Bassin de l’Arbresle

005 Bassin de l Arbresle
Département  : Rhône
 
Communes  : NUELLES, EVEUX, FLEURIEUX-SUR-L’ARBRESLE, LOZANNE, SOURCIEUX-LES-MINES, BULLY, SAIN-BEL, SAVIGNY, SAINT-GERMAIN-SUR-L’ARBRESLE, L’ARBRESLE, CHARNAY, CHATILLON, CHESSY, SAINT-JEAN-DES-VIGNES, BELMONT
 
Famille de paysages : Paysages émergents
 
Surface (Ha) : 3677
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

Ni tout à fait Beaujolais, ni tout à fait Lyonnais, entre agriculture et viticulture, entre tradition et modernité, le bassin de l’Arbresle tire sa particularité de cette confluence d’influences. Soumis à une puissante pression foncière et aux préoccupations liées à la mise en œuvre de la future autoroute Lyon-Bordeaux, il se voit peut-être refuser la tranquillité à laquelle il aspire.L’Arbresle, commune de 6000 habitants est le cœur de ce bassin, le lieu où tout converge. Son attractivité s’explique par une position géographique privilégiée, un centre-bourg doté de riches constructions de pierres dorées, une offre de services et une vitalité économique. Conséquences de cette attractivité, une résidentialisation croissante, se diffuse, en tâche d’huile.Les communes alentours comptent également de belles demeures, et leur clocher en point repère. Sont juchés sur les hauteurs, de nobles châteaux, des églises (Saint Germain de l’Arbresle), des chapelles (Soucieux-les-Mines), des abbayes (Savigny et le couvent de la Tourette, œuvre de Le Corbusier, à Eveux). Autour, s’égrènent des champs, des vignes et des vergers de cerisiers, avec à l’arrière plan les Monts du Lyonnais et parfois, l’agglomération lyonnaise. Les chemins de randonnée abondent, dont le GR76.

Identification

L’Arbresle se trouve à quelques 25 kilomètres au nord-ouest de Lyon, au confluent de la Brévenne et de la Turdine, à la jonction des Monts du Lyonnais et du Beaujolais. Cité de confluence, elle se gagne facilement depuis Lyon par le rail comme par la route. Cette proximité géographique se conjugue avec une relation visuelle entre campagne et agglomération.Le bassin de l’Arbresle emprunte de nombreux motifs paysagers à ses paysages voisins : vallonnements des Monts du Lyonnais, coteaux de vignes du Beaujolais, vergers et prairies du Tararais, péri-urbanisation de la Communauté d’agglomérations du Grand Lyon.Dans une topographie générale de « cuvette bosselée », l’Arbresle est à la fois le centre d’attraction et un joyau patrimonial. Cette richesse architecturale se retrouve peu ou prou dans tous les bourgs, avec des cœurs soignés et un pavillonnaire cossu en périphérie, voire nettement séparé du village historique. L’habitat est tour à tour dense, ou dispersé en fermes isolées. Des éléments particuliers sont signes d’activité économique : une grosse cimenterie sur l’Azergues, plusieurs zones industrielles, un passé minier vers Saint-Bel, des laboratoires pharmaceutiques, … L’offre de commodités et de services semble suffisante dans les communes où règne une vitalité certaine (lycée neuf, petit collectif, équipements sportifs….).

Qualification

Le bassin de l’Arbresle présente deux caractéristiques essentielles : il est un territoire de confluence et un paysage émergent.Jouant de sa proximité avec l’agglomération lyonnaise, il attire les citadins en désir de campagne. Se définissant comme porte d’entrée du Beaujolais, il ne bénéficie cependant pas du rôle stabilisant de la viticulture. Conscient de son patrimoine architectural et de la valeur des pierres dorées, il accepte néanmoins des aménagements modernes à l’impact direct sur le paysage.Le bassin de l’Arbresle semble tiraillé entre ruralité et modernité, cherchant son équilibre. La logique d’organisation, la multiplication des usages, la cohabitation entre ruraux et citadins, autant d’enjeux à affronter, autant de liens à créer et peut-être une richesse à cultiver.Faute d’assumer et de décider l’orientation de son développement, le bassin de l’Arbresle risque de perdre son identité et de constituer la seconde couronne pavillonnaire de l’ouest lyonnais après les communes de Charbonnière, Marcy-l’Etoile …

