Agglomération de Voiron

46 Agglomeration de Voiron
Département  : Isère
 
Communes  : SAINT-JEAN-DE-MOIRANS, LA BUISSE, COUBLEVIE, VOIRON
 
Famille de paysages : Paysages urbains et périurbains
 
Surface (Ha) : 800
 
Carte(s) IGN :

Impression générale

L’entité urbaine de Voiron, capitale de la Chartreuse, s’étend au pied de la colline du Replat. L’arrivée dans la ville s’effectue depuis le faubourg de Sermorens, où l’on traverse de grands ensembles de logements collectifs, avant d’apercevoir la cathédrale néo-gothique qui surplombe l’horizon.Au-delà du centre ville se dressent quelques bâtiments emblématiques, telles que les usines de la Chartreuse, qui par la suite cèdent la place à un étalement pavillonnaire diffus. L’entité de Voiron est divisée en 2 parties nord/sud, délimitées par la voie ferrée qui dessine une boucle dans le centre ville. Au sud de la voie ferrée à proximité du centre-ville, de nouveaux quartiers mêlant logements et équipements culturels sont en cours de construction.La rivière de la Morge, busée dans le centre-ville, a été la raison de l’implantation en amont dans les contreforts du replat de papeteries aujourd’hui abandonnées. En aval, des zones industrielles encore en activité se dressent le long de la rivière.A un emplacement stratégique entre Lyon, Valence, et Grenoble, l’entité est victime d’un développement pavillonnaire extrêmement important.

Identification

Voiron se situe dans la vallée de l’Isère, à proximité des massifs du Vercors et de la Chartreuse. Située en terrain relativement plat, l’entité s’appuie sur la colline du Replat qui marque sa limite au nord. La principale voie d’accès à l’entité et au centre-ville de Voiron est la D520, bordée d’une double rangée de platanes. Un échangeur donne un accès direct de l’entité à l’autoroute A 48, qui relie Grenoble à Voiron, toutes deux distantes de 27 km, qui se parcourent en à peine 15 minutes.Une voie ferrée passe par le centre de Voiron, en formant une boucle qui crée une enclave dans la partie sud de l’entité.La rivière de la Morge traverse l’entité du nord au sud, pour se jeter finalement dans l’Isère. Busé dans le centre-ville, le cours d’eau a été le lieu d’implantation d’industries dont certaines sont encore en activité.Voiron est encerclée par un paysage émergent (Voironnais et seuil de Rives), et à proximité de 2 autres entités urbaines (Moirans et Rives).Le bâti dense du centre-ville s’appuie sur les contreforts du Replat. Ce centre dense est coupé net par la voie ferrée, qui délimite très franchement le centre ville au nord de deux zones industrielles importantes au sud.Le village de Saint-Jean-de-Moirans conserve un centre de village bien distinct, tandis que celui de l’agglomération de Coublevoie n’est pas lisible.Les zones industrielles s’égrènent du nord au sud le long de la Morge. Une nouvelle zone industrielle et d’activité au nord de l’entité abrite un centre commercial et un supermarché très fréquenté.L’urbanisation diffuse et peu dense agglomère et rejoint ces différents types de tissus urbains, qui s’étendent bien au-delà des limites de l’entité.Il reste très peu d’espaces non construits au sein de l’entité. Les limites de l’agriculture sont repoussées au sud, à l’est, et à l’ouest. Les espaces naturels présents sont ceux que l’on aperçoit au loin de la Chartreuse et du Vercors, ainsi que celui plus proche de la colline toute ronde du Replat.

Qualification

Le centre-ville de Voiron possède une identité forte et est un lieu agréable et vivant. Certaines routes plantées de platanes prennent des allures d’avenues. La cathédrale structure l’ensemble et donne un point de repère etde ralliement ; elle se distingue clairement depuis la D 520, une des portes d’accès principales à la ville. La voie ferrée crée actuellement une véritable coupure nord/sud et marque l’arrêt net du centre ville. A l’écart au nord-ouest du centre-ville se trouve le faubourg de Sermorens, dont la cathédrale romane et les maisons alignées rappellent le passé romain de la ville, qui était alors nommée Salmorungum. Dorénavant, le faubourg est surplombé par de grandes barres d’habitations, construites un peu plus au nord sur les contreforts du Replat. La présence des logements collectifs est en effet forte au sein de l’entité, témoignant du passé industriel de la ville. Il s’agit de barres de logement de grandes proportions et hauteurs aux abords du centre-ville de Voiron. Les faubourgs de Voiron sont constitués de maisons de ville qui vont peu à peu s’espacer pour former deszones uniquement pavillonnaires et peu denses. On est frappé au sein de l’entité par un développement pavillonnaire constant, et des opérations de lotissement que l’on devine s’être succédées au cours des décennies. On semble se trouver en face de la cité dortoir de Grenoble : terrains peu coûteux et proximité immédiate de la grande agglomération attirent les nouveaux habitants. Cette urbanisation diffuse, vectrice de peu de qualité urbaine, enserre des parcelles agricoles qui se font finalement absorbées et reculent bien au delà des limites de l’entité.Longtemps uniquement associée à un usage industriel, le seul cours d’eau de l’entité, la Morge, est boudé. La nature, ou tout au moins ses représentants, sont délaissés, ce qui peut s’expliquer par la proximité immédiate du PNR de la Chartreuse et son potentiel de récréation bien plus attractif.

