Bassin du Reims et de la Trambouze en amont de Régny

007 Bassin du Reims et de la Trambouze en amont de Regny
Département  : Rhône
 
Communes  : BELMONT-DE-LA-LOIRE, CERGNE (LE), ECOCHE, COURS-LA-VILLE, POULE-LES-ECHARMEAUX, RANCHAL, THEL, SAINT-JUST-D’AVRAY, SAINT-NIZIER-D’AZERGUES, SAINT-VICTOR-SUR-RHINS, CUBLIZE, RONNO, SAINT-APPOLINAIRE, SAINT-JEAN-LA-BUSSIERE, THIZY, SEVELINGES, SAINT-VINCENT-DE-REINS, PONT-TRAMBOUZE, GRESLE (LA), BOURG-DE-THIZY, LA CHAPELLE-DE-MARDORE, MARDORE, MARNAND, MEAUX-LA-MONTAGNE, SAINT-BONNET-LE-TRONCY, AMPLEPUIS, COMBRE, BELLEROCHE
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 22133
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le bassin du Reins et de la Trambouze en amont de Régny, se compose de monts où prairies d’élevage et sommets boisés forment d’harmonieux duos tels des écrins verts où se posent villages, hameaux, usines et fermes isolées pour dessiner une campagne industrielle du Haut-Beaujolais.Les hautes cheminées de briques, témoins « reliques » de l’activité textile passée, émergent de la plupart des bourgs. Ainsi, l’influence historique et économique de Lyon mais surtout de Roanne et Tarare est palpable à travers ces marques imprimées pour longtemps dans les paysages. Ces images répétées incarnent l’identité et la singularité du lieu.L’élevage est encore très présent ainsi que l’exploitation forestière, notamment de pins Douglas. Ces sapins servent de décor au lac artificiel qui porte leur nom : situé à 440 mètres d’altitude, le Lac des Sapins, haut lieu touristique, comprend une base de loisirs très aménagée, avec un plan d’eau de 40 hectares.

Identification

Entre les Monts du Lyonnais et le Roannais, le bassin du Reins et de la Trambouze en amont de Régny, présente des limites claires, avec, toujours, une chaîne de monts à l’horizon. Les vues ouvertes et fermées alternent, depuis les hauteurs ou les fonds de vallée, au gré des perspectives proposées depuis les multiples routes en lacet et les ouvertures laissées par le relief et la forêt. Au creux des vallonnements, coulent de nombreuses rivières dont la Trambouze, le Rhins (dans, la Loire) ou encore le Reins (dans le Rhône) et des routes se faufilent au milieu des prairies pâturées. Les monts très boisés sont peuplés de pins et de variétés caduques. A partir de 600 mètres d’altitude, les pins dominent : le Douglas, à fût très droit et érigé– jusqu’à 55 mètres, apprécie des sols frais légèrement acides. Résistant au froid, supportant l’émondage, il est très utilisé à des fins productives vue la rapidité de sa croissance. Les parcelles forestières, de tailles réduites, n’engendrent pas de grandes zones de coupes à blanc et ne décharnent pas les monts. L’habitat est concentré autour des bourgs, avec une présence de petits collectifs hérités du passé industriel. Ici comme ailleurs, le développement pavillonnaire gagne du terrain mais la vitalité des bourgs est plutôt un constat positif : équipements publics, sportifs et éducatifs, témoignent du dynamisme des communes. Dans les campagnes, de gros corps de fermes constituent un habitat isolé, mais bien vivant.

Qualification

Espace façonné et géré par l’activité agricole, le bassin du Reins et de la Trambouze en amont de Régny, se montre encore largement organisé et valorisé par l’élevage et la sylviculture. L’élevage bovin - viande et lait - paraît dynamique et est gage du maintien d’espaces ouverts. L’exploitation de pins Douglas offre de nombreux débouchés : fabrication de panneaux contreplaqués, décoration, menuiserie… Les tensions entre agriculture et sylviculture ne sont pas palpables, chaque activité semblant avoir trouvé sa place et son équilibre.L’industrie est le second pilier de ce territoire, avec une activité hier dominée par le textile, aujourd’hui plus diversifiée : tissage, teinturerie, métallurgie, bois, transport, cartonnerie, métallerie, menuiserie, filature,… A chaque bourg son, ou ses usines. Parce qu’on ne voit pas toujours ce qui se passe au cœur des usines, les images dominantes évoquent l’image de l’industrie à la campagne, avec un patrimoine architectural intéressant encore préservé.Même si le Lac des Sapins offre une structure touristique très localisée à proximité de Cublize, il propose de nombreuses distractions attirant les riverains et les citadins lyonnais venus le temps d’une parenthèse oxygénée.Les paysages exceptionnels et remarquables présents et identifiés en 1996 par les services de la DIREN Rhône-Alpes sont : PAYSAGE RURAL A L’EST D’AMPLEPUIS (remarquable).

Transformation

Jusqu’au milieu des années 1970, le bassin du Reins et de la Trambouze en amont de Régny était marqué par l’activité industrielle textile. En raison de la crise de ce secteur et de l’exode rural, les communes ont du travailler sur la revitalisation économique. La mutation des activités industrielles s’est alors opérée parallèlement au travail de désenclavement routier, qui a diminué les temps de trajet vers les agglomérations. Aujourd’hui, les communautés de communes valorisent le tissu économique, emblème de la vitalité de leurs territoires. L’évolution liée à la déprise agricole se manifeste aussi, de manière plus lente, tandis que la pression foncière et le développement résidentiel se font sentir. Cependant, aucune menace forte ne pèse ici. Conscient de ses singularités, le bassin du Reins et de la Trambouze ne semble pas craindre une perte d’identité même s’il doit rester vigilent notamment au sud où l’axe Roanne-Lyon draine d’importants flux qui risquent de s’intensifier et d’amener une demande d’urbanisation. Le développement touristique et la valorisation des sites industriels par l’écomusée du Haut-Beaujolais notamment témoignent aussi de cette vitalité.

Objectifs de qualité paysagère

Le bassin du Reins et de la Trambouze cultivera ses différences tout en veillant à contenir les phénomènes qui affectent tous les paysages agraires. La déprise agricole engendrerait un déséquilibre avec la surface forestière qui le rendrait peu hospitalier. Une urbanisation non maîtrisée et gravissant les pentes à défaut d’être concentrée autour des bourgs-centres aurait des conséquences néfastes sur la gestion communale (assainissement, réseau viaire …) comme sur les vues. Elle prendrait aussi le pas sur l’activité d’élevage or celle-ci est garante de l’ouverture des paysages. Une partie du patrimoine industriel au sein des bourgs est valorisé par la transformation en habitat, il serait possible de faire de même avec les importants corps de ferme. Cette forme caractéristique en U pourrait même inspirer de nouvelles typologies d’habitats collectifs ou intermédiaires. L’écomusée du Haut Beaujolais situé à Bourg sur Thizy ne peut suffire à valoriser l’identité de campagne industrielle ; il parait alors essentiel de capitaliser sur le patrimoine culturel, industriel et architectural. Ainsi, l’ancienne ligne ferroviaire Paris Lyon Marseille et les anciens « hôtels des voyageurs » pourraient initier des pistes projets. La valorisation des essences locales et des matériaux propres offre également un potentiel intéressant, notamment pour apporter des réponses alternatives aux bardages métalliques participant à la banalisation des surfaces industrielles en fonds de vallon. Un patrimoine industriel qui pourrait également trouver de nouvelles utilisations, par exemple pour l’accueil de sociétés de services, dans un cadre unique.

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