Bassin de Bourg-Argental, plateau de Pélussin

Département  : Loire
 
Communes  : FELINES, LIMONY, LOIRE-SUR-RHONE, ECHALAS, AMPUIS, CONDRIEU, LES HAIES, LONGES, SAINT-CYR-SUR-LE-RHONE, TUPIN-ET-SEMONS, VINZIEUX, SAVAS, BOULIEU-LES-ANNONAY, BROSSAINC, SAINT-CLAIR, SAINT-JACQUES-D’ATTICIEUX, SAINT-MARCEL-LES-ANNONAY, MALLEVAL, ROISEY, SAINT-APPOLINARD, SAINT-PIERRE-DE-BOEUF, VERANNE, LA TERRASSE-SUR-DORLAY, LA CHAPELLE-VILLARS, CHAVANAY, CHUYER, PELUSSIN, SAINT-MICHEL-SUR-RHONE, SAINT-PAUL-EN-JAREZ, LA VALLA-EN-GIER, VERIN, SAINT-SAUVEUR-EN-RUE, BURDIGNES, BOURG-ARGENTAL, MARLHES, SAINT-GENEST-MALIFAUX, SAINT-JULIEN-MOLIN-MOLETTE, SAINT-REGIS-DU-COIN, TARENTAISE, THELIS-LA-COMBE, LA VERSANNE, PAVEZIN, BESSAT (LE), COLOMBIER, DOIZIEUX, GRAIX, PLANFOY, ANNONAY, BESSEY, LUPE, MACLAS, JONZIEUX, SAINT-ROMAIN-LES-ATHEUX, CHARNAS
 
Famille de paysages : Paysages ruraux-patrimoniaux
 
Surface (Ha) : 45852
 
Carte(s) IGN : Série Bleue:2934 O, 2934 E

Impression générale

Le cœur du Parc Naturel Régional du Pilat bat ici. Terre de contraste, ce massif de moyenne montagne, étagé jusqu’à 1400 mètres d’altitude, subit différentes influences culturelles et climatiques, ce qui offre des paysages bien tranchés et diversifiés.Sur les hauteurs et vers les cols, de vastes landes ventées, les ambiances sombres et profondes dans les forêts touffues, ponctuellement habitées de puissantes fermes de granit gris , ailleurs les aplats des terres travaillées. Dans cette succession d’images se distinguent quelques panoramas exceptionnels vers les Alpes. Le massif du Mont Blanc fait face au Crêt de l’Oeillon, qui fait 3500 mètres de moins !Proche des agglomérations stéphanoises et lyonnaises, le plateau de Pélussin attire les citadins en quête de moyenne montagne de proximité. Mais à l’exception de randonneurs venus fouler les traces des GR 7 et 42, il accueille essentiellement des visiteurs à la journée. Sur son flanc Est, vers Pélussin, la pression foncière se fait grandissante et transforme les lieux.

Identification

L’unité paysagère « Bassin de Bourg-Argental, plateau de Pélussin » est composé :-du Piémont rhodanien, pays des pommiers et des vignobles escarpés sur les coteaux le long du Rhône ;- de la vallée de la Déôme, versant méridional du Pilat à la frontière de l’Ardèche dévoile un riche passé industriel ; -des Crêts, où se côtoient hêtraies et landes sommitales, notamment le plateau de St Genest-Malifaux (900 à 1000 mètres d’altitude) et le plateau de Pélussin au nord (incliné d’ouest en est, entre 300 et 500 m, et parsemé de buttes).Le massif du Pilat culmine aux crêts de la Perdrix (1432 mètres) et de l’Oeillon (1370 m), repérable depuis l’autoroute par la présence d’un imposant émetteur de télévision. Malgré sa topographie accidentée de monts couverts de boisements, le massif est clairement délimitée par la plaine de Saint-Etienne et la vallée du Rhône. Plus en détails, divers motifs paysagers se succèdent, forêts de résineux, prairies, champs cultivés, haies, landes à genêts, vignes vers Ampuis, vergers vers Pelussin. Le passage entre bois sombres et prairies ouvertes sont marquées par de nettes ruptures.Des tonalités de verts se déclinent associées à la pierre grise de granit, largement utilisée pour les maisons et les murets de séparation. Le bâti patrimonial se présente sous la forme de fermes ou maison-bloc en pierre, avec la grange au-dessus de l’étable.Un maillage dense de routes sinueuses relie de multiples hameaux.

