Bassin de Vizille et cluse du Livet

10 Vallee de Livet et Gavet
Département  : Isère
 
Communes  : LAVALDENS, LE BOURG-D’OISANS, SAINT-BARTHELEMY-DE-SECHILIENN, LIVET-ET-GAVET, ORNON, OULLES, SECHILIENNE, VAULNAVEYS-LE-BAS, VIZILLE, CHAMROUSSE, LA COMBE-DE-LANCEY, REVEL, SAINTE-AGNES, BRIE-ET-ANGONNES, MONTCHABOUD, CHOLONGE, LAFFREY, LA MORTE, SAINT-PIERRE-DE-MESAGE, JARRIE, CHAMP-SUR-DRAC, NOTRE-DAME-DE-MESAGE, SAINT-JEAN-DE-VAULX, ALLEMOND
 
Famille de paysages : Paysages marqués par de grands équipements
 
Surface (Ha) : 11562
 
Carte(s) IGN : TOP 25 : 3335 OT

Impression générale

La cluse de Livet se traverse, elle ne favorise ni l’arrêt ni la pause. Les villages noircis n’invitent guère à la flânerie et la route étroite est très. Venant de l’agitation de l’agglomération grenobloise, le contraste est d’autant plus saisissant. Domine une impression curieuse, entretenue par une ambiance sombre et un sentiment d’abandon. Les usines que l’on devine en bordure de la rivière Romanche sont-elles actives ? les montagnes boisées sont-elles propices à la promenade ? L’austérité domine dans ce long corridor à l’ombre. Il est pourtant entouré de massifs magnifiques et de sommets prestigieux dont le Taillefer, mais dont le regard est privé tant est profonde la vallée. L’activité des communes semble se confiner aux usines, à la circulation routière et à la publicité colorée et presque agressive pour les stations de ski alpines des alentours. Les cônes d’éboulis et les masses rocheuses « Tête de Louis XVI » nous laissent présager des risques de glissement de terrain sur ces pentes vertigineuses.

Identification

cartes routières parlent des Gorges de la Romanche. Eléments corollaires de ce fond de vallée très encaissé, l’ombre et des vues très fermées. Les bois y sont omniprésents masquant à la fois les hauteurs et les activités de la vallée. Après Vizille, où se ressent encore fortement l’effet « banlieue » sud de Grenoble et la bifurcation vers la N85, la célèbre Route Napoléon, la Nationale 91 traverse la cluse de Livet et Gavet sur près de 30 kilomètres. Son tracé se taille un espace maigre aux côtés des eaux de la Romanche. Les communes (Séchilienne, Gavet, Livet) sont des villages-rues. Quelques routes transversales s’échappent vers les hauteurs, la plus sinueuse monte vers la commune de La Morte, avec enfin une vue plus dégagée. De centrales hydroélectriques et usines de métallurgie ponctuent le cours de la Romanche.

Qualification

L’entrée de la cluse de Livet et Gavet offre une ligne de fuite dégagée, avec les montagnes à l’horizon mais l’on ne s’y attarde pas, tant la route est encombrée aux alentours de Vizille. Très fréquentée, la N91 relie Grenoble à Briançon par le col du Lautaret. La pollution noircit les habitats, créant une ambiance sombre que l’ombre des arbres et les versants très encaissés renforcent davantage. Zone de traversée, elle ne laisse guère de possibilités d’arrêt ou d’échappatoires, au détriment des villages qui subissent en permanence un important trafic routier. Pourtant, quelques maisons de maître surplombant hautainement Romanche et usines, les maisons suspendus du type de celles de Pont en Royans, constituent sans aucun doute un patrimoine en attente de valorisation.Les pentes abruptes des deux versants, aux dénivelés assez impressionnants (de l’ordre de 800 mètres) sont couvertes de forêts difficilement exploitables. L’agriculture semble limitée à quelques parcelles, tandis que les prairies entre les communes s’enfrichent. Quant aux établissements industriels, que l’on croise ou que l’on devine, ils semblent figés dans l’immobilisme voire abandonnés.

Transformation

Si, aujourd’hui, les villages-rues offrent un visage si un peu avenant, la présence d’usines et de quelques maisons de maîtres témoignent d’un passé industriel plus florissant. Les centrales hydroélectriques qui s’étaient développées le long de la Romanche ont peu à peu fermé, le chemin de fer s’est transformé en route nationale et la population a subi un lent déclin. Aujourd’hui, demeurent quelques usines hydroélectriques, forges, papeteries…, certaines abandonnées, d’autres en activité. La publicité en 4*3 mètres pour les stations alpines environnantes finit par être le seul élément coloré ! Elle maquille les façades mais donne envie de traverser encore plus vite ce territoire qui, finalement, laisse l’impression d’avoir été « sacrifié ». Cette vallée a des ressources qui ont été exploitées, mais se pose ici la question de la reconversion. Parce qu’il ne dispose pas des atouts fonciers pour la résidentialisation, ces villages semblent désertés.Difficile aussi de développer économiquement, quand on connaît les risques d’éboulements qui pèsent ici – en témoignent les ruines de Séchilienne. La valeur économique, aujourd’hui déchue, a laissé place à un usage routier dominant. Il donne lieu d’ailleurs à un certain nombre d’aménagements, pour fluidifier le trafic avec des doublements de voie lorsque la topographie et la géographie des risques les rendent possibles.Les communes tentent aussi de se refaire une santé et une beauté, avec de gros efforts de nettoyage et d’embellissement. Les déviations de Gavet et Livet permettent d’éviter les centres villes et de leur redonner un peu de bon air. Sur les routes transversales qui s’élèvent en lacets vers les hauteurs, il serait intéressant de travailler sur des fenêtres paysagères pour ouvrir des vues.Un projet routier en milieu de versant est à l’étude, permettant de s’écarter des risques d’éboulement.

Objectifs de qualité paysagère

Aujourd’hui l’industrie est déclinante mais la production d’énergie a connu un renouveau avec la construction de barrages et de centrales hydroélectriques sur la Romanche et l’Eau d’Olle, plus haut. L’hydroélectricité est une énergie verte, son développement devrait par conséquent être porteur.Quelques usines ont su se diversifier et se moderniser, notamment dans l’industrie de la métallurgie. Garder trace de ce patrimoine industriel et de l’histoire de la vallée de la Romanche, et le valoriser ou encore, assurer sa reconversion pourrait être un objectif de qualité paysagère. Pourquoi ne pas dédier ces espaces à de nouvelles activités, en dehors même de leur vocation initiale (bureaux pour des entreprises de services, pépinières artistiques, etc) ? Des pistes qui supposent des moyens et des porteurs de projet, ainsi que des volontés politiques. La valeur de remplacement n’a pas encore été trouvée, mais cela est sans doute également subordonné à l’appréciation du risque géologique sur cette vallée.

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