Transformation

Situé au carrefour de vallées et de routes, qui sont d’inévitables voies de pénétration vers les Monts du Lyonnais et du Beaujolais, le bassin de l’Arbresle a toujours été une voie de passage, Après les marchands, les soldats et les pèlerins qui empruntaient la route, ce pays a attiré les bourgeois et les nobles, résidant dans des bâtisses cossues dont il reste quelques exemplaires. Toujours en raison de sa proximité de Lyon, l’Arbresle a bénéficié au 19e siècle de l’expansion du tissage vers les campagnes. Ce passé industriel a trouvé de nouveaux développements dans les années 1960, après des reconversions parfois douloureuses. Son attractivité, qui ne s’est jamais démentie au cours de l’histoire, est demeurée très forte. Aujourd’hui, l’urbanisation appelle des aménagements et un réseau viaire, qui à son tour appelle de nouvelles constructions… et les villages finissent par se rejoindre comme Fleurieux et Eveux ou l’Arbresle et Saint Germain-sur-l’Arbresle. L’inexorable pression foncière engendre une confiscation de la vue et une augmentation du phénomène de mitage, au risque de dégrader la qualité paysagère. L’espace rural recule : les prairies et les vergers cèdent aujourd’hui. La vigne cèdera-t-elle demain ?Seul frein à cette course en avant de l’urbanisation, la nature inondable des vallées (de régimes torrentiels pour certaines) est une contrainte importante, mais à double tranchant en matière d’impact paysager : les risques d’inondation impliquent, dans le cadre des documents d’urbanisme, l’élaboration des PPRI (1), qui interdisent toutes constructions ou imposent des ouvrages de défenses contre les inondations, ouvrages souvent onéreux et d’aspect dommageable.La mise en oeuvre de l’autoroute A89 (les derniers tronçons prévus d’ici fin 2012 achèveront l’autoroute reliant Lyon à Bordeaux) aura un impact sur sa physionomie de la vallée. Mais c’est surtout l’embranchement vers l’Arbresle qui marquera les paysages en s’immisçant dans la vallée encaissée de la Brévenne depuis Belmont.Le bassin de l’Arbresle est actuellement affilié à la famille des « paysages émergents » de l’Observatoire Régional du Paysage. Si les dynamiques observées perdurent et continuent de s’intensifier, ses paysages risqueraient d’être qualifiés de « péri-urbains ».

Objectifs de qualité paysagère

Le développement de l’habitat, mais surtout sa localisation et son mode d’implantation doivent être au cœur des préoccupations des élus. Enrayer le développement tentaculaire de l’Arbresle, recentrer l’urbanisation dans les centres des bourgs, contenir le mitage, imaginer des zones de développement à une échelle plus globale tout en travaillant à l’invention de formes urbaines et de typologies en accord avec la spécificité des lieux… constituent véritablement des objectifs de qualité paysagère. Quelques exemples de reconversion d’imposantes bâtisses en petit collectif marquent une prise de conscience et illustrent que le patrimoine architectural peut apporter des réponses intéressantes à cette soif de ruralité.Maintenir une place suffisante et peut-être réglementée à l’activité agricole (zone de protection agricole au Plan Local d’Urbanisme), à l’élevage et surtout à la production viticole représente un deuxième axe fort, non seulement pour stabiliser le bassin de l’Arbresle mais aussi pour maintenir sa plus-value et offrir des espaces de transitions entres les bourgs. Rappelons que les terres agricoles ou forestières sont également indispensables dans la gestion des crues des rivières fréquentes dans le Bassin, en tant que champs d’expansion de crues. Ces surfaces perméables dénuées de toutes constructions, routes ou autres infrastructures, ont un rôle majeur dans la protection « des personnes et des biens », rôle précieux que l’on oublie trop souvent : au lieu d’inonder des quartiers d’habitations, la rivière qui sort de son lit s’étend loin dans les prairies, puis revient dans son lit. Trouver le trait d’union entre rural et modernité, créer du lien entre anciennes et nouvelles populations, garder ses traits patrimoniaux et son économie locale, autant de sujets passionnants à cultiver. Il conviendra enfin de porter une attention particulière à la future autoroute A89 et à l’embranchement vers l’Arbresle. Au-delà de l’ouvrage en lui-même, il sera question de tous les bouleversements qu’il engendre : augmentation significative de la pression foncière, développement pavillonnaire, implantation d’infrastructures annexes et activités, remembrement agricole, perturbation des équilibres hydrologiques….(1) PPRI : Plan de Prévention des Risques d’Inondation

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