Basse-terres Rhodaniennes

01 Basse terres Rhodaniennes
Département  : Isère
 
Communes  : PORCIEU-AMBLAGNIEU, VERTRIEU, SAINT-SORLIN-EN-BUGEY, SAULT-BRENAZ, VILLEBOIS, PARMILIEU, MONTALIEU-VERCIEU, MONTAGNIEU, SERRIERES-DE-BRIORD, BOUVESSE-QUIRIEU, BRIORD, LHUIS, CREYS-MEPIEU
 
Famille de paysages : Paysages agraires
 
Surface (Ha) : 3865
 
Carte(s) IGN : 3231 OT

Impression générale

Les basses terres rhodaniennes, vallée de largeur réduite, sont enserrées par les parois rocheuses de l’Isle Crémieu et les montagnes du Bugey. Ce fond de vallée suit le cours majeur du Rhône, au lit large et indolent. Traversé en peu d’endroits (Sault-Brenaz, Briord, Groslée), il compte aussi quelques îlots sablonneux. Les abords immédiats du fleuve, terres inondables, sont propices à l’agriculture tandis que les communes s’en écartent, préférant les buttes et les bas de versants, moins exposés au risque. Briord, avec son pont de fer, fait exception et s’allonge le long des rives, avec son port.De grands aménagements viennent transformer l’image de naturalité qui émane de ces terres pour lui conférer un caractère industriel marqué. Les hautes tours de la cimenterie de Montalieu et l’imposante centrale nucléaire de Creys Malville se signalent de loin et marquent les esprits. Les lignes à Très Haute Tension qui s’en échappent ne peuvent se dissimuler au regard. Ces grands équipements sont directement liés au fleuve, eau pour la cimenterie et eau de refroidissement, ou encore à la roche : ceci renforce l’impression de nature industrialisée. Il s’en dégage une certaine esthétique, sans compter la valeur travail qu’elle procure aux résidents. Avec le démantèlement de la centrale, qui s’achèvera en 2026, la question de la reconversion industrielle se pose avec force.

Identification

L’axe est le trait paysager majeur, avec des bords marqués, qui forment aussi des limites claires ; plateau de l’Isle Crémieu et falaises du Bugey. Le socle du paysage est très lisible, avec une structure linéaire ponctuée par des îlots industriels. A proximité du fleuve se trouvent les usines et les surfaces cultivées tandis que les villages se nichent en rupture de pente, pour éviter les risques d’inondations. L’habitat même prend en compte ces considérations, avec des maisons surélevées et peu de rez-de-chaussée. La pierre est largement utilisée, que ce soit dans les constructions ou les aménagements de bord de route. Une richesse patrimoniale qui se retrouve aussi dans quelques réhabilitations, notamment le château médiéval de Vertrieu, site inscrit du Dauphiné, à la réfection réussie.Les grandes structures industrielles recomposent le paysage et forment des points de repères très forts. Leur implantation contiguë au fleuve répond à leurs besoins : force hydraulique et ressource en eau. Le paysage s’est également organisé à partir de la roche (pierre à bâtir, ciment) et des terres limoneuses fertiles (maïs). Ainsi, malgré la duplicité du paysage à la fois agricole et industriel, il ressort une impression de cohérence du fait que la localisation des industries est directement liée aux éléments du paysage. Une richesse touristique que les collectivités entendent valoriser, tout comme la base de loisirs de Porcieu, au cœur de ce qui s’appelle maintenant « la vallée bleue ».

Qualification

Si l’image des basses terres rhodaniennes est industrielle, les efforts portent sur la valorisation des ressources naturelles : le Rhône comme lieu de loisirs et attrait touristique, la pierre comme patrimoine historique et marque de fabrique - L’Empire State Building, le Palais Impérial de Tokyo, le Panthéon, ont été construits avec le calcaire clair issu de ce bassin carrier !La base de loisirs nautiques et les communes sont à la recherche d’une image complémentaire à la seule valeur industrielle. D’où la création du nom « la vallée bleue », vantée dans les guides touristiques avec l’argument de la proximité des grandes agglomérations – 45 minutes de Lyon, 1 heure de Grenoble. Une palette d’activités est proposée. Difficile de dire dans quelle mesure la présence des sites industriels hypothèque la valeur du fleuve comme lieu de loisir ou de baignade. A Montalieu-Vercieu a été créée la Maison de la Pierre et du Ciment, lieu de mémoire et d’hommage au bassin carrier.

Transformation

Les basses terres rhodaniennes offrent l’image d’une certaine désuétude, comme si le passé avait été plus florissant et que la navigabilité du fleuve pose aujourd’hui plus de difficultés qu’avant. La centrale nucléaire de Creys Malville a été mise en service en 1985. Décidée par un arrêté ministériel en date du 30 décembre 1998, sa déconstruction, prévue pour 2026, fait figure de chantier pilote. Dans son état final, en 2026, seuls les bâtiments de l’APEC (Atelier Pour l’Entreposage des Combustibles) et les installations nécessaires à son fonctionnement demeureront sur le site de 173 hectares. Qu’adviendra t-il du reste ?En revanche, la filière économique du bassin carrier est encore en activité grâce notamment aux ciments Vicat et à la douzaine d’entreprises d’extraction et de taille de pierre toujours présentes.

Objectifs de qualité paysagère

Le premier objectif pourrait concerner le respect du fond de vallée non bâti, pour éviter le mitage en bordure de fleuve et ainsi conserver la lisibilité paysagère du Rhône et de ses abords.Le second objectif pourrait consister précisément à valoriser ces berges naturelles, en créant d’autres usages qui portent sur le mariage de l’eau et de ses rivages. Voies vertes, circuits écologiques, valorisation des voies humides, parcs et jardins… les sources de protection et de valorisation des sites ne manquent pas et constitueraient un passionnant projet !Un projet qui peut porter la forte identité des Basses Terres rhodaniennes et le potentiel de développement lié au tourisme vert et industriel. Le projet pourrait travailler sur la création d’une esthétique propre due à la juxtaposition inhabituelle d’imposants centres de production industrielle dans un paysage rural. Le troisième objectif de qualité tient dans le traitement des fronts de taille en falaise pour les carrières, et des extractions dans le lit du Rhône. Les projets de réhabilitation ou d’extension devraient requérir les plus grands soins.

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