Qualification

La tonalité rurale du Bassin de Bourg-Argental, et du plateau de Pélussin s’avère dominante, avec un socle marqué par une vie pastorale et les monts par une vie forestière, avec une industrie du bois de première transformation. La vie agricole associe cultures, pâtures et maraîchage.La vie rurale se double également d’un tissu de petites entreprises industrielles, aux secteurs diversifiés (textile, agroalimentaire, mécanique, métallurgie…) : l’héritage d’une histoire qui a vu une pratique d’activités à domicile, en plus de l’agriculture ou dans de petits ateliers familiaux. La tradition est plus marquée que la modernité, qui semble chercher des voies de valorisation de son patrimoine (outre la Maison du Parc, on trouve vers St-Genest-Malifaux la Maison des techniques manuelles, la maison de la passementerie, la Maison des arts et traditions populaires, …). Même s’il bénéficie d’une notoriété grâce au Parc Naturel, le Pilat semble bénéficier d’un attrait touristique plutôt cantonné au niveau local.Le flanc est du plateau est devenu un cadre de vie recherché de la vallée du Rhône, jusqu’à Pélussin. La pression foncière et la proximité des grandes agglomérations (Lyon et Saint-Etienne) fournissent des raisons évidentes de résidentialisation.

Transformation

Après avoir été longtemps enclavé, le Bassin de Bourg-Argental et le plateau de Pélussin ont connu une époque florissante lors de la révolution industrielle, dominée par le textile (moulinage et tissage) et la métallurgie. Le nom de la ville de Saint-Julien-Molin-Molette en garde la trace (il fait référence aux moulins et aux petites meules). Tandis que la forte demande en bois pour les mines de charbon voisines stimulait l’exploitation forestière, vivait une tradition industrielle qui n’a pas complètement disparu malgré les mutations qu’elle a connu, tout comme l’activité de production agricole et laitière.Les paysages évoluent : signes de déprise agricole, les vues se bouchent et laissent place aux forêts de pins Douglas.D’importantes carrières rongent les flancs granitiques des coteaux, concentrées sur la production, elles semblent ne pas voir le fort impact paysager qu’elle génère.Enfin, des mutations sensibles se font jour aux abords de la vallée du Rhône, jusqu’à Pélussin. Même si le mitage reste contenu, des signes de transformation font pressentir une évolution de ces coteaux vers un paysage de type émergent.

Objectifs de qualité paysagère

Les valeurs accordées à ce paysage s’expriment par ses ambiances naturelles (diversité de la faune et de la flore) et patrimoniales ( présence de bâti et d’activités traditionnelles). Cadre naturel apprécié par les randonneurs et cadre de vie prisé par les citadins, le Bassin de Bourg-Argental, et le plateau de Pélussin sont en proie à des évolutions qui menacent son intégrité (déprise agricole, enforestement, pression foncière, tourisme à la journée sans gros impact économique).Outre les voies de valorisation des paysages et la sauvegarde du patrimoine auquel s’emploie notamment le Parc naturel régional du Pilat, ce territoire doit travailler sur des voies de développement, basées notamment sur l’agriculture et pourquoi pas la forêt, ou encore retrouver une clé de reconversion pour ces industries de campagne. Jouant sur la diversité de ses sols et de ses climats, il peut se tourner vers des productions de qualité et labellisées, et travailler également pour approvisionner les agglomérations.

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