Transformation

Les transformations récentes confirment cette grande pression urbaine et l’accroissement rapide de la population. Entre les années 70 et 85, l’entité alors déjà grandement urbanisée se développe encore, jusqu’à seslimites actuelles. ce développement est facilité par la création de l’autoroute qui relie directement l’entité à Grenoble. Les villes de Voiron et Saint-jean-de-Moirans sont rattrapées par un cordon d’urbanisation. Le Replat limite l’urbanisation au nord, tandis que au sud c’est l’autoroute toute nouvellement créée qui devient une nouvelle limite. Entre les années 80 et 2000, on observe encore le développement de l’urbanisation, notamment à l’est de l’entité et sur le village de Coublevoie. La nouvelle urbanisation dépasse alors largement les limites fixes de l’entité. La distinction de l’entité urbaine avec le paysage environnant est difficilement lisible : en effet, un paysage émergeant encercle complètement l’entité. On peut présager que dans un futur proche la paysage émergeant deviendra également un paysage péri-urbain. L’entité urbaine ainsi nouvellement formée n’étant que le conglomérat de divers développements diffus. D’autres modes de transformations sont pourtant à l’oeuvre sur le territoire. Ainsi, au sud du centre ville, dans la boucle de la voie ferrée, la ville de Voiron développe sur d’anciens terrains industriels de nouveaux quartiers mêlant logements collectifs et programmes culturels. On espère voir ce type de projet servir d’exemple pour les développement futurs, jusqu’à présent bien trop consommateurs d’espaces.

Objectifs de qualité paysagère

- Pression urbaine et accroissement de la population :L’entité urbaine de Voiron bénéficie de la proximité immédiate de l’agglomération de Grenoble, à laquelle elle est reliée directement par l’A49.De nombreux Voironnais effectuent un trajet quotidien jusque Grenoble, fort pôle d’emploi. Cette relation est ambivalente. En effet Voiron a depuis son fondement bénéficié de la proximité des grandes agglomérations environnantes (Lyon 87km, Valence 80km) et cette position stratégique a favorisé le développement de ce bourg commerçant. Cependant, il faudrait éviter aujourd’hui que l’agglomération ne se réduise à devenir une cité dortoir de Grenoble. L’étalement urbain et le développement pavillonnaire se produisant doit veiller à ne pas porter préjudice à l’identité de l’agglomération.- Étalement urbain : l’évolution d’un paysage émergeantL’entité urbaine de Voiron se situe dans un paysage émergeant du Voironnais et seuil de Rives, cerné par les entités urbaines de Moirans et Rives. L’étalement urbain actuel de manière diffuse risque d’aboutir à l’apparition d’une « méga » entité urbaine. Il faudrait veiller à une condensation de l’habitat pour limiter le grignotage inexorable des parcelles agricoles.- Étalement urbain : développement pavillonnaire et parcelles agricolesLe développement pavillonnaire a laissé place à de nombreuses parcelles agricoles et vergers, notamment au sud de l’entité. Cette disposition spatiale offre des possibilités intéressantes d’intrication entre habitat et agriculture.- Le projet Divercité vise à requalifier les terrains industriels derrière la voie ferrée. Cette opération de grande ampleur vise à palier à la coupure de la voie ferrée, qui a isolé le centre ville du reste de l’agglomération. Ceprojet, situé notamment sur les anciens sites Rossignol veille à développer un quartier proche du centre ville, avec une part belle à l’habitat collectif. La gare va ainsi pouvoir devenir le centre d’un pôle d’intermodalité important, entre cœur historique et nouveau quartier dynamique.- Le traitement de l’espace public face à la voitureL’espace public du centre ville de Voiron possède de belles qualités : mails, avenues encadrées d’alignement de platanes… Il paraît cependant aujourd’hui débordé par la voiture, et les aménagements que l’automobile requiert : potelets, panneaux d’indication, etc… La mise en place de parkings supplémentaires, notamment prévus par le PDU pourrait permettre de remédier à l’engorgement du centre-ville et redonner des qualités d’espace piton et d’urbanité aux espaces du centre ville.- Une ville porte du PNR de la ChartreuseL’entité de Voiron est une des 3 villes portes de la Chartreuse, pose la question du rôle que peuvent jouer ces villes portes. Décrite sur le site du PNR comme une « cité dynamique pleine de richesse », on peut penser auxdébouchés que peut représenter l’agglomération de Voiron comme ville étape vers le PNR. A l’heure actuelle, aucun élément n’indique sa présence toute proche.

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