Cluse des Hôpitaux et vallée de l’Albarine

24 Cluse des Hopitaux et vallee de l Albarine
Département  : Ain
 
Communes  : ARMIX, LA BURBANCHE, CHEIGNIEU-LA-BALME, HOSTIAS, ORDONNAZ, CONTREVOZ, EVOSGES, CHALEY, HAUTEVILLE-LOMPNES, ONCIEU, SAINT-RAMBERT-EN-BUGEY, PREMILLIEU, ROSSILLON, ARGIS, TENAY, TORCIEU, AMBERIEU-EN-BUGEY, BETTANT, VAUX-EN-BUGEY, ARANDAS
 
Famille de paysages : Paysages naturels
 
Surface (Ha) : 6501
 
Carte(s) IGN : 3231OT

Impression générale

Les paysages de la Cluse des Hôpitaux et de la Vallée de l’Albarine témoignent d’un passé viticole puis industriel riche, aujourd’hui en désuétude, où la nature, et principalement la forêt, reprend ses droits.Créant des gorges souvent étroites et encaissées, les deux cours d’eau (Albarine et Furans) ont entaillé les reliefs du Bugey le long de versants secs et souvent abrupts : falaises calcaires ou talus d’éboulis colonisés par les bois de hêtres, frênes, chênes, noisetiers, charmes… Si le fond de vallée reste le témoin d’une période (XIX° puis XX° siècle en lent déclin) où l’industrie - textile notamment - était florissante (usines et cités ouvrières parfois désaffectées), les versants sont presque tous occupés par la forêt dans laquelle on pénètre dès la sortie des villages et bourgs. Des souvenirs d’un passé viticole y subsistent tant bien que mal : pieds de vignes retournés à l’état sauvage, celliers envahis par la végétation, murs de pierres et escaliers d’accès en ruine…La Vallée tente de se reprendre, pour améliorer son image : Tenay et Argis bénéficient enfin d’une déviation de la RN 504 qui donne une bouffée d’air à ces villages aux murs noircis par la circulation automobile intense. Dans les gorges de l’Albarine, il fait bon se promener sur la route qui, sous des falaises impressionnantes, serpente le long du cours d’eau, jusqu’à la magnifique cascade de Charabotte et les non moins belles chutes de l’Albarine.

Identification

Entre Rossillon (le début de la Cuvette de Belley) et Ambérieu-en-Bugey, en passant par Tenay et les gorges de l’Albarine, la Cluse des Hôpitaux et la Vallée de l’Albarine (6 501 hectares) offrent un paysage de vallée étroite et encaissée (à 250 mètres d’altitude), entaillée dans les reliefs du Bugey par les rivières (Albarine et Furans), que longent la RN 504 et la voie ferrée. En amont de Tenay, le paysage s’élargit avec les lacs des Fontaines et des Hôpitaux.Les crêtes de la vallée (jusqu’à 1 000 mètres d’altitude) constituent les limites de l’unité, orientée Sud-est / Nord-ouest. Les versants sont constitués de falaises calcaires, parfois en cheminées, de talus d’éboulis ou de boisements (hêtres, frênes, chênes, noisetiers, charmes, selon l’exposition et l’humidité). Le paysage s’est construit autour de la morphologie contrainte de la vallée, qui offre dans ses hauteurs des panoramas naturels somptueux.Des témoins d’un passé viticole demeurent sur les coteaux : pieds de vignes retournés à l’état sauvage, celliers au coeur des anciennes terres viticoles, murs en pierres et escaliers d’accès aux vignes. Le bâti traditionnel était adapté à la viticulture : maisons-blocs en hauteur, mitoyennes, avec souvent un escalier extérieur permettant d’accéder à l’habitation située à l’étage. Sous cet escalier se trouvait l’accès au cellier et à la cave. Autres souvenirs de ce passé dynamique, les villages sont implantés soit en fond de vallée au pied des coteaux (Rossillon, Torcieu), soit directement sur les coteaux, sur un replat généralement protégé, au cœur des anciennes terres viticoles (Malix, Le Chanay).Par la suite, des usines textiles (aujourd’hui désaffectées) et leurs cités ouvrières se sont installées en fond de vallée, à proximité de l’eau et des voies de communication (Argis, Tenay, Saint-Rambert). Cela donne aujourd’hui des cités accrochées aux rives, aux murs assombris par la circulation automobile intense sur la RN 504 : certes encaissée, la vallée a permis le passage de voies de communication (RN entre Ambérieu, Belley et Chambéry, voie ferrée de Lyon à Genève).

Qualification

L’occupation agricole des terres est anecdotique, avec de rares vignes et prairies de fauche, notamment aux abords de Torcieu, au Nord. Malgré l’occupation industrielle (usines textiles) ancienne et les voies de communication, le paysage est essentiellement naturel ou l’est redevenu, notamment sur les pentes où les vignes sont en friches, les murets et escaliers d’accès en ruine, et les celliers envahis par la végétation.Des efforts sont faits actuellement pour améliorer l’image de la vallée, à la fois localement et vis-à-vis de l’extérieur. La construction de déviations de la RN 504 (à Tenay et Argis) redonne une bouffée d’air aux villages qui se trouvaient étouffés, tout en facilitant la circulation en transit. Des panneaux d’information sur les attraits de la vallée ont été mis en place (à Saint-Rambert). La laiterie d’Argis est une des rares industries qui persistent dans la vallée. Le village de Serrières, avec ses jardins et ses vergers, donne une image plus vivante que le reste de la vallée, peut-être du fait de la proximité du bassin d’emploi d’Ambérieu-en-Bugey.La remontée des gorges de l’Albarine, jusqu’à la Cascade de Charabotte (site classé au début du XX° siècle), ses dalles calcaires et les Chutes, offre un attrait touristique certain, encore peu valorisé. Les falaises abruptes, tombant vers le cours d’eau, constituent des panoramas qui n’ont rien à envier à d’autres secteurs du département.

Transformation

Les mutations, largement entamées, sont liées à l’abandon des rares terres agricoles qui subsistent, s’enfrichant et entraînant une fermeture des vues par la recolonisation de la forêt. La vulnérabilité de la Vallée tient également à la fermeture des usines, qui créent des friches industrielles.Des efforts sont faits actuellement pour améliorer l’image de la vallée, à la fois localement et vis-à-vis de l’extérieur.

Objectifs de qualité paysagère

De même, le patrimoine industriel fait partie de l’histoire et du caractère de cette vallée, il est en recherche de requalification ou un changement de destination. Le territoire gagnerait certainement à encourager l’implantation de petites industries, qui redonneraient vie à certains villages endormis.Le petit patrimoine local, comme ces fours à pain collectifs, typiques des cités ouvrières, ou ces lavoirs qui agrémentent les villages, pourrait également bénéficier d’une valorisation.

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