mais uniquement géologique : on passe du grès au granite et au schiste). Au Sud-Ouest la bande de piémont se heurte à la vallée du Chassezac mais les caractéristiques de l’unité se poursuivent au-delà du Serre de la Barre en direction du Gard (et de l’unité 293-Ar). Au Nord Est, l’unité se poursuit au travers de l’agglomération d’Aubenas jusqu’au piémont du col de l’Escrinet ((partie Est de l’unité 291-Ar)L’identité de cette unité tient principalement à ses caractéristiques géologiques et géographiques offrant une réelle qualité résidentielle qui s’appuie sur un patrimoine architectural de grande qualité et \’chaud\’ du fait de l’usage du grès. La tradition de la culture de la vigne en terrasses demeure même si l’image actuelle de ce paysage est plutôt dominée par le pin maritime dont l’image est perçue négativement par les populations locales.Cette unité est peu perceptible de l’extérieur car elle est assimilée aux Cévennes dont elle forme le piémont et dont elle se distingue principalement par le substrat (du grès au lieu de granite ou de schiste). Cependant, sa lisibilité tient essentiellement à sa limite basse (la dépression d’Aubenas Les Vans) et à la présence dominante du pin maritime qui \’unifie\’ ce relief collinaire.Il faudrait sans doute s’attacher à la matière : ce grès parfois rouge qui donne sur certains hameaux une ambiance douce et chaude à l’heure du couchant. Ce grès que l’on trouve taillé sur les églises et monuments, qui constitue les murs de toutes les maisons anciennes et qui, sobrement employé, forme ces multiples terrasses en pierre sèche où l’on cultive encore la vigne. Et le plus fort est que, face à ces murs de grès, il y a la vue, il y a l’horizon. Adossée aux Cevennes où la vie reste dure - du fait de la pente, de la pauvreté des terres et de l’éloignement - , dominant l’axe actif qui va d’Aubenas aux Vans, cette unité invite à une réelle qualité d’habiter, avec une grande simplicité qui, la rendant attractive, risque à terme aussi de lui porter préjudice. Douceur de vivre, architecture forte et protectrice, présence féconde de la vigne et ce regard sans limite qui s’étale sous le soleil…

Qualification

Paysages exceptionnels et remarquables présents : CEVENNE ARDECHOISE (remarquable) ; Largentière (remarquable) ; paysage de terrasses (remarquable) ; REGION DES VANS (remarquable) ; VALLEE DE LA DROBIE (exceptionnel) ; vue panoramique (remarquable) ; . La valeur principale de cette unité est sa qualité résidentielle qui tient tant aux caractéristiques physiques de ce paysage (relief doux, qualité de l’architecture, végétation et climats méditerranéens), qu’à l’orientation et à la proximité des services et des emplois. L’agriculture conserve une forte présence, et s’inscrit dans une démarche de valorisation de produits de qualité cultivés en terrasses (vin, olives…)

Transformation

Ce secteur a connu un fort recul de l’agriculture dont la présence a été remplacée par les pins maritimes. Si la forêt est dominante, elle est concurrencée par le développement pavillonnaire qui se fait de façon désordonnée en discontinuité totale avec les formes urbaines groupées traditionnelles.. Précisions : Deux mutations majeures sont identifiées : l’extension de la forêt spontanée de pins maritimes et le mitage par le pavillonnaire. La forêt ferme le paysage (donc l’attrait résidentiel du fait des vues) et amplifie les risques d’incendie… Mais elle permet aussi de cacher les nouvelles constructions souvent faite sans référence à l’architecture ou au paysage local. Les constructions nouvelles trouvent facilement place dans ces collines boisées mais d’une part respectent peu les caractéristiques du lieu (terrassements, volumes, teintes, matériaux, espaces traditionnels, forme urbaine…) et par ailleurs sont fortement soumises au risque incendie. Globalement, la mutation de ce paysage est en cours : la dimension patrimoniale demeure dominante mais les mutations identifiées risquent de faire basculer la partie basse de l’unité vers la famille des paysages péri-urbains et la partie haute vers les paysages naturels.

Objectifs de qualité paysagère

- réfléchir à l’articulation concertée entre agriculture et habitat- réfléchir à des formes urbaines qui s’inscrivent plus en continuité de l’habitat traditionnel ou au contraire qui offrent, de façon inventive, une alternative adaptée à cette unité qui présente une qualité résidenteille exceptionnelle- réfléchir à une architecture adaptée, en particulier en reprenant les espaces couverts traditionnels, en utilisant les techniques bioclimatiques, en favorisant les teintes sombres plus discrètes, en adaptant les projets au terrain et non l’inverse, etc…- gérer les boisements (entretien des sous-bois, cônes de vue, etc…) en particulier à proximité des zones habitées et le long des itinéraires majeurs pour maintenir des percées visuelles qui font la qualité de cette unité.

Partager la page

Sur le même sujet