Bassin de Vif

02 Bassin de Vif
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-PAUL-DE-VARCES, VARCES-ALLIERES-ET-RISSET, VIF, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, CLAIX, LANS-EN-VERCORS, SAINT-GEORGES-DE-COMMIERS, CHAMP-SUR-DRAC, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, SAINT-JEAN-DE-VAULX, SAINT-NIZIER-DU-MOUCHEROTTE, VILLARD-DE-LANS, LE GUA
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 6915
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Le bassin de Vif présente toutes les caractéristiques de péri-urbanisation, qui s’explique tout naturellement par la proximité géographique de l’agglomération grenobloise. Une proximité qui s’est même trouvée accélérée avec la mise en œuvre en 1999 de l’autoroute A51. L’influence urbaine est donc très nette ; une commune comme Vif a vu sa population doubler en l’espace de 25 ans ! En outre, l’autoroute a également un impact visuel, barrant les vues lointaines sur les massifs montagneux par d’imposants ouvrages d’art. Sur la plaine, l’habitat résidentiel cohabite avec les activités agricoles, voire les colonise. Une échappée par la route départementale 107 permet de gagner le village de Saint-Paul-les-Varces, qui a su garder du charme grâce à sa situation privilégiée au milieu d’un écrin de verdure. Ici, la vision urbaine se fait soudainement oublier.Finalement, l’élément naturel majeur de ce territoire est le plus invisible ; le Drac, qui occupe un lit assez vaste, se devine à peine et ses berges s’avèrent peu accessibles. Il coule donc à l’abri des regards, pour l’usage unique des deux centrales électriques qui l’exploitent.

Identification

Composé de sous-unités, ce territoire offre une image composite pour ne pas dire brouillée. Sa lisibilité topographique n’apparaît plus car les usages s’entremêlent et le territoire se « remplit » sans cesse. La plaine est à peine perceptible, toute envahie par l’habitat résidentiel qui trouve sur le plat des facilités de constructions que n’offrent pas les hauteurs. Justement, sur les pentes, se sont réfugiées les habitations plus cossues. Les activités agricoles se placent un peu partout, sur les endroits « possibles ». La route nationale 75, historique route de traversée des Alpes, se trouve doublée par le chemin de fer et surtout par la mise en oeuvre récente de l’autoroute A51, aux ouvrages imposants : tunnels et viaducs. Les activités économiques s’incarnent à travers l’usine de Basse-Jarrie, à l’esthétique industrielle marquante, et les 2 centrales électriques situées sur le Drac. Justement, la rivière qui devrait être un motif important du paysage, n’a plus de rapport avec les autres éléments. Caché des regards, un peu diabolisé par des catastrophes qui ont frappé les esprits, le Drac se fait oublier.

Qualification

émergent, avec une organisation fonctionnelle de l’espace. Les usages routiers et péri-urbains envahissent la plaine historiquement dédiée aux activités agricoles, avec un habitat résidentiel souvent concentré dans des lotissements. Les espaces ouverts se ferment, les limites provenant en fait des restrictions d’urbanisme liées aux risques d’inondations. La proximité de l’agglomération grenobloise, dont l’accès est rendu encore plus rapide par la présence de l’A51, gratuite dans cette portion, est source d’une pression foncière qui ne saurait se réduire. La valeur résidentielle est d’ailleurs renforcée par ce qui fait justement l’attrait de ce paysage, à savoir un cadre naturel exceptionnel. Celui-ci est encore plus valorisé du côté de Saint-Paul-les Varces, où quelques privilégiés peuvent s’installer.Les usages liés à la présence de la rivière du Drac sont limités, et, d’évidence, elle n’est pas l’objet de considérations paysagères ni d’une valorisation pour l’ouvrir à d’autres développements.

Transformation

La transformation des lieux est presque une caractéristique de ce paysage. Les transformations de ce territoire ont été assez rapides et fortes, soit par une évolution progressive et continue – la péri-urbanisation – soit par le fait d’un grand aménagement – en l’occurrence l‘autoroute A51. Ce territoire est donc très exploité, marqué par des constructions, des infrastructures, des codes d’un langage péri-urbain qui non seulement grignotent les espaces, mais les banalisent.

Objectifs de qualité paysagère

Une vision globale et l’intégration de considérations paysagères dans les projets d’aménagement de ce territoire seraient nécessaires pour donner une cohésion et une qualité à l’ensemble. Il s’agit d’évaluer les limites de l’acceptabilité de l’étalement urbain, en prenant en compte, si possible, des questions liées au développement durable. Un travail sur les parcelles et sur les clôtures permettrait de recréer des liens physiques et paysagers entre la plaine et ses composants. Tout doit concourir à conserver et mettre en valeur les éléments forts des anciennes structures paysagères, pour que le porte sud d’entrée vers Grenoble soit singularisée plutôt que banalisée.Le recours à des outils de protection de l’espace agricole semble ici urgent. La valorisation d’une agriculture péri-urbaine, maraîchère par exemple, et de circuits de distribution courts des produits agricoles pourrait constituer un objectif de qualité paysagère.Il serait également intéressant de créer des liens entre les espaces et les usages présents sur ce territoire, avec, d’évidence, un travail à mener sur la valorisation du Drac. Des passerelles, au sens propre comme au sens figuré, sont à trouver pour remettre la rivière en rapport avec les autres motifs paysagers.

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